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« La ruée vers l’or » : Pierre-Louis Basse et Ernest Pignon-Ernest en forme olympique !

  • Écrit par : Serge Bressan

cartePar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / Port majestueux, une citation : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Les mots ouvrent « La ruée vers l’or », le plus beau livre de cette année olympique avec les Jeux d’été (26 juillet- 11 août) à Paris. Le plus beau livre né d’un rendez-vous d’amis à vie : Pierre-Louis Basse, journaliste de valeur(s) et écrivain d’excellence, et Ernest Pignon-Ernest, pionnier du « street art », photographe et membre de l’Académie des Beaux-Arts. Le premier fut une des grandes voix radio de la chose sportive, le second enfant à Nice collectionnait dans des boîtes en fer des images de champion.ne.s…

Format XXL, « La ruée vers l’or » déroule trente-six portraits de noms qui illuminent encore et toujours les Jeux olympiques modernes, et pas moins de 130 dessins et esquisses. En près de 300 pages, c’est l’hommage, l’ode à l’ampleur du geste. Qui devient flèche quand apparaissent Jesse Owens à Berlin 1936 ou Usain Bolt à Pékin 2008, Londres 2012 et Rio de Janeiro 2016 (soit, un total de 8 médailles d’or…). Qui devient bras d’honneur au monde communiste avec le Polonais Wladyslaw Kozakiewicz, vainqueur du saut à la perche à Moscou 1980- commentaire de Pierre-Louis Basse : « Il y a brusquement comme un délicieux et court chapitre d’un roman de Milan Kundera ». Qui révolutionne le monde du sport avec l’Américain Dick Fosbury qui, à Mexico 1968, remporte le saut en hauteur non pas en « ventral » mais en « dorsal »… Qui, encore à Mexico 1968, installe sur le podium du 200 mètres deux Afro-Américains aux poings gantés noir, Tommie Smith et John Carlos… Qui consacra pour l’éternité l’enfant parfaite, Nadia Comaneci qui obtient à Montréal 1976 la note, 10, jamais vue en gymnastique…
Une couronne d’olivier suffira, rappelle Pïerre-Louis Basse, évoquant ces Jeux de l’Antiquité, en Grèce en 776 avant Jésus-Christ. Homme de belle érudition qui n’aime le jaune que chez Vincent Van Gogh, il sait chanter le sport comme peu- à preuve, son impeccable « Séville 1982 » (Edit. Privé, 2005). Avec son complice Ernest Pignon-Ernest qui a donné voix aux murs des villes bien avant les graffiteurs, il a monté un relais non pas à quatre mais à deux- texte au départ, transmission du bâton pour dessin ou esquisse avec arrivée pour objectif. Tout ça sous le regard de l’Américaine Alice Coachman, première médaillée olympique noire à Londres 1948, du sauteur en longueur américain Bob Beamon atterrissant à 8m90 à Mexico 1968, du nageur Mark Spitz et ses 7 médailles d’or à Munich 1972, de « l’ours rouge » haltérophile Vassili Ivanovitch Alexeiev (1m88, 153 kilos) à Munich 1972 et Montréal 1976, avec les basketteurs US de la Dream Team à Barcelone 1992…
Au fil des pages de cette « Ruée vers l’or », les mots de Basse et les traits de Pignon-Ernest déroulent l’honnêteté extrême de ne pas plonger dans cet angélisme de bazar instillé dans le sport par des naïfs, plus souvent encore par des profiteurs des variétés. Avec l’auteur et l’artiste, la dimension politique de la chose sportive est là, dans toutes les pages, omniprésente. Misogynie, racisme, fascisme, oppression… Mais voilà, fort de ses « enfants embarqués dans la « Ruée vers l’or », un peuple (sportif) uni ne sera jamais vaincu !

La ruée vers l’or
Auteurs : Pierre Louis-Basse (textes), Ernest Pignon-Ernest (dessins)
Editions : En Exergue
Parution : 26 avril 2024
Prix : 39,90 €

La ruée vers l’or. Exposition des dessins d’Ernest Pignon-Ernest. Galerie Alexandre, Bernay (Eure). Du 6 juillet au 31 août 2024.

Extrait:

« Le chassé-croisé merveilleux de ces deux femmes, Merlene Ottey et Marie-José Pérec, en 1996, à Atlanta. Le poing levé de Tommie Smith, en 1968, à Mexico. Ce jeune homme, Thierry Rey, qui triomphe avec gouaille et légèreté sur le tatami de Moscou 80. Alain Mimoun, qu’on avait fini par croire éternel. Un coureur éthiopien dans la nuit chaude de Rome…
Les époques se bousculent. Je faisais le rêve d’offrir à Ernest des histoires, des joies, des chagrins dont immédiatement il créait le mouvement. Ce mouvement perpétuel des corps. Voilà un peu plus de deux mille ans que le désir des Jeux s’est installé.
A la fin, c’est le miracle d’un coup de crayon qui a fait la différence. Les images n’en finissent plus de mourir sans sépulture. L’image ne cesse de nous voler notre imaginaire ». 

 


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