Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.com/ Vouloir paraître et rester jeune quand on a un prénom qui ne le permet pas et une profession de comptable dans les assurances qui n’envoie pas les signes les plus modernes auprès de la gent féminine :  tel est le dilemme de Georges, fraichement séparé de Christine, qui vient de déménager à Chatenay Malabry et espère y faire rapidement une rencontre.

Mais au détour d’un footing matinal, le dilemme prend une tournure plus inattendue quand Georges découvre que les immeubles et maisons des alentours portent tous le prénom d’une de ses ex : existerait-il une malédiction le poursuivant dans ses échecs amoureux ? Et ce nouveau lotissement « Villa Emilie Â» n’est-il pas un signe annonciateur de sa prochaine conquête et de sa prochaine rupture ?

Démarre ainsi la quête d’une Emilie et puis finalement quand la douceur d’une rencontre se profile, Georges met tout en Å“uvre pour ne pas connaître son prénom. Résistera-t-il jusqu’au bout aux sirènes de l’amour et à la peur de la malédiction ?
Pétillante, cette comédie démarre par une étrangeté qui bouleverse un quotidien et met en avant les fausses croyances qui bousculent nos vies et impactent nos choix. Intuition, présage ou superstition, ces petits détails qui peuvent changer une existence et relèvent d’un caractère universel.
Alors pour mieux s’adresser à tout le monde, Georges se pare du « Je Â» et, en conteur, nous livre son histoire. Engagé dans une course frénétique, il nous embarque avec lui dans une succession de rebondissements et de tranches de vie plus décalées les unes que les autres : lui qui est positif et prend la vie du bon côté a aussi une fâcheuse tendance à se la compliquer.
La mise en scène est vivante et dynamique avec une succession de rebondissements et de compositions de personnages plus marquées les unes que les autres : ce sont ses personnages secondaires qui apportent de la fraîcheur et une dose comique à l’ensemble de la pièce. D’humour, la pièce n’en manque pas même si, dans le texte, certains traits comiques sont un peu faciles et clichés. Mais l’équipe apporte de la générosité pour faire vivre ces situations cocasses et quelques personnages loufoques, des collègues de bureau aux amis et rencontres de Georges.
Au-delà de cette galerie caustique, le charme de « Je m’appelle Georges et vous ? Â» réside dans l’ingéniosité et la poésie de sa scénographie : deux murs blancs formant une perspective sur lesquels sont projetés des dessins animant le décor. Le trait est graphique, l’esprit d’une bande dessinée créée en direct, ce qui apporte du cachet et de la légèreté, une bulle de fantaisie et de tendresse.
Divertissante, la pièce se pare des codes de la comédie romantique pour nous entraîner avec légèreté dans la quête d’un amoureux transi où le comique de situation se confronte avec la sensibilité d’une rencontre.

Je m’appelle Georges et vous ?
Auteur : Gilles Dyrek
Mise en scène : Éric Bu
Avec Grégori Baquet, Mélanie Page, Marine Dusehu, Stéphane Roux et Etienne Launay
Scénographie : Marie Hervé
Illustration : Marion Auvin
Musique originale : Stéphane Isidore
Création lumière : Cyril Manetta
Costumes : Christine Vilers
Vidéo : Léonard
Assistante mise en scène : Sophie Bouteiller
Crédits Photos : Frédérique Toulet

Dates et lieux des représentations: 

- Jusqu'au 31 mai 2025 au Théâtre la Bruyère ( 5, rue La Bruyère, 75009 Paris)