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Un bon bouquin, ça ne périme pas! Et après, ça passe en poche et c'est encore mieux parce qu'on peut l'emporter partout! 

top livres Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 2 janvier 2025, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, lagrandeparade.com présente sa sélection (revendiquée totalement subjective !) des dix meilleurs romans et récits étrangers parus en 2024. Bonne lecture à toutes et tous !

LE PODIUM

« Baumgartner » de Paul Auster
Le 30 avril 2024, l’écrivain américain Paul Auster était emporté par une « longue maladie ». Peu avant, paraissait en VF « Baumgartner », son dernier roman. Un texte impeccable avec Sy Baumgartner, 71 ans, professeur de philosophie à Princeton, qui vit seul. Sa femme Anna est décédée, voilà dix ans- il l’a aimée, il l’aime toujours… Ce matin, il descend récupérer un livre, s’est promis d’appeler sa sœur à 10 heures. En entrant dans la cuisine, il est saisi par « une odeur âcre et pénétrante », s’approche de la cuisinière, voit la flamme d’un brûleur ronger le fond de la casserole qu’il avait utilisé, trois heures plus tôt, pour faire les trois œufs de son petit-déjeuner. Il éteint le brûleur mais se brûle la main. Qu’il passe sous l’eau, immédiatement, pour éviter toute cloque… Le téléphone sonne, c’est la compagnie d’électricité qui prévient qu’elle vient relever le compteur- l’employé a du retard, il voulait prévenir… Ça sonne à la porte, c’est la livreuse d’UPS, Molly, « qui au fil de ses visites fréquentes, a acquis le statut de… de quoi ? » C’est la vie, Sy…
« Baumgartner »
Auteur : Paul Auster
Editions : Actes Sud

« Le Couteau » de Salman Rushdie
Le livre qu’il ne souhaitait, même dans le pire de ses cauchemars, jamais écrire. Et puis, il y eut cette conférence le 12 août 2022 à Chautauqua sur la liberté d’expression pour les écrivains. Salman Rushdie, l’auteur sous le coup d’une fatwa depuis 1989 et la parution de son roman « Les Versets sataniques », est victime d’une tentative d’assassinat. Un jeune monte sur la scène, l’agresse à coups de couteau. L’écrivain est grièvement blessé… Remis sur pied, Rushdie se mettra à l’écriture- son vingt-deuxième livre est simplement titré « Le Couteau ». Vingt-sept secondes, le temps qu’il a fallu à l’assaillant pour toucher Rushdie, lui sectionner tous les tendons et nombre de nerfs de la main gauche, détruire le nerf optique après avoir pénétré dans l’œil droit, entailler le cou, traverser le haut de la cuisse droite, transpercer son abdomen… Les secours qui l’emmènent à l’hôpital le tiennent pour mort. Dans « Le Couteau », il écrit sa réaction. D’abord, pensant sa dernière heure venue : « C’est donc toi. Te voilà » ; ensuite, ne pouvant croire que ces gestes surgissent cette matinée après tant d’années sans histoire : « Vraiment ? Pourquoi maintenant, après toutes ces années ? »
« Le Couteau »
Auteur : Salman Rushdie
Editions : Gallimard

« L’Imposture » de Zadie Smith
Pour son sixième roman, la Britannique Zadie Smith, en littérature depuis 2001, a changé de genre et est passé, avec « L’Imposture », au roman historique. Elle explique également s’être inspirée de faits réels pour s’immerger dans l’Angleterre victorienne des années 1860. Ainsi, elle invite lectrices et lecteurs à découvrir Eliza Touchet- veuve, elle est la cousine, la gouvernante et la concubine à peine cachée d’un écrivain réputé à l’époque et quasiment oublié aujourd’hui, William Ainsworth, auteur de romans-fleuves « à la Dickens » mais sans le talent… Eliza Touchet revendique son indépendance, est politisée et suit avec le plus grand intérêt « l’affaire Tichborne », une affaire judiciaire qui fait le bonheur de tous. Il y a aussi un type qui assure être l’héritier de cette famille Tichborne constituée de baronnets dont Sir Roger disparu en mer quelques années auparavant, et qui réclame son héritage. Il ne parvient pas à convaincre la cour, lui que la justice tient pour un imposteur. Avec ce nouveau roman, Zadie Smith prouve qu’en littérature, il n’y a pas place pour les imposteurs…
« L’Imposture »
Auteure : Zadie Smith
Editions : Gallimard

