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Don Quichotte de la Mancha, au Lucernaire, c’est comme on veut…

  • Écrit par : Guillaume Chérel

Don QuichottePar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/  Tout le monde a entendu parler du chef d’œuvre de Cervantès, bien entendu, mais soyons francs, combien ont lu « Don Quichotte » ? C’est un plongeon dans l’histoire, sur le ton de la parodie des romans de chevalerie qui nous est proposé avec le spectacle « Farce épique ». Au moment où « Don Quichotte », de Cervantès, fête son quatre centième anniversaire, il fallait oser s’attaquer au mythe.

Le metteur en scène Jean-Laurent Silvi a eu cette audace en créant ce qui se veut une adaptation moderne des aventures extraordinaires de Don Quichotte de la Manche… Ou de la Mancha, « c’est comme on veut », répète-t-on tout au long de la pièce. Or, qui dit « moderne », de nos jours, dit résumé facile à comprendre et interview, éventuellement télé. Ici, l’entretien se passe devant le public et ça démarre fort. C’est très drôle : les yeux hallucinés, Don Quichotte, joué avec fougue par Sylvain Mossot, explique son « job » de chevalier errant : l’aventure, les géants-moulins, sa dulcinée, tout ça quoi… C’est tellement réaliste qu’on dirait qu’il improvise.
A ce stade de la pièce, on n’est pas loin des Monty Python. Son intervieweuse (Barbara Castin), sexy à souhait (mais que Don Quichotte regarde à peine), n’est pas plus surprise que ça lorsqu’il lui expose ses ustensiles de travail (lance-doigt, épée invisible, cheval-cubes…). Nous étions dans l’humour absurde, nous allons passer à l’humour comique de cirque, lorsque Sancho Pança, joué par Axel Blind, entre en scène. Excellent lui aussi, il forme avec « Don Mossot » un beau duo, qui pourrait rappeler les clowns Bario. Et c’est un compliment…  Les enfants peuvent voir ce spectacle. Pas besoin de décor, nous sommes dans l’imagination. Pas besoin d’images (récurrentes aujourd’hui dans de nombreux spectacles) : tout est dans les yeux de Sylvain Mossot, étonnant de ressemblance (si l’on peut dire) avec le Don Quichotte décrit par Cervantés. Ce que Jean Rochefort n’a pas pu faire (jouer ce rôle dans le film de Terry Gilian), lui l’a fait.  
Et puis ça se gâte un peu. Le texte n’est pas toujours à la hauteur de la tâche, et ça manque parfois de rythme. Le « maître de cérémonie » (Cardénio, campé par Anthony Henrot) arrive un peu comme un cheveu dans la soupe, avec un drôle d’accent qui se veut espagnol. Mais ça passe. L’énergie et la passion débordantes des jeunes acteurs emportent l’adhésion et l'on n’a qu’une envie en sortant de cette « fougueuse adaptation », c’est de lire enfin « Don Quichotte » de la Manche… Ou de la Mancha, c’est comme on veut.  

« Don Quichotte : farce épique », d’après Cervantès (1 h 15)
Mise en scène: Jean-Laurent Silvi

Au Théâtre Rouge / Lucernaire, jusqu’au 20 août 2016, du mardi au samedi à 18 h 30.
53, rue Notre-Dame-des-Champs – 75006 Paris / réservation au 01 45 44 57 34
Et sur www.lucernaire.fr

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