Sandrine Sarroche : la loi du talon, de la province à la capitale !
- Écrit par : Xavier Paquet
Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ « Catherine Deneuve n’a jamais voulu faire de one man show, moi je n’ai pas eu le choix ». Après une entrée musicale dynamique et inspirée, Sandrine Sarroche commence très fort son one woman. Elle nous décrit son quotidien de femme provinciale qui débarque à Paris et se bat contre les mœurs et coutumes locales, sur les hauts et bas d’une femme comme les autres et sur sa séduction qui opère, parfois malgré elle, sur les gens.
Elle s’amuse à nous décrire des scènes de la vie courante à travers une galerie de personnages contemporains, tous plus fantaisistes les uns que les autres. Oui, elle s’amuse... et nous amuse avec une écriture juste, subtile dont l’humour cynique équilibre son sens de l’observation. L’amie snob qui se revendique de gauche, la rédactrice en chef d’un magazine pour vieux, la concierge portugaise qui se veut féministe, l’ado rebelle accro au portable et qui se répand sur sa mère et la société. Tout y passe. Y compris certains sujets un peu faciles car déjà beaucoup vus : la maternité, la place du père dans le couple, l’agent administratif. Il n’empêche que ces portraits hauts en couleur rendent les personnages attachants et créent facilement une proximité avec le public qui s’identifie à ces situations de la vie réelle. Leur analyse est caustique, parfois grinçante et vivante grâce à une mise en scène faisant la part belle au jeu. Et l'on sent que l’interprète y prend du plaisir mêlant avec énergie chant, danse, mises en situations avec des accents. Elle gagnerait à aller encore plus loin dans le jeu : elle aime cela, cela se voit et on apprécie, et cela ferait l’écho parfait à l’univers déjanté de ses personnages.
Derrière le rire se cachent aussi l’émotion et le vécu comme cette première plaidoirie pour un divorce (référence à son ancienne vie d’avocate) ou cette vieille dame qui perd la tête. Jusqu’au message final, dont on ne révèlera pas la teneur, pour en garder la surprise. Et la saveur. Le plaisir, c’est finalement cela la loi du Talon.
La loi du talon - avec Sandrine Sarroche
- Jusqu'au 1 avril 2017 au Théâtre Palais des Glaces ( 37, rue du Faubourg du Temple 75010 Paris)
- Du 3 octobre au 27 décembre 2017 au théâtre Les Feux de la Rampe - 75009 PARIS
- Du 6 au 29 juillet 2018 au Théâtre Le Paris ( 84000 Avignon ) à 17h30 - Festival Avignon Off 2018