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La Saga des Hallidays : la part cachée de Johnny ...ou L'album de famille de Johnny le belge

  • Écrit par : Julie Cadilhac

Il vient de làPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ « Je l'ai inventé tout entier / Il a fini par exister / Je l'ai fabriqué comme j'ai pu / Ce père que je n'ai jamais eu »... L'idole des jeunes » n'a jamais fait mystère de cette blessure inconsolée : « Ne pas avoir eu de père a marqué toute ma vie. La déchirure... », a écrit Johnny dans son autobiographie.

Léon Smet, son paternel, est né à Schaerbeek, une commune de Bruxelles. Il abandonne Johnny, alors qu'il a huit mois, et ne le reverra que pour son service militaire. Les paparazzis de « Salut les Copains », ont organisé les retrouvailles avec « l'idole des jeunes », mais ça ne va pas plus loin. Léon Smet se marginalise, sombre dans l'alcool, et meurt en 1989. Johnny assiste quasiment seul à sa mise en terre dans un cimetière bruxellois.

En 2000, il songe à demander la nationalité belge pour (officiellement) retrouver ses racines, mais y renonce, parce qu'on le soupçonne de ne faire ça que pour des raisons fiscales... Bref, même s'il fut très ami avec Jacques Brel, né le 15 juin 1943 à Paris, Johnny Hallyday n'a jamais été Belge. Sa mère, Huguette Clerc, ex-actrice, est Française. Il se sentait plus parisien, voire américain. Fin de l'histoire belge de Johnny ? Que nenni, les amis !

Un livre (illustré), de Carol-Mekeda Ketcham (Editions Gaussen), cousine de Johnny Hallyday, rappelle, une bonne fois pour toutes, que s'il vient surtout du blues, évidemment, il est autant issu du Pays Plat que des « Hallidays », pour être plus précis, avec un « i », véritable orthographe, avant qu'un préposé des disques Vogue, en 1960, ne commette « la » faute d'orthographe salutaire (avec deux « Y » ça fait plus ricain). Nous voilà replongé dans les années 60, au Golf Drouot, au son d'Elvis Presley, d'Eddie Cochran, avec à l'affiche James Dean, Marlon Brando... C'est l'époque des blousons noirs de la Trinité (Jacques Dutronc n'était pas loin). Or donc, Jean-Philippe Smet – ou plutôt Johnny Hallyday – n'a pas peut-être pas été élevé par son père, mais il a eu Line Renaud pour marraine, à l'époque des « Chaussettes Noires » et des « Chats Sauvages ». Carol-Makeda Ketcham propose un joli travail de mémoires, sans faire de révélations fracassantes. Elle rend un bel hommage à son illustre cousin, rendu plus humain, et à sa famille où figuraient de nombreux artistes bourlingueurs.

Grâce à des documents inédits, à travers lui, elle raconte également les aventures de ses ancêtres, dont un cheminot, un comédien dadaïste, une actrice de muet, une danseuse étoile des ballets Russes, un danseur de claquettes, un musicien de dixieland, un romancier, mais aussi un homme d'affaires, consul d'Ethiopie, un missionnaire allemand, une noble africaine... Quelle famille !

Plus qu'une plongée dans l'histoire privée des « Hallidays », l'autrice remet à l'honneur une période de notre histoire où les disques vinyles étaient précieux (le jeune Johnny en avait piqué à Eddy Mitchell, lors d'une soirée :  ce qui le fâcha, avant de les rapprocher. En dévoilant des anecdotes de la vie familiale de Jean-Philippe, l'autrice dévoile une part de la personnalité du grand fauve du rock que fut Johnny. On y découvre un homme plus intelligent qu'on ne l'a souvent cru. Capable de rouler pour « Sarko », lors de sa campagne électorale, mais aussi de chanter à la Fête de l'Huma ; ou de se moquer de lui-même, avec humour (belge ?), à la fin de sa vie – alors qu'il était malade -, comme dans le film génial de Guillaume Canet, Rock & Roll (il a aussi tourné avec Jean-Luc Godard). « Il Vient De là : la Saga Des Hallidays » est un bel ouvrage, à déguster lentement, car l'iconographie est à la hauteur du personnage illustre, riche et savamment illustrée.

Il vient de là : la Saga des Hallidays
Editions : Gaussen
Autrice : Carol-Makéda Ketcham
240 pages
Parution : 15 octobre 2024
Prix : 24,90 € 


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