Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.com/ La jeune femme londonienne romantique aux rondeurs touchantes, manquant d'estime d'elle-même, incarnée par l'actrice américaine Renée Zellweger, est un personnage si aimé dans une grande partie du monde que Bridget Jones, aujourd'hui, est carrément devenue un anthroponyme.

Qui n'a jamais été ou ne connaît une amie que l'on qualifie de Bridget Jones? Le premier film en 2001 avait effectivement été une immense bouffée de bonheur ; cette très libre adaptation du roman Orgueil et Préjugés de Jane Austen avait suscité l'identification immédiate de millions de femmes qui s'étaient reconnues dans cette trentenaire gaffeuse aux nombreux déboires sentimentaux.... le second volet "L'âge de raison" en 2004 s'était laissé regarder avec plaisir mais l'enthousiasme était moins là. En 2016, le préquel, Bridget Jones Baby, avait été un nouveau feu d'artifice de bonne humeur et voilà qu'en 2025, Michael Morris offre à Bridget sans doute son meilleur opus. 

Presque vingt cinq ans sont passés depuis que la jeune femme a rencontré dans un cocktail lors des fêtes de fin d'année l'avocat international riche et arrogant, Mark Darcy, où leur détestation réciproque semblait aussi patente que le ridicule de leur pull.... Bridget est maintenant la veuve de Mark, le père de ses enfants et l'homme qu'elle a ensuite tant aimé, et depuis quatre années, elle ne quitte plus ses pyjamas, résiste à une dépression latente et tente d'être une mère qui compense le manque du père trop tôt parti. Daniel Cleaver est ressuscité et s'improvise de manière hilarante en oncle de substitution tout aussi atypique que touchant, les copains sont toujours aussi loufoques et aussi motivés pour secouer de leurs conseils contradictoires la pauvre Bridget déboussolée...et  tout le monde a vieilli : de nouveaux problèmes s'imposent, se posent, opposent. Pour Bridget, il est temps de retrouver la joie de vivre et ça n'est pas une mince affaire...

Ce Bridget est fabuleusement réussi car il promène le spectateur du rire aux larmes sans cesse. A plus de cinquante ans, Bridget Jones est toujours aussi touchante mais la vie a perdu de sa légèreté parce qu'il y a une progéniture qui ne permet plus de se contenter de s'enfiler cul sec des bouteilles jusqu'à ce que le soleil revienne...certains sont partis pour toujours, d'autres font un bilan nauséeux sur leur chemin de vie et tous ont bien conscience qu'il faut faire avec. On retrouve avec une très grande joie l'incroyable Emma Thompson, on fond devant l'Adonis Leo Woodall, on adore la fraîcheur et la délicatesse de Nico Parker et on aime (presque) autant que Colin Firth la sensibilité désarmante ( tant elle est bien cachée) de Chiwetel Ejiofor.

Préparez-vous à rire à gorge déployée, à pleurer souvent, bref à vivre deux heures immensément pleines d'émotion. Folle de lui n'est pas, comme sa bande-annonce le suggère, une simple aventure au pays heureux des arbres à (jeunes) hommes. C'est le récit de l'acceptation : de ce qui est, de ce qui ne sera plus, de ce qui ne peut être, de ce qui est possible. Pourtant les pâtes ne sont pas encore cuites, le bouillon, s'il ne sera plus jamais bleu pourrait trouver d'autres coulurs charmantes....et Folle de lui est en celà aussi le récit du début d'un nouveau journal où tout reste à écrire....

Michael Morris joue avec finesse avec les souvenirs, reprend des topoï de la saga et c'est le coeur nostalgique mais HEUREUX que l'on quitte la salle en espérant très fort qu'Helen Fielding n'a pas fermé le rideau sur l'histoire de Bridget. Oui, on veut vieillir encore et encore avec Bridget! A voir : JUBILATOIRE! 

Bridget Jones - Folle de lui 
En salles : 12 février 2025
Durée : 2h 04min
De Michael Morris
Par Helen Fielding, Abi Morgan
Avec Renée Zellweger, Chiwetel Ejiofor, Leo Woodall, Hugh Grant, Colin Firth, Emma Thompson, Isla Fisher, Nico Parker
Compositeur : Dustin O'Halloran
Copyright StudioCanal