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« Norman Fucking Rocwell ! » de Lana Del Rey : mélancolie pop…

  • Écrit par : Serge Bressan

lana del reyPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Près d’un an d’attente… Un album annoncé pour septembre 2018 et reporté à une « date ultérieure », des singles déposés au gré de l’humeur et au fil des mois sur les réseaux sociaux, quelques photos de concerts… Une info lancée par la production : l’artiste ne s’est pas fixée de date de sortie, elle peaufine son septième et nouvel album, elle le sortira quand elle l’estimera le plus proche du meilleur qu’elle puisse faire. Près d’un an d’attente et, enfin hier 30 septembre 2019, le nouvel album de Lana Del Rey est arrivé dans les bacs des disquaires, titré de façon aussi étrange qu’énigmatique : « Norman Fucking Rockwell ! » Certains ont voulu y voir une certaine forme d’hommage au peintre figuratif et illustrateur américain Norman Rockwell (1894-1978), d’autres considèrent que la jeune femme de 34 ans, enfin, s’y livre pleinement, jouant comme jamais de sa voix aussi sussurante qu’ensorcelante.

Née Elizabeth Woolridge Grant le 21 juin 1985 à New York, un temps mannequin, elle s’est lancée dans la musique en 2005. Un premier album sous le nom de May Jailer en 2006, « Sirens », à peine remarqué par la critique et le public. Un deuxième en 2010 : « Lana Del Rey A.K.A Lizzy Grant », puis l’envol avec la sortie, en 2012, de « Born to Die » avec des chansons imparables comme celle qui a donné son titre à l’album ou encore « Video Games » et « Blue Jeans ». Succès immédiat mais aussi, tant chez les critiques (souvent, ratés sympathiques !) que sur les réseaux sociaux, la jeune chanteuse est la cible de flèches particulièrement acérées : elle est soupçonnée de ne pas écrire ses textes, d’avoir eu recours à la chirurgie esthétique et gonflé ses lèvres trop pulpeuses pour être naturelles, de jouer de ce physique qui ferait d’elle un objet de tous les fantasmes. Blessée par tant de bassesses et méchanceté, dans une rare interview, Lana Del Rey confie : « Je suis une fille ultra-sensible ».
Trois albums suivront : « Ultraviolence » (2014), « Honeymoon » (2015) et « Lust for Life » (2017). Le public est au rendez-vous, les albums se vendent par millions d’exemplaires, elle remplit les salles et festivals partout où elle passe (même si la scène n’est pas ce qu’elle maîtrise le mieux, il faut bien l’avouer…) en entretenant une certaine mythologie américaine où cohabiteraient Elvis Presley, Bob Dylan, Francis Scott Fitzgerald et Henry Miller. En une petite décennie, Lana Del Rey a, sans jamais forcer le trait, imposer la pop de la mélancolie (un genre musical que Lorde ou encore Billie Eilish tentent de s’accaparer) tout en accomplissant quelques performances commerciales en forme de record : ainsi, à ce jour et avant la sortie de « Norman Fucking Rockwell ! », elle a vendu 4 millions d’albums aux Etats-Unis. Mieux : avec Adele (« 21 ») et Carole King (« Tapestry »), elle est la seule femme à être restée dans le « Billboard 200 » pendant plus de 300 semaines. Mieux encore : sa chanson « Born to Die » a passé 142 semaines dans le « Billboard’s Vinyl Albums »- un score meilleur que « Purple Rain » de Prince, à égalité avec « Thriller » de Michael Jackson et juste derrière le numéro 1 de la catégorie, « Rumours » de Fleetwood Mac !
Et maintenant, enfin, « Norman Fucking Rockwell ! »- un album peaufiné à l’extrême. Perfectionniste, Lana Del Rey a pris son temps. Pour proposer, de « Venice Bitch » (une chanson de près de dix muinutes- bien loin des standards imposés pour les passages radio !) à « Cinammon Girl » en passant par « Love Song », « The Greatest », « Happiness is a Butterfly » ou encore « Hope Is a Dangerous Thing for a Woman like Me to Have- but I Have It », quatorze chansons lumineuses, magnifiées par cette voix sussurante, enveloppante. « Un album folk avec une petite « twist » surf », voilà comment, plus que jamais pop girl de la mélancolie, elle définit cet album nouveau. Certains, en manque d’imagination, diront que c’est là l’album de la maturité ; d’autres, sans mot, écouteront en boucle un album que Lana Del Rey, voix aérienne pour atmosphère lugubre, a écrit et composé avec Jack Antonoff, guitariste de Fun (un groupe indie pop US), lauréat de quatre Grammy Awards, des collaborations avec Taylor Swift et Lorde et grand serviteur de la « twist » musique de plage californienne- ce qui se traduit par la reprise de « Doin’ Time » du groupe ska Sublime, un des temps forts de ce « Norman Fucking Rowell ! ».
Une fois encore, dans la foulée de ce septième album, Lana Del Rey va être accusée de n’être rien d’autre qu’un personnage. Une jeune femme multiple, un jour « gangsta Nancy Sinatra », un autre assurant vouloir être « déjà morte », ne craignant pas de s’afficher anéantie par les ravages de l’amour… Elle peut aussi assurer qu’elle est une « femme forte » combattant les dévastations subies par son cœur, mais il en est certains qui doutent de ses mots- voire, de ses maux. Dans un récent entretien au magazine « Billboard », Lana Del Rey dit, entre autres : « Je grandis avec mes chansons, avec mes albums ». Elle dit aussi que, tous, nous sommes nés pour mourir. C’est sûrement cela, la mélancolie pop…

Lana Del Rey : « Norman Fucking Rockwell ! »
Label : Interscope / Universal
Parution : 30 août 2019

La tracklist
1/ « Norman fucking Rockwell »
2/ « Mariners apartment complex »
3/ « Venice bitch »
4/ « Fuck it I love you »
5/ « Doin' time »
6/ « Love song »
7/ « Cinnamon Girl »
8/ « How to disappear »
9/ « California »
10/ « The Next Best American Record »
11/ « The greatest »
12/ « Bartender »
13/ « Happiness is a butterfly »
14/ « I hope is a dangerous thing for a woman like me to have - but I have it »

Concerts « The Norman Fucking Rockwell ! Tour »

-21 septembre 2019 Wantagh (New York) : Northwell Health at Jones Beach Theater
-30 septembre 2019 Vancouver (Canada) : Rogers Arena
-2 octobre 2019 Seattle (Washington) : Wamu Theatre
-3 octobre 2019 Portland (Oregon) : Moda Center
-6 octobre 2019 Berkeley (Californie) : Greek Theatre
-8 octobre 2019 Sacramento (Californie) : Memorial Auditorium
-10 octobre 2019 Los Angeles (Californie) : Hollywood Bowl
-11 octobre 2019 San Diego (Californie) : Cal Coast Credit Union Open Air Theatre
-21 février 2020 Amsterdam (Pays-Bas) : Ziggo Dome
-23 février 2020 Paris (France) : AccorHotels Arena
-25 février 2020 Londres (Angleterre) : The O2
-26 février 2020 Manchester (Angleterree) : Manchester Arena
-28 février 2020 Glasgow (Ecosse) : SSE Hydro
-29 février 2020 Birmingham (Angleterre) : Resort World Arena
-2 mars 2020 Berlin (Allemagne) : Mercedes-Benz Arena
-3 mars 2020 Cologne (Allemagne) : Lanxess Arena

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