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Bêtes de foire : " Nous essayons de combattre l’immédiateté et la course au "toujours plus""

  • Écrit par : Julie Cadilhac

bêtes de foirePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ C'est une jolie histoire d'amour et de cirque qui débute à deux, main dans la main, des rêves et des convictions plein le coeur. Elsa de Witte et Laurent Cabrol ont choisi de tout faire tout seuls, avec les moyens du bord comme on dit : ils écrivent, ils jouent, ils montent, ils démontent, ils assurent la régie, le transport...et leur chapiteau se promène depuis plus de quatre ans. Le spectacle a été joué plus de 350 fois et la 400è représentation sera fêtée en novembre 2017 à La Ferme du Buisson à Marne la vallée. 

Une invitation à se laisser porter par la magie des chapiteaux à l'ancienne, à se rappeller à quel point la magie est affaire d'inventivité, que trois bouts de ficelle peuvent être la raison suffisante à l'émerveillement, que la poésie tisse les histoires de tous les circassiens qui ont envie de partager un moment privilégié et en suspension avec son public, à mi-chemin entre les étoiles et la piste.

Pourriez-vous nous raconter d’abord comment est née la compagnie « Bêtes de Foire »?
Bêtes de foire, c’est vraiment le fruit de la rencontre entre Laurent et moi. Nous sommes un couple, et avons deux filles de 9 et 11 ans. Laurent a un vrai parcours de circassien un peu « classique » : école Fratellini, préparation pour le festival mondial au CNAC, une médaille dans ce même festival. Puis il a co-fondé le cirque « Convoi exceptionnel » puis « Trottola ». Moi j’ai un parcours en théâtre de rue, de comédienne et costumière, dans des compagnies avec des grosses équipes, sans beaucoup de moyens et où l'on apprend très vite le métier empiriquement. Nous voulions travailler ensemble - et par amour et pour simplifier les plannings, devenus impossibles et inconciliables avec la vie de famille - en tentant de mêler nos savoir-faire respectifs, avec une certitude sur l’itinérance.

Quelle a été la genèse de "Bêtes de Foire"? Pourquoi ce nom éponyme d’ailleurs?
On s’est toujours dit qu’on voulait faire un spectacle de cirque, tant dans sa forme que dans son émotion. On s’est imaginé un chapiteau à notre dimension, à savoir montable à deux et tous les décors et gradins ont également été conçus dans ce sens. La quarantaine passée, on voulait une autonomie totale et légère. On n’avait pas besoin de beaucoup d’argent et on a juste demandé une aide à la Drac (qui nous a financé le chapiteau..) et une coproduction à Albi, notre scène nationale voisine. On ne s’est jamais imaginé que Bêtes de foire pourrait avoir cette résonance et on voulait fonctionner à la recette. D’où ce nom « Bêtes de foire », qui se voulait incisif et percutant. Et puis avec Laurent on s’était déjà senti comme des bêtes de foire, jetées en pâture au public et qui devaient faire « leur preuve », « les faire rire ». Et puis on s’est fait la réflexion qu’il n’y avait pas de Bêtes de foire sans public, que c’était le public qui les faisait exister..

têtesSi vous deviez définir votre travail de circassien-danseur-manipulateur de marionnettes, vous diriez que vous êtes des bricolo-funambules de l’imaginaire, que vous créez des histoires qui s’envolent au pays des rêves avec trois fois rien?
....ça c’est vous qui le dites! Je préfère, oui, « bricolo-funambules de l’imaginaire »...

Quelle histoire nous raconte, au final, "Bêtes de Foires"? Sans ôter l'effet de surprise qui semble être un des ressorts de la magie de votre travail...Quelle est votre credo en tant que compagnie? Que signifie le cirque pour vous? Que doit-il apporter? 
Nous privilégions le rapport humain et le sensible. Nous essayons la poésie comme point de mire. Nous sommes dans l’anti -consommation, de spectacle comme d’autres choses. Nous aimerions vieillir avec ce spectacle, contre toute tendance actuelle, qui privilégie la création et la nouveauté à tout prix, comme ces téléphones portables qui au bout de 18 mois doivent être jetés. Nous ne sommes pas pour la prolifération d’images et respectons le spectacle vivant (d’où l’absence volontaire de vidéo..). Nous essayons de combattre l’immédiateté et la course au "toujours plus", sans être nostalgiques, sans tomber dans le « c’était mieux avant ».  Le cirque, c’est juste une forme spectaculaire qui va à la rencontre des publics, dans l’urbanité, comme le fait le théâtre de rue. Il vient heurter les habitudes des passants, véhicule le voyage et la poésie…

La page Facebook des Bêtes de foire 

Bêtes de foire - Petit Théâtre de Gestes
En piste : Laurent Cabrol, Elsa De Witte, et Sokha
Sculpture personnages : Steffie Bayer
Construction personnages : Ana Mano,Thierry Grand

Création musicale : Mathias Imbert, Natacha Muet, Piéro Pépin,
Eric Walspeck
Création son : Francis Lopez
Création lumières : Hervé Dilé et Fabien Viviani
Gradins : Fred Sintomer
Administration : Les Thérèses
Photo : Philippe Laurençon
A partir de 8 ans

Dates et lieux des représentations:

- Du 16 au 26 juin 2017 à 21h à Montpellier - Festival du Printemps des Comédiens
- Du 11 au 16 juillet 2017 - Festival d'Alba-la-Romaine
- Du 25 au 29 juillet 2017 - MIMOS, Périgueux
- Du 17 au 30 août 2017 - Zürcher Theater Spektakel, Zurich

- Du 20 mars 2018 au 8 avril 2018 à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau ( 34)

- Du 19 au 21 février 2019 au Théâtre des Sablons, Neuilly
- Du 1er au 3 mars 2019 à Le Boulon, Vieux-Condé
- Du 26 au 30 mars 2019 à Ay-Roop, Rennes
- Du 25 au 28 avril 2019 à l' Equinoxe, Chateauroux
- Du 2 au 5 mai 2019 au Teatro Dimitri, Verscio
- Du 21 au 26 mai 2019 au Théâtre Sénart, Melun-Sénart

- Du 31 juillet au 4 août 2019, tous les jours à 19h au Domaine de Ravanès- Thézan-lès-Béziers, 34490 France - Festival Les Nuits del Catet
- 13 au 18 août 2019 au Royal Festival SPA, Belgique
19 au 22 sept 2019 à La Grenouillère, La Madelaine-sous-Montreuil
25 au 29 sept 2019 à Tollhaus Festival, Kalsruhe, Allemagne
17 au 23 octobre 2019 à EPPC Bourg-en-Bresse

©Lionel Pesqua


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