ET AUSSI

« Le dernier rêve » de Pedro Almodovar
Superstar du cinéma mondial, Pedro Almodóvar a attendu plus de trente ans pour revenir au livre, après le très remarqué « Patty Diphusa. La Vénus des lavabos » (1991). Pour « Le dernier rêve », il réunit des textes écrits de la fin des années 1960 à aujourd’hui pour, comme l’indique son éditeur français, « une incursion fascinante dans l’imaginaire baroque de l’un des plus grands réalisateurs européens ». En mots dans les pages, Almodóvar rappelle qu’il est un grand et délicieux raconteur d’histoires. Avec d’inoubliables personnages, dont certains déjà croisés ici ou là.
« Le dernier rêve »
Auteur : Pedro Almodovar
Editions : Flammarion

« Un ballet de lépreux » de Leonard Cohen
Également poète et chanteur canadien, Leonard Cohen (1934-2016) avait écrit un roman dans les années 1950. Son premier roman- qui est paru en VF cette année. Dans « Un Ballet de lépreux », tout ce qui a fait, au fil du temps, le succès et l’univers du Montréalais était là. Avec cette histoire d’un narrateur- type ordinaire et trentenaire- qui se voit imposer la présence de son grand-père débarqué de New York. La fréquentation quotidienne de ce grand-père aussi fourbe que cruel aura-t-elle une influence sur le comportement du narrateur ? Dans ce « Ballet… », tout Cohen était déjà là.
« Un ballet de lépreux »
Auteur : Leonard Cohen
Editions : Seuil

« La petite sœur » de Mariana Enriquez
Connue et reconnue pour ses livres de littérature fantastique (dont « Notre part de nuit » ou « Les dangers de fumer au lit ») et ses textes à caractère politique, l'Argentine Mariana Enriquez fait un pas de côté. En se glissant à nous avec « La petite sœur », elle offre un gros plan sur le « portrait de Silvina Ocampo », comme le précise le sous-titre. Épouse d'Adolfo Bioy Casares, amie de Jorge Luis Borges et de la poétesse Alejandra Pizarnik, Silvina Ocampo (1903-1993) n'est pas seulement reconnue pour ses textes de poésie et ses nouvelles du genre fantastique : elle est aussi le sujet de nombreux mythes et légendes. Avec « La petite sœur », Mariana Enriquez signe là un portrait documenté, sensible et émouvant.
« La petite sœur »
Auteure : Mariana Enriquez
Editions du Sous-Sol

« Boucher » de Joyce Carol Oates
Sous la plume de l’Américaine Joyce Carol Oates, « Boucher » (sous-titre : « Père de la gyno-psychiatrie moderne »), c’est le Dr Silas Weir, considéré donc comme le « père de la gyno-psychiatrie » au XIXe siècle. Un sacré bonhomme, aussi terrifiant qu’halluciné, misogyne et mégalomane. Son fils aîné qui n’a pas voulu de l’héritage, tenant ce père pour « trop brutal », raconte l’histoire de ce médecin qui n’hésitait pas à pratiquer sur les femmes des expériences toutes aussi folles et abjectes les unes que les autres. La romancière se complaît dans l’horrifique- pour notre plus grand bonheur !
« Boucher »
Auteure : Joyce Carol Oates
Editions Philippe Rey

« Histoire d’une domestication » de Camilla Sosa Villada
La littérature queer en majesté pour un des événements de cette année 2024. Après « Les Vilaines » (2021), actrice et chanteuse, Camila Sosa Villada est revenue avec un deuxième roman follement élégant, allègrement érotique : « Histoire d’une domestication ». On y accompagne l’actrice trans la plus connue du monde, on la dit arrogante, elle veut seulement se lancer dans une vie « normale », fonder une famille- mari avocat pénaliste homosexuel « pété de thunes », fils de 6 ans…Son jeu favori : le lancer d’assiettes dans l’appartement. Son désir : monter une pièce de Jean Cocteau…
« Histoire d’une domestication »
Auteure : Camilla Sosa Villada
Editions : Métailié

