Résister c’est exister : Hommage aux anonymes de la résistance
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Après le succès de "Lettres de Délation" qui mettait en lumière la collaboration, François Bourcier fait revivre dans "Résister c’est exister" les résistants et les justes, ces « soutiers de la gloire » qui, par de simples petits gestes, au risque de leur propre vie, ont fait basculer l’histoire et capituler l’ennemi. Le comédien incarne une quarantaine de personnages : retraité, médecin, ménagère, proviseur, étudiant, paysan… tous issus de la Résistance Populaire.
Une voix off précise, au début du spectacle, que toutes les histoires relatées sur ces partisans de l’ombre sont vraies : que ce soit le premier Français fusillé (anonymement) pour acte de résistance (il a saboté les lignes téléphoniques), ou ce pépère à chien qui n’a l’air de rien mais donne des renseignements aux Alliés. Eva Darlan, Evelyne Buyle, Daniel Mesguich, Stéphane Freiss et Yves Lecoq ont également prêté leurs voix.
A partir de témoignages authentiques (répétons-le), couvrant la période 1940-1945, le comédien crée un moment de théâtre vivant, parfois drôle (le nazi clownesque), toujours poignant, et aborde le thème de la Résistance dans une mise en scène surprenante. Que ce soit le « colonel Fabien » qui hésite à tuer un jeune gradé allemand sur le quai du métro (du même nom aujourd’hui), ou ce lycéen communiste qui crie : « Ta gueule ! » à son prof collabo, ils ont su trouver en eux la dignité de dire « non ». Bref de résister au péril de leur vie. Outre l’étonnante énergie de François Bourcier, l’originalité de la mise en scène réside dans la scénographie, composée de costumes-silhouettes suspendus par des chaînettes qui tombent du plafond, ce qui lui permet d’enfiler, sous nos yeux en scène, un rôle aussi rapidement que l’artiste italien illusionniste Arturo Brachetti. Une bonne piqûre de rappel, afin de mieux comprendre l’engagement de ces milliers d’hommes et de femmes au moment où l’actualité nous recommande de rester vigilants. Résister, ce n’était pas toujours saboter des ponts ou vivre en héros. C’était parfois crier « Vive la France ! » et ainsi risquer sa vie.
Résister c’est exister, spectacle d’Alain Guyard (85 ‘)
Avec François Bourcier
Mise en scène : Isabelle Starkier.
- Jusqu'au 19 mars 2017 au studio Hébertot : 78 bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS. Jusqu’au 19 mars, du mardi au samedi 19 h. Les dimanches à 17 h - Location : 01 42 93 13 04 / www.studiohebertot.com