Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Avec une entrée sur scène digne d’un grand show à l’américaine, Rachid Badouri annonce la couleur : cela va décoiffer et être tonique ! Dans son nouveau One man, l’humoriste canadien s’en donne à cÅ“ur joie avec une fraicheur et un plaisir décuplés. On y découvre un univers plus intime et centré sur son vécu personnel : les petites contrariétés du quotidien, son histoire et ses origines, la forte présence du père- personnage-clé - et de la famille au sens large jusqu’à la mise en scène de son propre mariage. C’est par ses confidences et anecdotes qu’il nous emmène dans son monde à travers des situations banales et ordinaires mais tellement d’actualité (les préjugés, les clichés ethniques) jusqu’à l’absurde (son irrigation du colon).

Certes le texte n’est pas toujours abouti, parfois convenu ou manquant de cohésion, mais Rachid Badouri a une telle générosité qu’il n’a pas besoin d’effets autre que son jeu pour digresser et interagir avec un public qu’il électrise. En vrai bête de scène, il s’amuse entre mimiques, imitations, incarnations de personnages à un rythme effrené : il nous montre ses multiples facettes de comédien avec une énergie contagieuse. Il occupe la scène avec une aisance et un naturel bluffants de vérité et de sincérité : il s’éclate et partage son bonheur avec son public. Et il sait mettre de l’émotion également avec un passage sur la mort de sa mère qui aboutit à l’explication du titre « Rechargé Â».

On regrette seulement qu’il ne finisse pas son spectacle par cet instant (même si la mise en scène le fait croire), très triste mais touchant, et qui lui a valu une standing ovation méritée. Cela était un formidable contrepied au reste du spectacle et une grande originalité de terminer par une émotion forte. Mais l'on ne peut pas lui en vouloir d’avoir voulu finir sur une note légère pour que tout le monde soit comme lui : « rechargé Â»â€¦de bonne humeur.

Rechargé
Auteur : Rachid Badouri, Billy Tellier, Mikael Archambault
Artiste : Rachid Badouri
Metteur en scène : Guy Lévesque
Durée : 90 minutes soit 01h30

- Jusqu’au 29 avril 2017 à l’Apollo Théâtre - Salle Apollo (~ 360 places) (18, rue du Faubourg du temple 75011 Paris)

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