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Djihad : « C’est une pièce, pas un vaccin »

  • Écrit par : Nelly Bonnet

DjihadPar Nelly Bonnet - Lagrandeparade.fr/ « Dieu aime celui qui se perd et revient vers lui. Celui qui se perd pas on s’en fout ? Â» Il s’agit bien de l’acte 1 d’une pièce qui parle de radicalisation. Pourtant, sur scène, la partition vanne féroce et donne le rythme aux éclats de rire du public.
Trois chaises, une toile de fond, un décor photographié. Ben, Ismaël et Reda font le point sur la foi et le foie de ce dernier, ainsi que sur leur prochain départ. Leur Djihad. Mais sans vidéo d’entraînement puisqu’ils assurent à Call of Duty. Leur trousse de toilette est check, il ne manque plus dans leur valise qu’un détecteur à mécréant, une pointe de self-control (surtout garder son énergie pour tuer ceux qui en ont le plus besoin) et Motus et Bouche Cousue qu’ils tiennent à emmener avec eux. C’est un voyage en huit actes, au bout duquel le paradis leur est promis aussi sûrement que le chemin qui y mène est un véritable enfer.
Trois personnages et trois facettes offertes au doute, trois fêlures recousues au fil de l’ignorance. Mourir en martyr, pour façonner la fierté d’un père ou par culpabilité dans cette guerre dont le monde se fout. Partir en Syrie pour sauver un frère ou par solidarité. Quelle dimension prennent nos actes s’ils ne sont pas pour ici-bas mais pour l’au-delà ?
La propagande perd sa longueur d’avance au moment où le reste du monde n’est plus autorisé à penser à notre place. Un parent, une famille, un environnement ou un quartier, un écran a-t-il le pouvoir de nous désigner un ennemi ? Le pouvoir de nous soumettre à sa permission pour le moindre de nos choix ? Les questions sont sorties. Y compris celle de la mayo hallal. Celle de brûler en enfer tous les dessinateurs même celui de Bob l’éponge ? Celle d’être musulman ET fan d’Elvis même si Le King est juif ? Même si la banane n’est pas top fashion pour aller prier ?
Sacré ou pas les comédiens ont le feu et leurs personnages la rechute facile. La répartie, l’humour et l’interprétation de « Blue Suede Shoes Â» en plein désert dominent, à tous moments désamorcés par l’émotion ou la surprise. Pour reprendre les mots de son metteur en scène : Â« C’est une pièce, pas un vaccin Â». Le parcours d’un appel à l’éducation, à la connaissance, à l’art depuis les planches.
Livré sans retour possible mais pas sans espoir.

DJIHAD - Ismaël Saïdi

22/02 : Montpellier – Uni’sons

23/02 : Ales – Scolaire

24/02 : Halluin

26/02 : 15h Givet – Le Manège

28/02: 10h et 14h à La Ferriere – Campus Sainte Thérèse

MARS 2017      

03 et 04/03 : Taverny

06/03 : Forbach

07/03 Grigny

14/03 : Bourg la Reine

17/03 Quievrain

23/03 Blois – Théâtre Nicolas PESKINE

24/03 Liege

27/03 Rouen

28/03 Luxueil

Agenda des représentations sur : https://djihadspectacle.com


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