« Le Banquet des Empouses » d’Olga Tokarczuk
Prix Nobel de littérature en 2018, l'écrivaine polonaise Olga Tokarczuk revient avec un texte baroque, « Le Banquet des Empouses ». Septembre 1912, direction les montagnes de Basse-Silésie, au sanatorium de Görbersdorf. Un jeune homme, Wojnicz, y arrive pour y soigner cette maladie qu'on appelle tuberculose. A la « Pension pour Messieurs », il n'y a que des hommes, tous malades et venant de partout en Europe. Leur quotidien : des discussions sur la marche du monde et aussi, et surtout, la « question de la femme ». Derrière la misogynie, il y a les voix de ces femmes si redoutées. Dans cet univers, Wojnicz, personnage sensible et maltraité par son père, tente de cacher ce qu'il est. Mais quand survient une mort violente, il entend parler de meurtres rituels, de sorcières réfugiées dans les forêts voisines…. D'une plume délicieusement sorcière, Olga Tokarczuk raconte la vengeance des femmes. C'est implacable.
« Le Banquet des Empouses »
Auteure : Olga Tokarczuk
Éditions : Noir sur Blanc

« Blackouts » de Justin Torres
Douze ans après « Vie animale », l’écrivain américain Justin Torres est revenu avec « Blackouts », roman étourdissant, enivrant de bonheur de lecture. Dans cet OLS (objet littéraire singulier), Nene, un jeune homme de 27 ans d’originaire portoricaine, vit dans « le Palais »- lieu fantomatique… Un soir, il est « convoqué » par Juan, un vieil homme qui attend la mort et qui lui demande de poursuivre sa mission : se plonger dans l’histoire de Jan Gay, née Helen Reitman (1902- 1960), cette sociologue qui, dans les années 1930, a enquêté sur l’homosexualité, tenue alors comme « maladie mentale »…
« Blackouts »
Auteur : Justin Torres
Éditions de l'Olivier

Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 2 janvier 2025, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, lagrandeparade.com présente sa sélection (revendiquée totalement subjective !) des dix meilleurs romans et récits français parus en 2024. Bonne lecture à toutes et tous !

LE PODIUM

« Les sentiers de neige » de Kev Lambert
Originaire de Chicoutimi, Canada, Kev Lambert publie à 32 ans son quatrième roman, « Les sentiers de neige ». Début de l’histoire : le 23 décembre 2004. Zoey traverse la rue des Geais-Bleus, le sol est enneigé, le gamin traîne ses bottes aux feutres humides jusqu’à l’arrêt d’autobus. Des traces au sol, si on les suit, on va vers un bungalow étroit… Zoey, 8 ans, est enfant de parents divorcés. Ce sont les vacances de fin d’année, pas d’école, il retrouve sa cousine Emie-Anne- elle est un peu plus âgée que lui. Ensemble, ils vont s’échapper de ce monde d’adultes réunis dans la maison près du lac Saint-Jean. Direction : un monde parallèle. Leur monde. Là où ils doivent remplir une mission : sauver Skyd, une créature échappée de leur jeu vidéo. Théoriquement, la créature va les aider à régler leurs traumatismes personnels : pour Zoey, la séparation de ses parents et son identité trouble ; pour Emie-Anne, les retombées de son adoption et la triste perspective que ses « réserves d’émerveillement s’épuisent ». Les deux enfants sont convaincus d’être en sursis…
« Les sentiers de neige »
Auteur : Kev Lambert
Editions : Le Nouvel Attila

« Le convoi » de Beata Umbuyeyi Mairesse
Trente ans déjà… D’emblée, on est prévenu : « J’ai eu la vie sauve. Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide contre les Tutsi, j’ai pu fuir mon pays grâce à un convoi de l’organisation humanitaire suisse Terre des hommes, j’avais alors 15 ans ». Ecrivaine née à Butare (Rwanda) en 1979, Beata Umubyeyi Mairesse vit aujourd’hui en France- elle confie : « Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite »... Avec sa mère, via le Burundi, elle a pu fuir le Rwanda en guerre et le génocide des Tutsi par les Hutu… Dans « Le convoi », un texte d’une puissance vertigineuse, forte de quatre photos récupérées auprès de la BBC, elle se lance, quinze ans plus tard, dans une (en)quête pour tenter de comprendre son exfiltration et déroule le récit d’un sauvetage. « Le convoi » résonne avec la Shoah, Beata Umubyeyi Mairesse en appelle à Primo Levi. Hier, aujourd’hui, l’indispensable devoir de mémoire pour demain…
« Le convoi »
Auteure : Beata Umbuyeyi Mairesse
Editions : Flammarion

