Teatro Trono : le folklore bolivien dans toute sa splendeur !
- Écrit par : Philippe Delhumeau
Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Mercredi 5 avril 2017. L’UNESCO accueille les artistes du Teatro Trono d’El Alto, une ville qui culmine à 4150 mètres d’altitude sur l’Altiplano. Les présentations officielles faites, la parole est donnée à Ivan Nogales, le fondateur du Teatro Trono, qui raconte en espagnol, traduction assurée par Théo Bonin, l’histoire de la structure citée en amont.
Le débit de paroles est rapide car Ivan a tellement de choses à dire que ses yeux témoignent la passion, l’énergie et la volonté engagées depuis plusieurs années pour sortir les enfants de la rue. Preuve manifeste en est avec les artistes présents qui l’accompagnent dans cette escale parisienne. Enfants de la misère, hier, grâce à la main tendue d’Ivan Nogales et de quelques personnes, ces gamins sont aujourd’hui des adultes investis et des artistes reconnus. L’amour de son prochain y est pour beaucoup dans cette entreprise à taille humaine qui sociabilise avec des méthodes pédagogiques propres au Teatro Trono des jeunes réduits à l’errance de la rue. Des années de labeur œuvré dans un savoir-faire humain et artisanal redonnent une véritable identité sociale à cette portion de la population dont le quotidien rimait avec les attributs de l’indifférence.
Le Teatro Trono, c’est un manifeste sur la vie car il est fondé sur la tolérance, l’espérance et la croyance. L’histoire de la ville d’El Alto, le bidonville le plus haut du monde, renait un peu plus chaque jour passé grâce à la dynamique de personnes tels Ivan Nogales et tant d’autres qui contribuent à faire passer un message qui porte sur la prévention et le devoir de mémoire. Ainsi sont développées des activités culturelles éclectiques et accessibles à la population locale au théâtre, au cinéma, en bibliothèque et dans les expositions.
Ivan Nogales se verra remettre une distinction à l’issue des discours et juste avant que les artistes présentent des extraits des spectacles qui seront joués au Théâtre de Verre, au Théâtre de L’Epée de Bois et au Théâtre de l’Opprimé. Les festivités sont prometteuses car l’accent est mis sur la capacité à associer le folklore à l’histoire nationale de la Bolivie.
Le voyage commence au Théâtre de Verre où les artistes du Teatro Trono investissent ce lieu atypique niché sur les hauteurs du 19è arrondissement à l’ombre des grandes tours de la Place des Fêtes. Quartier populaire avec une forte histoire liée à la mixité ethnique des gens qui y vivent, le Théâtre de Verre mérite le détour car il existe grâce au concours d’hommes et de femmes de bonne volonté qui en font un lieu d’accueil et de rencontres artistiques pluridisciplinaires.
Les spectacles joués manifestent l’attachement des artistes boliviens pour leur pays. Leurs histoires, un pêle-mêle de sourires, des masques, des émotions, des grosses caisses, du bruit, des histoires, des silences, des drames, des vidéos, des mots, des couleurs, du noir et blanc, des souvenirs, des victimes, un amour, des oppositions, un choix, la Bolivie.
Sur scène, défilent des parenthèses de l’histoire bolivienne interprétée par des artistes simples, beaux et surtout eux-mêmes. C’est le plus important car le Teatro Trono d’Ivan Nogales, c’est un album vivant où l’homme est considéré comme tel avec respect et foi.
- Au Théâtre de L’Epée de Bois – Cartoucherie le dimanche 16 avril 2017 à 14h, 15h30 et 17h00
à 14h30 Arriba el Alto
à 15h30 Hoy se sirve
à 16h30 Hasta la ùltima gota
Spectacles en espagnol surtitré
Durée: 45min chaque spectacle
Réservations auprès de Camila Cadavid
06 32 46 34 43
- Au Théâtre de l’Opprimé ( 80, rue du Charolais – 75012 Paris) les jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017 à 20h30
Teatro Trono apporte un regard aigu sur l’histoire bolivienne, métaphore des époques latino-américaines les plus obscures, servi par 10 acteurs, une esthétique issue du théâtre de rue, de la pantomime et du clown. A mi-chemin entre folklore bolivien et la folie urbaine pour narrer leur réalité, pas si lointaine, juste derrière l’océan, cachée au creux de la cordillère des Andes.