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Myala, seconde chance : du cyberpunk très noir, ambiance polar et politique au menu, porté par une écriture incisive

  • Écrit par : Sylvie Gagnère

myalaPar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.com/ En 2050, les polices nationales ont disparu. Les fédéraux protégent les riches et les puissants. Pour les autres, ce sont des criminels et des délinquants à qui on propose un « service civique Â» au lieu d’un séjour en cryogénisation pour effectuer leur peine. Surveillés par une IA, Le Gardien, encadrés par des flics vieillis, ils s’occupent des affaires des pauvres : petits trafics, meurtres de citoyens anonymes, vols à la tire… Myala a accepté cet aménagement de peine, espérant retrouver sa liberté. Ancienne flic, elle a été condamnée pour un attentat contre le labo d’une toute-puissante société. Son équipe, constituée de bric et de broc, n’aspire elle aussi qu’à une chose : la liberté et le droit d’avoir une seconde chance dans la vie. Confrontée à une série de meurtres particulièrement violents, coincée entre les feds qui suivent de près l’affaire et des assassins insaisissables, elle comprend que la rédemption ne sera pas facile à obtenir.

L’ambiance est glauque, façon polar noir, avec une atmosphère cyberpunk remarquable. Le background politique et sociétal est particulièrement soigné, avec des élites puissantes et le reste de la population, qui survit tant bien que mal, et plutôt mal. Entre quartiers préservés et zones de non-droit, où même les flics ne s’aventurent pas, les murs, tant réels que symboliques sont bien là. Les progrès de la science permettent de s’augmenter, si on en a les moyens. Les implants, le clonage offrent de multiples possibilités. Sinon, on bricole, comme on peut, et c’est ce que font ces flics presque malgré eux, pour tenter de survivre à leur service civique. Résoudre ces meurtres serait pour eux l’occasion de réduire drastiquement leur peine. S’ils en sortent vivants…

Le récit est mené tambour battant, avec beaucoup d’actions et une intrigue qui s’étoffe petit à petit, sans jamais lâcher le lecteur. Les personnages sont peu nombreux, mais chacun a une vraie personnalité, une histoire propre qui lui donne de l’épaisseur. Ils savent bien que les dés sont pipés, que cette société injuste ne leur propose qu’un deal injuste. Mais quel autre choix ont-ils que de tenter quand même le coup ? Quel choix ont les pauvres, les marginaux, les laissés-pour-compte ?

Le rythme ne se relâche pas, entraînant le lecteur dans une intrigue profondément sordide et violente, à l’image du monde qu’il décrit : noir et désespéré. On tourne les pages à toute allure, emportés par ce récit au scénario solide.

Un bémol (dont nous souhaitons qu’il n’en soit pas un) ? La fin arrive très vite et dépose un goût d’inachevé, laissant espérer (présager ?) un second tome, en forme de vraie seconde chance pour Myala, où l’on découvrirait aussi l’évolution de Sam (impossible de vous dire de qui il s’agit sans divulgacher l’histoire).

Myala, seconde chance 
Auteur : Lilian Peschet
Éditions : Les éditions du 38
Parution : 29 avril 2022
Prix : 22 €

 


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