« Ilaria » de Gabriella Zalapi
Une fillette de 8 ans, elle se prénomme Ilaria. Son père en froid avec sa femme (et mère de la petite fille) l’emmène en voiture. Un périple dans le nord de l’Italie- sans idée très précise de la destination. Ce sera Milan, Trieste, plus tard Bologne, puis l’internat à Rome et encore plus la Sicile dans un monde aussi solaire que paysan. Certain.e.s auraient rédigé un banal road trip, persuadé.e.s de bousculer la littérature. Avec Gabriella Zalapi, multilingue, artiste et scénariste, il n’en est rien- vivant à Paris, elle cultive la modestie et la discrétion. Après « Antonia » (2019) et « Willibald » (2022), elle a publié son troisième et impeccable roman, « Ilaria »- sous-titre « ou la conquête de la désobéissance ». Là encore, dans ce voyage avec un père « jaguar nerveux » et une fillette qui l’aime et le déteste, l’auteure raconte le périple en se mettant à hauteur de l’enfant de 8 ans. Il est difficile de réussir ce genre d’exercice sans tomber dans la niaiserie. Ilaria va apprendre, seule, la vie près de ce père flottant et cette mère au loin, et présente et absente. Un roman bref, aussi vertigineux que saisissant, à l’écriture allant toujours à l’essentiel.
« Ilaria »
Auteure : Gabriella Zalapi
Editions : Zoé

 

ET AUSSI

« Un geste vers le bas » de Bartabas
Fondateur d’un théâtre équestre unique au monde, Bartabas publie son troisième et éblouissant livre, « Un geste vers le bas ». Après « D’un cheval l’autre » et « Les cantiques du corbeau », il évoque cette fois un souvenir datant de 1990. Une rencontre qui va donner naissance à une forte amitié avec l’immense chorégraphe allemande Pina Bausch (1940- 2009). A l’issue d’un spectacle, celle-ci demande à voir le maître écuyer- il lui présentera le cheval Micha Figa. Pour Bartabas, aucun doute : ce cheval est le partenaire idéal pour révéler la personnalité unique de la danseuse-chorégraphe…
« Un geste vers le bas »
Auteur : Bartabas
Editions : Gallimard

« Le rêve du jaguar » de Miguel Bonnefoy
Le narrateur est catégorique : « On est tous fils d'un rêve de jaguar »… Ainsi dresseur de mots, Miguel Bonnefoy se glisse en librairies avec un roman impeccable, « Le rêve du jaguar », pour l’histoire d’une famille formidable du Vénézuela. On y fait halte à Maracaibo, une université qui apporte la science dans un monde où règnent ignorance et misère. Le narrateur enfant-jaguar à Paris déroule la mythologie familiale : grand-père enfant abandonné devenu cardiologue ; grand-mère d'un milieu modeste devenue la première femme médecin du pays ; mère prénommée Venezuela et exilée à Paris…
« Le rêve du jaguar »
Auteur : Miguel Bonnefoy
Editions : Rivages

« Géographie de la peur » de Claire Castillon
Maureen a 19 ans et souffre d’un TAG- un Trouble Anxieux Généralisé ; sa mère préfère parler d’un VAG, Variation Amusante Géniale, et lui répète : « Sur les vagues, tu surfes, tu as toujours été fantaisiste, prends-le comme une récréation… » Maureen emplit toute entière « Géographie de la peur », le roman de Claire Castillon. Une fois encore, spécialiste incontestée des êtres cabossé.e.s, tourmenté.e.s ou décalé.e.s, l’écrivaine ausculte, décode, décrypte… et raconte le combat de tous les instants, pour surmonter cette peur qui a envahi la géographie intime d’une jeune fille de 19 ans.
« Géographie de la peur »
Auteure : Claire Castillon
Editions : Gallimard

« Vallée du silicium » d’Alain Damasio
Tenu pour l'un des meilleurs auteurs de science-fiction de l'époque, Alain Damasio a expliqué que « l'Amérique est le visage avancé de notre époque », confié qu'« on est dans un monde repensé par la Silicon Valley » et constaté qu' «avec le monde numérique, nous sommes devenus les bureaucrates de nos propres vies». Tout cela, il le consigne donc dans « Vallée du silicium », ce livre rédigé au retour d'un séjour d'un mois en immersion dans la Silicon Valley, où le temps des chimères n'est pas une vaine notion, et n'a pas eu à se forcer pour observer chez l'homme son aliénation au numérique. Ce qui l'amène à envisager comment dépasser cette aliénation. Chez Damasio, il est question de « polytique », de création artistique ou encore d'écologie. Au fil des pages, il se plaît à lancer des néologismes, tels « numiversel » ou encore « Abracadata ». Dans ses « chroniques de San Francisco », avec pétillance et argumentation, Alain Damasio a écrit le premier guide du « biopunk » !
« Vallée du silicium »
Auteur : Alain Damasio
Editions : Seuil

« La Couronne du serpent » de Guillaume Perilhou
Pour le réalisateur italien Luchino Visconti (1906-1976), l'affaire était toute simple : adapter « Mort à Venise », le roman de Thomas Mann, et trouver, pour le rôle principal, « le plus beau garçon du monde ». Donc, en 1970, il part en quête à travers l'Europe, en vain. Et soudain, venu de Suède, un jeune Suédois de 15 ans, Björn Andrésen, surgit. Luchino Visconti écrit à son amie Maria Callas : « Habemus Angelum ». Orphelin d'une mère suicidée et petit-fils d'une femme en mal de reconnaissance, Andrésen sera donc Tadzio, mais aussi « l 'objet » du cinéaste. Comment vivre après une telle expérience ? Particulièrement inspiré par le sujet, avec « La Couronne du
Serpent », Guillaume Perilhou mêle nombre de genres littéraires. C'est follement réussi !
« La Couronne du serpent »
Auteur : Guillaume Perilhou
Éditions de l'Observatoire

« Bande de héros » de Philippe Ridet
Après « Ce crime est à moi » et « Les Amis de passage », Philippe Ridet boucle avec cette « Bande de héros » un triptyque consacré au temps de ces jeunes années, au carrefour des années 1970-1980, dans une ville moyenne de province. Les parents de « JiDé », comme chaque année, lui confient leur maison, là où il a grandi. Donc, il convie ses ami.e.s à une soirée, à une nuit… Il y a Walter dit « Rhodes », Alain alias « Abdul », Harold « le Major », et aussi Livia, la sœur de Walter. Avec « Bande de héros », Philippe Ridet- maître du style elliptique, nous offre en toute simplicité un roman d’excellence.
« Bande de héros »
Auteur : Philippe Ridet
Editions des Equateurs

« Un cœur outragé » de Philippe Torreton
A l’approche de la soixantaine, césarisé en tout début de carrière, Albert Stefan (né Jean Damiens, en Normandie) est devenu un comédien de second choix. Il est désabusé, puis a « un coup de génie ». Remonter à la surface, c’est le point de départ d’« Un cœur outragé », le nouveau roman de Philippe Torreton, comédien d’élégance et de caractère. Dans ce roman empli de mélancolie, débordant d’humour, le héros en mal de reconnaissance, avec l’aide d’un ami maquilleur et d’un autre producteur, disparaît sous les traits d’un personnage qu’ils vont créer. Et l’incroyable va se produire…
« Un cœur outragé »
Auteur : Philippe Torreton
Editions : Calmann-Lévy

 

handkePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Peter Handke, auteur autrichien et prix Nobel de littérature 2019 pour un court texte totalement « démoniaque ». On enchaîne avec Marc Levy, l’écrivain français vivant le plus vendu dans le monde et qui signe un roman hommage aux livres, entre vengeance et appel de l’amour. On boucle avec Henri Loevenbruck, voltigeur tous genres des lettres et auteur d’un roman aussi implacable qu’optimiste. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Peter Handke, Marc Levy et Henri Loevenbruck

baldwinPar Serge Bressan -  Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec James Baldwin, sommité des lettres étatsuniennes dont on fête le centenaire de la naissance, et savoure son seul « livre d’enfant pour les adultes ». On enchaîne avec Sophie Fontanel, journaliste mode et écrivaine qui s’est émerveillée pendant l’été pour un astre olympique. On boucle avec Meir, Shalev, le grand auteur israélien qui, avant de mourir, a signé un grand roman de dialogue et confidences entre deux frères. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec James Baldwin, Sophie Fontanel et Meir Shalev

lllPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec l’Egyptien Alaa El Eswany pour un roman polyphonique, tout aussi nostalgique que corrosif. On enchaîne avec l’« éternel jeune homme » de 88 ans, Philippe Labro, auteur d’une « novella » ramassée en deux personnages, deux temps, deux lieux. On boucle avec Fabienne Pascaud pour un portrait passionnant du grand Bartabas, le créateur du Théâtre équestre Zingaro. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Alaa El Aswany, Philippe Labro et Fabienne Pascaud

farguesPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Nicolas Fargues pour son « journal de prison » et le stage d’écriture qu’il a mené pendant sept mois. On enchaîne avec l’impeccable Julia Kerninon et un texte entre réflexion littéraire et bribes d’autobiographie. On boucle avec le nouvel et quatrième roman de l’Irlandaise Sally Rooney, surnommée la « Françoise Sagan 2.0 ». Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Nicolas Fargues, Julia Kerninon et Sally Rooney

bussiPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Michel Bussi, l’un des maîtres français du thriller, pour une intrigue en Guadeloupe. On enchaîne avec le toujours impeccable écrivain britannique Nick Hornby qui fait cohabiter, dans son nouveau livre, le romancier Charles Dickens et le musicien et chanteur Prince. On boucle avec un texte ravissant signé Daniel Pennac entre réalité et fiction. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Michel Bussi, Nick Hornby et Daniel Pennac

cuskPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec la Britannique Rachel Cusk et son nouveau roman autour de quatre personnages, tous nommés par la lettre G. On enchaîne avec le toujours impeccable Marc Dugain qui, après avoir sondé les arcanes élyséens, ouvre grand sur le monde, avec un narrateur devenu écrivain après été dans la finance à New York. On boucle avec un autre Britannique, Alan Moore, hier un des meilleurs scénaristes des comics et aujourd’hui maître de l’« urban fantasy ». Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Rachel Cusk, Marc Dugain et Alan Moore

amisPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec le Britannique Martin Amis, décédé en 2023, et la réédition d’un de ses grands romans paru en 1991. On enchaîne avec ce qui est présenté comme le dernier volet de « l’odyssée sociale » d’Edouard qui, là, évoque l’effondrement de son frère, victime sociale anéantie par l’alcool à 38 ans. On boucle avec l’Américain Colson Whitehead et un roman qui, dans le New York des années 1970, nous fait à nouveau croiser son anti-héros, petit vendeur de meubles « légèrement voyou ». Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Martin Amis, Edouard Louis et Colson Whitehead

le polonaisPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec J.M. Coetzee, l’impeccable Sud-Africain installé depuis de longues années en Australie et Nobel de littérature 2003 : il signe un texte sans esbrouffe. On enchaîne avec le grand auteur américain Richard Ford, il est de retour avec son héros récurrent lancé dans un road trip avec fils souffrant d’une maladie incurable. On boucle avec Marie Laure de Noailles, une vicomtesse déjantée du XXe siècle, mécène des arts et lettres français mais aussi peintre et (délicate) écrivaine. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec J.M. Coetzee, Richard Ford et Marie Laure de Noailles

deckPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec l’impeccable Julia Deck pour un texte consacrée à sa mère, l’Angleterre et un secret. On enchaîne avec l’élégante Claudie Gallay pour un séjour sur l’île de Torcello à Venise. On boucle le grand Alain Mabanckou qui mêle, dans un livre éblouissant, l’Amérique avec des bribes de son autobiographie et de la biographie de la militante pour les droits de l’homme Angela Davis… Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Julia Deck, Claudie Gallay et Alain Mabanckou

Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En cette rentrée où paraissent pas moins de 459 romans d’ici la fin octobre, une quatrième et dernière sélection de sept romans indispensables. Bonne lecture !

