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L'Institut du Monde Arabe nous plonge dans les Mystères d'Osiris

  • Écrit par : Elodie Cabrera

Les mystères d'OsirisPar Elodie Cabrera - Lagrandeparade.fr/ L'Institut du Monde Arabe est baigné d'une lumière tamisée. Un bleu nuit profond d'où émergent des statues, stèles et ustensiles de culte pris en étau par des faisceaux mordorés. Le haut lieu parisien de la culture orientale a sacrément soigné la scénographie pour son événement de la rentrée. « Osiris, Mystères engloutis d'Égypte » dévoile plus de 250 objets retrouvés dans l'antique lit de la Méditerranée. Des pièces exhumées des profondeurs de l'histoire, d'un temps lointain où les pharaons honoraient leurs dieux lors de fastueuses et interminables cérémonies tels que les fameux Mystères d'Osiris auxquels on propose ici d'initier le visiteur.

 

Petit récapitulatif historique

Parmi les divinités du panthéon égyptien, Osiris est à l'origine d'un des mythes fondateurs. Fil de la Terre (Geb) et du Ciel (Nout) , il fût assassiné par son frère, Seth, qui jeta son corps dans les eaux du Nil après l'avoir découpé en quatorze morceaux. Un préquel de Caïn et Abel à la différence près que, cette fois-ci, l'histoire finit bien. La sœur et épouse d'Osiris, Isis, avec l'aide du dieu chacal Anubis, remembra le corps d'Osiris et, après une ultime galipette amoureuse, enfanta leur fils légitime, Horus. Le démiurge à tête de faucon terrassa Seth et hérita du royaume d'Egypte, tandis qu'Osiris devint le Maître de l'Au-delà. Fin de la parenthèse divine, début des festivités.

De Thônis-Héracléion à Canope



Afin de célébrer et entretenir ce mythe, chaque année au mois de Khoiak, deux effigies du dieu Osiris étaient fabriquées, chouchoutées par les chants liturgiques des prêtres à grand renfort d'encens, d'huiles et d'essences précieuses. Les cérémonies duraient vingt-et-un jours puis s'achevaient par une procession nautique. Le souverain défunt voyageait alors dans une barque depuis la ville de Thônis-Héracléion jusqu'à sa voisine Canope ; deux cités situées à quelques kilomètres d'Alexandrie englouties par la mer au VIII° siècle.

Si l'existence des Mystères est attestée depuis 1881, c'est à Franck Godio, directeur de l'Institut européen d’archéologie sous-marine (IEASM), et à son équipe de chercheurs que l'on doit les plus grandes découvertes affiliées à ces pratiques religieuses. Cette fois, Franck Godio troque sa combinaison de plongée contre le costume de commissaire d'exposition. Il nous dévoile les somptueuses trouvailles de ces dix dernières années ainsi que les vidéos filmées lors de leur exhumation. Comme immergé dans un aquarium géant, le spectateur se plaît à voguer d'une pièce à l'autre, bercé par les fonds sonores des profondeurs.

L'eau, écrin des temps anciens

L'eau tient le premier rôle dans cette exposition, à la fois personnage de l'ombre et fil conducteur. Comment ne pas être ébahi par la conservation quasi miraculeuse de la stèle de Naucratis plongée, face contre terre, dans les fonds marins durant des milliers d'années? Certaines sculptures présentées sont intactes. C'est le cas d'une statue datant de 664 av. J.C figurant la déesse Thouéris, un hippopotame fièrement campé sur ses pattes de lion, toutes mamelles dehors. Entre grandeur et pudeur, richesse et pouvoir, les vestiges s’égrènent au fil du parcours. Stèle, coiffes, amulettes miniatures, statues gigantesques, on scrute chaque objet, fasciné par la finesse des hiéroglyphes, le talent des artisans qui ont su travailler le granite rose, le grauwacke gris, le bronze, l'or ou encore le lapis-lazuli avec tant de dextérité.

On picore des bouts d'histoire, on apprend beaucoup. Peut-être trop. La farandole des dates, époques et explications extrêmement précises sur l'usage de tel ou tel outil nous donne parfois le tournis. Le découpage du parcours semble parfois un peu fouillis au regard des nombreuses redites sur le déroulement des cérémonies. La sublime scénographie pâtit également d'un trop grand recours aux textes rétro-éclairés qui, au bout d'une heure de visite, fatigue sensiblement la rétine. « Osiris, Mystères engloutis d'Égypte » n'en reste pas moins une occasion rare de contempler une page jaunie des temps anciens. Certaines œuvres prêtées par les musées du Caire et d'Alexandrie n'avaient jusqu'ici jamais quitté le sol égyptien. Par cette exposition, l'Institut du Monde Arabe prouve une fois de plus que l'Egypte majestueuse, énigmatique et avant-gardiste n'a pas cessé de nous étonner.

Les mystères d'Osiris

Institut du Monde Arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard
Place Mohammed-V 75005 Paris

Informations pratiques :
Quand? Du 8 septembre 2015 au 31 janvier 2016
Mardi, mercredi, jeudi : 10h-19h. Vendredi : 10h-21h30
. Samedi et dimanche : 10h-20h. Fermeture hebdomadaire le lundi. Fermeture des caisses : 45 minutes avant.
Visites guidées : Mardi, mercredi et jeudi à 15h. Vendredi à 18h30. Samedi et dimanche 15h et 16h30.
Où?   Salles d'exposition, niveau +1/+2
Combien? Tarifs sur place : 15,50€ : tarif normal l 12,50€ : groupes de 20 personnes ou plus, enseignants, Pass éducation l  10,50€ : 12-25 ans, demandeurs d’emploi, RSA

Visuels libres de droit dans le cadre de la promotion de l'exposition Osiris, mystères engloutis d'Égypte. No resale, no archives. Copyright de tous les visuels : Photo : Christoph Gerigk © Franck Goddio/Hilti Foundation

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