Menu

L’heure des assassins : laissez-vous tenter par cette comédie policière finement menée!

  • Écrit par : Xavier Paquet

assassinsPar Xavier Paquet - Lagrandeparade.com/ Le changement d’année, c’est toujours ce moment qui réserve son lot de surprises mais en ce soir glacé du 31 Décembre 1909, les Londoniens ne s’attendaient pas à pareille fête. Noël au balcon, meurtre au Réveillon !

Sous les dorures capitonnées d’un petit salon privé, Somerset, hommes d’affaires fortuné et nouveau propriétaire d’un théâtre, reçoit quelques proches pour l’inauguration de son écrin artistique où se joue Peter Pan ce soir. C’est l’entracte, et pendant qu’il s’affaire à la relecture d’un contrat sur le balcon, ses invités triés sur le volet devisent sur la pièce. Même Conan Doyle s’invite aux discussions. Jusqu’à ce que le corps de Somerset soit découvert inerte alors que la pièce va reprendre. La porte du salon est mystérieusement fermée et personne d’autre n’a pu pénétrer sur le balcon.
Le coupable est donc dans la pièce. Mais alors qui sera suspecté entre Katherin, sœur du défunt qui lorgne sur sa fortune, Hartford son bras droit un brin magouilleur, Miss Lime l’assistante un peu trop jolie et trop proche, Stoker l’administrateur du lieu un peu naïf, Shaw l’auteur et critique ou son ennemi juré et connu Conan Doyle ?
« L’heure des assassins » se présente comme un huit clos où l’enfermement des personnages dans les affres de ce salon prestigieux et la chasse aux indices avec une montée en puissance des suspicions tiennent lieu de polar. Entre rebondissements, fausses pistes, révélations, indices tenant de l’infime, aveux et contre-vérités, tous les ingrédients d’un bon policier sont réunis. Surtout quand c’est Doyle qui mène l’enquête.
L’écriture multiplie les allusions, distille quelques références même si on regrette une plume moins dynamique et moins caustique que sur les premiers volets de cette trilogie policière (après « Le Cercle de Whitechapel » et « Les Voyageurs du crime »). On y retrouve malgré tout le charme so british de l’enquête à la Agatha Christie et une galerie de personnages aux personnalités bien trempées qui apportent une énergie collective. Et cette générosité se retrouve dans le jeu avec une troupe dont la bonne humeur rejaillit sur le plaisir pris sur scène et partagé avec le public.
La scénographie réussie nous immerge complètement dans le charme de l’époque : les meubles de bois, le rouge victorien des murs, les costumes et les flutes de champagne d’époque. Et l’intégration d’une verrière donne de la profondeur de champ avec un espace en arrière-plan pour jouer le balcon. D’autant quand celui-ci s’anime avec élégance par des jeux de lumière donnant vie à Big Ben et ses éclairages.
Entre histoire et fiction, « L’heure des assassins » est une jolie pièce avec une mise en scène efficace et millimétrée pour garder les effets comiques et amener chaque rebondissement. Le suspense reste entier jusque dans les derniers instants pour maintenir encore plus le plaisir.
Plaisir coupable peut être !

L’heure des assassins

Texte: Julien Lefebvre
Avec Stéphanie Bassibey, Raphaëlle Cambray, Émilie Cazenave, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Ninon Lavalou, Jérôme Paquatte, Nicolas Saint-Georges
Mise en scène : Elie Rapp, Ludovic Laroche

Dates et lieux des représentations : 

- Jusqu'au 18 janvier 2025 à la Comédie de Paris ( 42 rue Pierre Fontaine, 75009 Paris) 


À propos

Les Categories

Les bonus de Monsieur Loyal