Lire la suite : C’est la rentrée avec… Justin Torres, Emma Becker, Vera Bruck, Philippe Jaenada, Rebecca Lighieri,...

selection 2024Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En cette rentrée où paraissent pas moins de 459 romans d’ici la fin octobre, une nouvelle sélection de sept romans indispensables. Bonne lecture !

(Le coup de cœur)

PHILIPPE RIDET : « Bande de héros »

Une entrée « andante » : « Les pieds nus sur la table basse du salon, le téléphone sur les cuisses, Jean-Denis composait le numéro de ses amis. Revenu depuis quelques heures dans la maison de son enfance, avenue Sadi-Carnot, il avait, à la suite de divers rituels, repris possession de cette villa où s’attachaient ses plus beaux souvenirs ». A chacun de ses interlocuteurs, Jean-Denis, dit « Jidé », annonce : « La voie est libre »… Ouverture de « Bande de héros », le délicieux troisième roman de Philippe Ridet, hier journaliste pointilliste, aujourd’hui écrivain de l’aube et du crépuscule. Après « Ce crime est à moi » et « Les Amis de passage », il boucle avec cette « Bande de héros » un triptyque consacré au temps de ces jeunes années, au carrefour des années 1970-1980, dans une ville moyenne de province- Bourg-en-Bresse, pour ne pas la nommer ! Les parents de « JiDé », comme chaque année, lui confient leur maison, là où il a grandi. Donc, il convie ses ami.e.s à une soirée, à une nuit… Il y a Walter dit « Rhodes », Alain alias « Abdul », Harold « le Major », et aussi Livia, la sœur de Walter. D’autres ne seront que de passage, appelé.e.s par une pop d’hier, du rosé et des gins-ananas... Avec « Bande de héros », Philippe Ridet- maître du style elliptique, nous offre en toute simplicité un roman d’excellence.

Bande de héros
Auteur : Philippe Ridet
Editions : Equateurs
208 pages
Prix : 20 €

 

EVA AAGAARD : « Je ne veux pas »

Une nuit. Puis le matin. Le flou, le trouble chez Miriam : elle se réveille aux côtés de son compagnons, des feuilles mortes dans les cheveux… Un peu plus loin, là, son bébé dort. Le flou, le trouble et ces mots qui lui reviennent, encore et encore. « Je ne veux pas », ils donnent le titre du roman intense et captivant de la Danoise Eva Aagaard- son premier traduit en français. La veille, Miriam a laissé son compagnon et le bébé pour vivre comme avant, passer la soirée avec une amie dans un bar. Au programme, danser, s’amuser… et rentrer tard. Mais lorsqu’elle se réveille, elle perçoit que quelque chose ne va pas. Les informations se bousculent, elle ne sait comment les prendre avant de pouvoir, enfin, reconstituer la soirée et dire : « J’ai été violée »…

Je ne veux pas
Auteure : Eva Aagaard
Editions : Denoël
288 pages
Prix : 22 €

 

CLEMENCE BOULOUQUE : « Le Sentiment des crépuscules »

Une rencontre aussi méconnue que follement improbable. A Londres, le 19 juillet 1938, l’écrivain Stefan Zweig et le peintre Salvador Dali visitent le psychanalyste Sigmund Freud, exfiltré voilà peu de l’Autriche nazie, ainsi que le rapporte Clémence Boulouque dans son roman « Le Sentiment des crépuscules ». L’écrivain a organisé la rencontre à la demande du peintre- il vénère le psychanalyste et tient absolument à lui montrer une de ses toiles. Avec le peintre, son épouse Gala et son agent. Avec Freud, son épouse Anna. Facétieux, Dali y va de ses extravagances- conséquence : peu à peu, tou.te.s laissent libre cours à leurs démons en écho à une époque qui court au chaos. Un roman très réussi entre détails vrais et confidences imaginées.

