Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Un jour, une fée caractérielle, fiancée au magicien Merlin, tombe amoureuse du beau mais fort niais Arlequin. Elle décide de le séquestrer et de l'instruire, espérant ainsi qu'il finira par l'aimer aussi. C'est sans compter cependant sur la rencontre imprévue entre Arlequin et une jeune bergère des environs...

Commençons d'abord par louer le choix de Thomas Jolly de monter ce superbe texte de Marivaux. A la fois poétique, spirituel et espiègle, le dramaturge démontre dans cette fantaisie onirique la puissance de l'amour qui peut tout aussi bien aveugler les êtres que leur donner la lumière mais insiste également sur les dangers du pouvoir qui métamorphose tous ceux qui le fréquentent de trop près. Un texte qui a le mérite d'être formulé dans une langue précieuse mais accessible à tous, même aux adolescents.
Quelques ampoules, une immense banderole, des guirlandes lumineuses, des fumeroles, des serpentins de papier et un système de soufflerie suffisent dans cette scénographie à instaurer un cadre féerique au charme puissant. Les ambiances musicales également ( de Sleepy Hollow….en passant par " Un jour mon prince viendra" de Blanche-Neige de Walt Disney) instaurent une atmosphère propice au réveil des songes. Sur scène, gravitent la fée et ses serviteurs aux costumes sortis tout droit d'un imaginaire burtonien, diablotins déjantés qui tentent de réveiller les ardeurs d'Arlequin avec L'art d'aimer d'Ovide ou grâce aux portées sensuelles des touches d’un piano…Face à eux un candide au visage blanc et pur de Pierrot, à la gracilité d'un pantomime. Et puis il y a aussi la jeune bergère disgracieuse qui se métamorphose doucement en belle jeune fille, transfigurée par le regard de son amoureux...Côté distribution, les comédiens séduisent par leur jeunesse et leur fougue. La fée et ses sbires usent de mimiques parfois outrancières qui se justifient par le caractère irréel des personnages qu'ils incarnent. Arlequin et sa fiancée offrent quant à eux un duo touchant qui fait palpiter tous les coeurs sensibles de la salle...

"Arlequin poli par l'amour" est une récréation théâtrale délicieuse où l'on nous invite à lâcher-prise et à retrouver notre âme d'enfant : seulement alors on y apprécie la drôlerie des chorégraphies (Ah! les moutons-anges habiles au pas de chat !) et l'on se laisse emporter par la magie de voir glisser des étoiles filantes, d'écouter les confidences d'ombres chinoises étranges et d'entendre deux cœurs battre à l'unisson sous une pluie de serpentins…

A voir en famille !

Arlequin poli par l’amour de Marivaux
Mise en scène : Thomas Jolly
Compagnie LA PICCOLA FAMILIA 
Avec Julie Bouriche , Romain Brosseau, Rémi Dessenoix, Charlotte Ravinet, Taya Skorokhodova, Romain Tamisier

Scénographie : Thomas Jolly
Création lumière : Thomas Jolly  & Jean-François Lelong  
Création costumes : Jane Avezou
Régie générale : Jean-François Lelong
Régie son et plateau : Matthieu Ponchelle  & Jérôme Hardouin
Régie costumes : Jane Avezou

Crédit-photo : Arnaud Bertereau

Dates des représentations :

- Les 5 et 6 avril 2016  - Scène nationale de Sète et du Bassin de Thau (34)
- Le 3 mai 2016  - Les Treize Arches – Scène conventionnée de Brive (19)
- Du 9 au 13 mai 2016 - Le Grand T – Théâtre de Loire Atlantique – Nantes (44)
- Les 19 et 20 mai 2016 - Le Cratère – Scène nationale d’Alès (30)

2018: 

- Le 8 mars 2018 - ABC, SCÈNE PLURIDISCIPLINAIRE – DIJON (21)
- Le 15 mars 2018 - L’ARCHIPEL – FOUESNANT-LES-GLÉNAN (29)
- Le 20 mars 2018  - THÉÂTRE DE CHAMBLY (60)
- Les 22 et 23 mars 2018 - CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL – SARTROUVILLE (78)
- Du 28 mars au 6 avril 2018 - TNBA, THÉÂTRE DU PORT DE LA LUNE – BORDEAUX (33)
- Le 13 avril 2018  - L’ARSENAL – VAL-DE-REUIL (27)
- Le 18 AVRIL 2018 - LA FAÏENCERIE – CREIL (60)
- Le 4 mai 2018 - LE CHAI – CAPENDU (11)
- Le 24 MAI 2018 - THÉÂTRE D’AJACCIO (2B)
- Du 29 septembre  au 27 octobre  2018 à la Scala ( 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris)