Entretiens : Henry Miller s’amuse avec ses muses
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Henry Miller est mort en 1980 mais son œuvre bouge encore. La preuve, Pascal Vrebos, réédite ses ultimes entretiens qu’il eut avec lui à Pacific Palisades (Californie), mais agrémentés d’une discussion avec son dernier amour, Brenda Venus, une superbe femme qui se voulait actrice à Hollywood et est finalement devenue écrivaine grâce à ses encouragements. Pas de scoop mais il se passe toujours quelque chose avec Henry Miller, un auteur inclassable, qui annonça à la fois Fante, Bukowski, Kerouac… et fut le jumeau américain de Blaise Cendrars. On retrouve ici un Miller encore très vert, malgré ses problèmes de santé, bref un quasi adolescent, ayant toute sa tête et très lucide sur l’impact de la littérature sur les affaires du monde. A l’image de ce qu’il fut : un homme libre, comme Panaït Istrati et Albert Cossery. Des écrivains rares, en dehors des modes.
Sans être un écrivain engagé, les écrits d’Henry Miller retracent l'itinéraire d'un homme en marge du système, cherchant à se réaliser avant tout. Un érotomane, autodidacte, gourmand de vie. Il dut lutter sans cesse pour obtenir les moyens (manger, surtout) de poursuivre l'écriture de son œuvre. Sa trilogie majeure (La Crucifixion en rose : Sexus, Plexus, Nexus). Ou la quête d'un idéal antimatérialiste dans une Amérique dominée par le pouvoir de l’argent. Miller est l’inventeur de l’expression « cauchemar climatisé ». Il refusait d’entrer dans « le système », c’était un anticonformiste, pas un asocial mais un libertaire individualiste altruiste. Il s'est heurté à l'establishment judiciaire puritano-américain, celui-ci ayant longtemps empêché la publication de ses livres en raison de leur prétendue « pornographie ». Ce qui prête à sourire à notre époque. On peut dire que son œuvre et sa personnalité ont été les précurseurs de la révolution sexuelle des années 1960-70. Dans la seconde partie de sa vie, il mène une vie d'ermite californien, dans une maison au large de la côte pacifique, à Big Sur, devenant une sorte d’anti-modèle de la société américaine poursuivant ses rêves effrénés de consommation. C’est là que l’auteur de théâtre, Belge, Pascal Vrebos, l’a débusqué pendant une semaine, croisant une créature, Brenda Venus, qu’il retrouve 35 ans après, pour évoquer avec émotion son Miller : toujours aussi passionné à 80 balais, généreux et jaloux. Il est possible de télécharger un extrait de l’entretien réalisé par Pascal Vrebos, où l’auteur de Tropique du cancer s’exprime en Français : http://genese-edition.eu/file/henryMiller-UltimesEntretiens.mp3.
1 semaine avec Henry Miller : ultime rencontre avec l’écrivain et sa muse Brenda Venus
Auteur : Pascal Vrebos
157 pages
Prix : 19, 50 €
Editions : Genèse