Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Imaginez-vous tranquillement installé dans votre salon, au style épuré, un verre à la main, porté par une musique d’ambiance....jusqu’à ce que la sonnerie de votre porte change le cours de votre vie. Celle que vous pensiez être votre agent d’EDF vous annonce que vous allez la tuer. Oui oui tout bonnement la tuer ! Tel est le postulat original de la pièce : comment quelqu’un s’invite dans votre existence au point d’en changer la perception et le futur.

Une femme raconte dans un rêve des plus fous et très précis comment elle va être tuée par son hôte à l’aide d’une épée à l’effigie d’un cochon. Elles ne devraient donc jamais se revoir et pourtant elles vont développer une solide complicité et une amitié naissante. Mais jusqu’où ?

Ce thriller caustique est avant tout la rencontre de 2 personnages antagonistes : une fille de bonne famille mal aimée par une mère destructrice et une chauffeuse de taxi à la gouaille et au franc parler naturels. L’une délurée, se rêvant mourante et adepte du spiritisme ; l’autre, cartésienne et colérique, capable de rentrer dans un état de névrose à l’évocation de sa mère. Qui, finalement, est la plus folle des deux ?

Dans une atmosphère sombre et comique, l’auteur nous emmène dans cet improbable histoire aux nombreux rebondissements nous portant sur différentes pistes jusqu’au dénouement final. L’écriture est parfois fine et surprenante avec des répliques et formules qui font mouche, parfois lente et poussive par la distillation à petites doses des éléments faisant avancer l’intrigue. Elle nous interroge sur la part de vérité et de fiction de chacun d’entre nous et la prémonition de nos vies. Sont-elles le reflet de nos rêves ?

L’auteur qui cherche à rappeler l’univers d’Hitchcock aurait pu pousser davantage le ressort psychologique du personnage principal pour en faire un huit-clos plus angoissant. Il a opté pour la comédie de genre.

Cette pièce est portée par son duo d’actrices à l’énergie débordante et avec un sens de la répartie qui pousse naturellement au rire. Il existe une vraie connivence entre elles : leur plaisir se ressent et se partage. Et si c’était cela l’objet du crime ?

LE CRIME ETAIT PARFAIT... OU PRESQUE
Auteur : Jean-Paul Bathany
Avec Marie Arnaudy, Marie Perrin
Metteur en scène : Bernard Malaka

Du 21/12/2016 au 19/02/2017
 au Théâtre la Boussole (29 rue de Dunkerque 75010 PARIS)