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Better Man : Michael Gracey dépoussière le genre du biopic avec talent

  • Écrit par : Julie Cadilhac

Better man Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.com/ Better Man retrace l’ascension du célèbre chanteur/compositeur britannique Robbie Williams.

De son enfance dans le Staffordshire, vécue auprès d’une mère fleuriste qui essaie de joindre les deux bouts tous les mois et d’une grand-mère avec laquelle il a tissé une relation de puissante tendresse, durant laquelle il idéalise tout autant qu'il hait un père qui l’a abandonné tout petit pour vivre sa passion de chanteur de cabaret… à son adolescence de bad boy qui plante ses examens et rêve de devenir chanteur... jusqu’au jour où il décroche la cinquième place du groupe Take That qui le propulse star de Boys Band dans les années 90. Puis c’est l’idylle avec Nicole Appleton du groupe All Saints qui finit mal, Robbie abusant tous les jours davantage de l’alcool et de la drogue, poursuivi par des démons qui ne le lâchent pas et n’encaissant pas le sacrifice "familial" que Nicole a fait pour poursuivre sa carrière. La dernière partie du film se consacre au succès fulgurant de sa carrière en solo qui le mènera à exaucer son fantasme le plus fou : jouer à Knebworth devant plus de 150000 spectateurs…
Angels, Feel, Tripping, Candy….les titres emblématiques de la star ne manquent pas. Ce film est l’occasion jubilatoire, d’abord, de replonger dans les années 90 et de vibrer avec cet artiste aussi flamboyant qu’arrogant. Faire le singe, adopter une posture immature et colérique dès qu'il est contrarié dans ses désirs, cultiver un orgueil démesuré et un égocentrisme envahissant, voilà l'image médiatique de Robbie Williams....et pourtant derrière cette confiance en lui affichée se terre un enfant terrorisé qui n'arrive pas à grandir et à se libérer de ses névroses. Le second atout de ce film est sa volonté de sincérité et d'authenticité : il dévoile un homme qui ose se montrer tel qu’il était et qui se bat avec des démons qu’il arrive tant bien que mal à exorciser. Le parti-pris d’apparaître en singe était aussi risqué qu’il n’est réussi. Très vite, ce choix décuple les émotions nombreuses qui traversent ce film et ajoute un sens nouveau à cette destinée. Ce biopic pose enfin un oeil critique sur l’industrie du disque de l'époque ; la pop-star est happée dans un système qui la presse, l'exploite sans se préoccuper de quelconque manière de son ressenti.

En résumé? Des séquences de concert épatantes, des passages chorégraphiés qui décoiffent, des scènes bouleversantes, des minutes de good vive galvanisantes, de l’humour, de l’authenticité au travers du récit de la vie hors-norme d’un être qui s’est détesté de manière pathologique jusqu’au sevrage et à la rédemption….Le numéro d'ailleurs d’alerte suicide n'apparaît pas pour rien au générique de fin. Robbie Williams, dans la dernière scène émouvante en hommage à Franck Sinatra avec "My Way" offre le visage d’un être réconcilié avec lui-même et ayant fini par s’accepter tel qu’il est. Certains trouveront peut-être la fin trop sentimentaliste et attendue, on leur rétorquera que ce happy end-là est l’aboutissement d’une introspection fort douloureuse et qu’on le savoure de ce fait doublement.

Better Man
Sortie en salles ( France) : 22 janvier 2025
Durée : 2h 16min
Biopic, Musical
Réalisateur : Michael Gracey
De : Michael Gracey, Oliver Cole
Avec Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton, Damon Herriman, Raechelle Banno, Alison Steadman, Kate Mulvany….


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