Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.com/ « Rien n’est plus beau que de voir Mata Hari danser. » Une danseuse orientale d’une grâce et d’un charme qui n’avait pas d’égal à l’aube du vingtième siècle. Une personnalité forte, déterminée, d’une beauté sensuelle convoitée par la plupart des hommes rencontrés. 

 [bt_quote style="default" width="0"]J’offre du rêve, de la poésie...[/bt_quote]
Un choix intelligent et très appréciable étant donné le caractère théâtral de ce mythique personnage.

Mais Mata Hari, de son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle, a-t-elle été coupable de ce dont elle a été accusée ? La sentence est terrible, elle risque la peine de mort pour espionnage et intelligence avec l’ennemi. Enfermée dans la prison de femmes de Saint Lazare, le Capitaine Bouchardon est chargé de clarifier l’affaire. Il veut éviter une nouvelle affaire Dreyfus. Mais il doit également s’assurer que « l’Orchidée Sauvage » n’est pas une menace pour la Nation Française. La provocante Mata Hari, seule et dépouillée de ses affaires personnelles, s’évertue à clamer son innocence. C’est dans une ambiance électrique, ponctuée d’un humour piquant et d’un charme peu commun, que la vie de cette artiste rebelle défilera sous nos yeux. On découvre avec plaisir Ariane Mourier, élégante et lumineuse dans ce rôle à l’ascension fulgurante et aux multiples facettes.

[bt_quote style="default" width="0"]J’aime le plaisir, et je n’en ai pas honte.[/bt_quote]

[bt_quote style="default" width="0"]Je n’appartiendrai à personne. Je resterai libre.[/bt_quote]

Qui est Mata Hari ? Et de quoi est-elle réellement coupable ? « Une demi-mondaine », « une courtisane, une « ensorceleuse d’homme » ? Certains diront « qu’elle avait placé son rêve au-dessus de sa condition » ; ou encore qu’elle était « ambitieuse et avide de reconnaissance ». Très vite, le scénario nous mène vers une conclusion peu glorieuse : elle n’a peut-être été qu’un dommage collatéral de l’orgueil et de la lâcheté des hommes.

[bt_quote style="big-quote" width="0"]La guerre est une histoire d’homme […] Vous décidez de tout.[/bt_quote]

Si talentueuse qu’elle fut sur scène, elle ne pourra s’éviter une fin malheureuse, dans le tourbillon effroyable de la Première Guerre Mondiale. A l’aube du 13 février 1917, elle est arrêtée pour être fusillée à Vincennes.

Somme toute, on assiste à un procès de morale, où la femme ne peut contrecarrer l’autorité des hommes. Le décor sophistiqué est vivement apprécié. C’est un beau moment d’histoire qui ne s’oubliera pas de sitôt. On recommande !

MATA-HARI ou la justice des hommes 

Auteur : Marc Fayet
Mis en scène : Delphine Piard
Avec : Ariane Mourier, Olivier Claverie, Bruno Paviot, Maud Le Guenedal.
Scénographie : Bastien Forestier.
Costumes : Bérengère Roland
Musique : Raphaël Sanchez
Chorégraphie : Linda Faoro
Lumières : Denis Koransky

Durée : 1h30

Dates et lieux des représentations: 
- Du 7 au 29 juillet 2023 - Relâche les 10, 17, et 24 juillet - au Théâtre Des Béliers  à 15h35. - FESTIVAL AVIGNON OFF 2023