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« Je chemine avec… Angélique Kidjo » : les réponses d’une femme « puissante »

  • Écrit par : Serge Bressan

kidouPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En panne d’imagination, des plumitifs l’ont faite « African Queen ». Autrement plus inspiré, l’hebdomadaire américain « Time » l’a désignée « première diva africaine ». Elle est née un 14 juillet à Ouidah, Dahomey (alors colonie française) devenu Bénin deux semaines après sa naissance… A 60 ans, Angélique Kidjo s’est posée et a longuement répondu aux questions de Sophie Lhuillier, initiatrice d’une collection où l’on a croisé précédemment l’astrophysicien Hubert Reeves, la styliste Agnès B., le jardinier-paysagiste Gilles Clément ou encore la présidente d’honneur d’ATTAC Susan George- et à l’arrivée, on a un délicieux livre d’entretiens au titre tout en invite : « Je chemine avec… Angélique Kijdo ». Chanteuse parmi les plus importantes de la sono mondiale, elle a accumulé les récompenses, de Grammy Awards (4) au Grand prix des musiques du monde de l’Académie Charles-Cros, en passant par la Légion d’honneur française, l’Ordre de Mérite du Grand-Duché de Luxembourg ou encore l’Ordre national du Bénin… Enfant puis adolescente parmi ses neuf frères et sœurs avec une mère surnommée « Madame Hygiène et Santé » et un père contrôleur des PTT passionné de photo qui avait installé un studio et un laboratoire de développement dans la maison familiale et qui ne cessait de répéter à ses enfants : « Votre cerveau est votre arme absolue… Notre corps est un sanctuaire », elle se rêvait, s’imaginait chanteuse- bien qu’asthmatique, elle est habitée par la musique, son père assure qu’elle est « née en chantant ». C’est très tôt un véritable parcours du combattant, qu’importe « la musique est inscrite au sein de ma personnalité. Sur scène, je pouvais être qui je voulais ». Il y aura l’exil à Paris en 1983, la découverte du racisme ambiant même si elle assure que son « histoire est un métissage », que « l'âme n'a pas de couleur ». Selon Sophie Lhuillier, par le chant elle « cherche à rassembler les peuples et les cultures (…) Chacun de ses albums est intimement lié à l'histoire de l'Afrique et la défense des droits humains : esclavage, apartheid, droits des femmes, des enfants ». Ainsi, Angélique Kidjo est devenue chanteuse, elle a chanté à la cérémonie d’investiture de Barack Obama en janvier 2009 et à celle du centenaire de la fin de la guerre de 1914-1918 à Paris… En ouverture de « Je chemine avec… », elle cite les mots d’une des ses chansons, « Ne cédez jamais » : « Il n’y a pas de vérité dans le silence », et aussi ceux de Malcolm X : « Si tu renonces une première fois, tu abdiqueras toujours ». Et quand il lui est demandé « Qui es-tu ? », elle répond simplement : « Avant d’être femme, avant d’être Noire, je suis un être humain ». En refermant le livre, on éprouve l’intense sensation d’avoir cheminé avec une femme forte, ambassadrice de bonne volonté à l’UNICEF. Une femme « puissante » (chère à Marie NDiaye) qui veut simplement défendre encore et encore la cause de la survie de l’espèce humaine…

Je chemine avec…
Auteure : Angélique Kidjo (avec Sophie Lhuillier)
Editions : Seuil
Parution : 8 avril 2021
Prix : 12 €

A écouter : « Mother nature », CD Verve/Universal. Sortie le 28 mai 2021.

[bt_quote style="big-quote" width="0"]Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours chanté. Mon père soutient que je suis née en chantant ! Ce qui est important pour moi, c’est de pouvoir continuer à chanter n’importe quelle chanson. Je me rappelle les berceuses de ma maman, de mon papa. Mon père jouait du banjo. Un jour, je lui ai demandé : ‘’Pourquoi tu ne joues pas de la guitare comme tout le monde ?’’ Il m’a répondu : ‘’Tu viens de le dire, je ne suis pas tout le monde !’’ [/bt_quote]

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