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Callas : le monologue sincère d’une diva

  • Écrit par : Victor Waque

callasPar Victor Waqué - Lagrandeparade.com/ Sur la scène du studio-théâtre d’Asnières se tient une conférence de presse. Une longue table est jonchée de micros. En son centre trône un siège. Pour Maria Callas. Elle va y donner un interview pas comme les autres. Un bilan sincère. Sur sa carrière. Ses angoisses. Sa vision profonde de l’opéra et de la vie. Une pièce intimiste où l’on découvre une Maria Callas fragile. Touchante. Subjuguante.

Maria Callas l’icône de l’opéra. Une célébrité qui a marqué les esprits par sa personnalité, mais avant tout par son génie. Une cantatrice au répertoire hors du commun qui révolutionne l’opéra par sa voix unique, ajoutant à la justesse du chant le jeu d’acteur. Adulée autant que critiquée, la vie de Maria Callas fait figure de modèle. Le spectacle vise à donner un autre regard. Le sien. Chaque parole de la pièce est tirée de « réelles Â» interventions de « la Callas Â». A la radio. Dans des journaux. A la télévision. Un regard original de la cantatrice qui malgré sa voix extraordinaire est définitivement humaine, rongée par des craintes et des frustrations.

Débutant un entraînement intensif dans le chant dès ses plus jeunes années, elle sacrifie son enfance dans le travail. Dotée d’un sens du détail exacerbé, Maria Callas est rarement satisfaite. Elle n’accepte que la perfection. Cela l’amènera sur le chemin de l’excellence en même temps que sur celui de l’éternelle déception. Ainsi à Rome, elle arrêtera un concert après le premier acte alors qu’elle se sent malade. C’est le refus de proposer une prestation moyenne. Rien d’évident lorsqu’on enchaîne représentation sur représentation. Avec ses mots, Maria Callas nous montre l’ampleur de ses sacrifices. Une vie d’ascète. Dédiée à la musique.

L’artiste est célèbre et célébrée. Suivie par des journalistes. Interviewée. Sollicitée. Aimée pour ses admirateurs. Une vie a priori enviable. Pourtant, sans jamais regretter sa condition, elle ne souhaite sa situation à personne. Car il y a un revers de médaille. Maria Callas est une femme terriblement seule, qui doit se préserver pour tenir face à la pression. Sa renommée biaise la sincérité de ses relations amicales. De son amour. Elle aime à rêver d’une vie normale. Banale. Une diva tiraillée entre son amour de la musique et son épanouissement.

Une cantatrice admirablement interprétée par Noémie Bianco. Dans un monologue de plus d’une heure, elle parvient à capter le public. Elle est droite et fière dans sa robe de gala, avec ses cheveux savamment coiffés et ses lourds bijoux. Elle prend l’accent grec et ses roulements de « r Â». Son visage se décompose lorsqu’elle pointe ses regrets. Sa voix se casse et son maquillage coule, s’exprimant avec une intense sincérité. Elle nous transmet des émotions existentielles. Regrets. Passions. Craintes. Maria Callas revit sous nos yeux.

CALLAS
de Jean-Yves Picq
Mise en scène : Jean-Marc Avocat
Lumières : Justine Nahon
Scénographie et costume : Opéra de Lyon
Avec Noémie Bianco
Production : Le Théâtre du Carnassier
Durée : 1h15
À partir de 8 ans

Dates et lieux des représentations:
- Du jeudi 22 au dimanche 25 novembre 2018 au Studio Théâtre d’Asnières ( 3 Rue Edmond Fantin, 92600 Asnières-sur-Seine)


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