Le Sentiment des crépuscules 
Auteure : Clémence Boulouque
Editions : Robert Laffont
176 pages
Prix : 19 €

 

ABUBAKAR ADAM IBRAHIM : « Quand nous étions des lucioles »

Après « La Saison des fleurs de flamme » (2018, récompensé par le Nigeria Prize for Literature), on retrouve Abubakar Adam Ibrahim pour la VF de son deuxième roman, « Quand nous étions des lucioles ». Tenu à 45 ans pour l’un des écrivains les plus fameux de son pays- le Nigeria, il propose là un livre-invitation au voyage. On file jusqu’à la gare flambant neuve d’Abuja, la capitale du pays ; on y croise le peintre Yarima Lalo. Soudain, il se souvient de l’assassinat dont il a été victime dans le train. Puis d’autres flashs de ses morts précédentes reviennent… Que lui arrive-t-il ? Il tente de comprendre ce qui semble incompréhensible… Et si tout était expliqué dans ses peintures expressionnistes ? Sans oublier Aziza, la jeune femme qui se bat pour garder sa fille. Un roman entre rêve et réalité.

Quand nous étions des lucioles »
Auteur : Abubakar Adam Ibrahim
Editions : Julliard
496 pages
Prix : 26 €

 

DAVID JOY : « Les Deux Visages du monde »

Pour certains, il est le digne héritier de Ron Rash. Pour d’autres, il est l'un des écrivains les plus marquants de sa génération. Après « Là où les lumières se perdent », l’Américain David Joy, 41 ans, nous revient avec un cinquième roman, « Les Deux Visages du monde ». Une jeune artiste afro-américaine, Toya Gardner, vient de vivre quelques années à Atlanta ; elle décide de retourner en Caroline du nord, dans une petite ville dans les montagnes- de là, sa famille est originaire. Très vite, elle ne manque pas de rappeler l’histoire esclavagiste de la région. Un policier, Ernie, arrête un voyageur, il est suprémaciste blanc et possède un carnet avec le nom des notables de la région. Quelque temps plus tard, deux meurtres sont perpétrés dans la région. Des secrets enfouis vont ressurgir…

Les Deux Visages du monde 
Auteur : David Joy
Editions : Sonatine
432 pages
Prix : 23 €

 

MARCUS MALTE : « Aux marges du palais »

En confidence, auteur aussi remarqué que remarquable, Marcus Malte évoque « une farce politique, littéraire, révolutionnaire ». Rien que ça ! On n’en demande pas plus pour lire avec gourmandise son nouveau roman au titre délicieux, « Aux marges du palais ». Equilibriste surdoué, Malte ne craint pas le changement de genre. Ainsi, il nous emmène en un royaume nommé Frzangzwe- avouons-le, il ressemble fort à la France. Et nous voilà emportés dans un voyage où les dérives sont nombreuses. « C’est un coup de griffe aux dirigeants et à la politique en général », dit Malte. Allégrement foutraque, le roman est habité par de singuliers personnages, dont l'Archimaréchal Herbert Robert. Deux camps s’affrontent : « les marges » et « le Palais ». C’est follement politique, furieusement loufoque !

Aux marges du palais
Auteur : Marcus Malte
Editions : Zulma
496 pages
Prix : 24 €

 

GWENAËLE ROBERT : « Un jardin pour royaume »

En Pays de Valois, au nord de Paris, l’écrivain-philosophe Jean-Jacques Rousseau a bouclé sa vie dans un pavillon en forêt d’Ermenonville. Dans les années 1980, les parents de la narratrice y acquièrent une maison- pour vivre éloignés du tourbillon contemporain. Une dizaine d’années plus tard alors que sa fille va quitter le domicile, la narratrice quitte Brest et revient sur les lieux, dans ce havre à cinq kilomètres d’un village d’une centaine d’habitants- c’est le sujet principal du bel et nouveau roman de Gwenaële Robert : « Un jardin pour royaume ». L’ombre de Rousseau, « l’homme de la Nature et de la Vérité », plane sur ce jardin-royaume. Souvenirs d’enfance, d’années « heureuses entre toutes » avant l’âge adulte. Un texte délicieusement mélancolique.

Un jardin pour royaume
Auteure : Gwenaële Robert
Editions : Presses de la Cité
208 pages
Prix : 20 €

 

Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En cette rentrée où paraissent pas moins de 459 romans d’ici la fin octobre, une deuxième sélection de sept romans indispensables. Bonne lecture !

Lire la suite : C’est la rentrée avec… Camila Sosa Villada, Catalin Dorian Florescu, Hwang Bo-reum, Arthur...


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