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Les Misérables de la Cie Caryatides : une adaptation remarquable baignée de romantisme et de souffle épique

Les MisérablesPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Extraordinaire histoire que celle d’Hugo qui rend aux misérables leur dignité et leur honneur dans cette oeuvre universelle où l’Histoire s’emballe, prend les armes et monte sur les barricades pour clamer haut et fort le droit à la même justice pour tous! Félicite Artaud et Agnès Limbos en ont imaginé une version exceptionnelle qui réussit le pari de se mettre à hauteur d’enfant pour s’élever à hauteur d’homme. Le coeur de l’humanité y bat la chamade, s’enthousiasme, désespère, s’émeut, tombe amoureux, se meurt, se heurte, se débat et combat avec le même souffle épique. 

[bt_quote style="default" width="0"]Les révolutions comme celles-ci seront nécessaires.[/bt_quote]

Sur le plateau, de nombreuses figurines ( santons, statuettes, petites poupées..), quelques éléments de décors à la facture d’époque, une table aimantée au plateau amovible et une toile d’arrière-scène représentant les toits d’une ville enténébrée et sur laquelle des jeux de lumières réguliers viennent créer une atmosphère romanesque délicieuse. Des bruitages qui font sens, une bande-sonore qui étreint ( le thème musical de Love Story par Francis Lay a une tessiture parfaite pour accompagner les déambulations émotionnelles du roman). Et puis il y a Karine Birgé et Naïma Triboulet, deux interprètes brillantes de naturel et de justesse qui ne cessent les aller-retours entre narration et incarnation, souvent doublure parlante de la figurine mais toujours, et comme par magie, sachant s’effacer pour laisser la vedette aux personnages …

[bt_quote style="default" width="0"]Dix-neuf ans de bagne pour un pain ,telle est la justice des hommes. [/bt_quote]

Ces Misérables nous invite à revivre la mémorable rencontre entre Jean Valjean, forçat haineux de la société, et Monseigneur Myriel, évêque charitable, qui offre au bagnard une chance de quitter son statut de « misérable », la course-poursuite entre Javert - génialement symbolisé par un gant et d’autres surprises que nous tairons - et Jean Valjean, la descente aux enfers de l’adorable Fantine, fille-mère qui tâche de le cacher dans ce monde si laid, les mensonges épouvantables et vénaux des Thénardier, la tempête sous le crâne de Jean Valjean, la scène mythique de Cosette, pauvre enfant gelée, découverte avec son seau dans la forêt, la love-story entre la jeune fille et Marius, révolutionnaire engagé et pétri d'amour, les provocations du roublard et espiègle Gavroche en haut des barricades et sa tragique fin mais aussi la clémence de Jean Valjean pour Javert et le suicide de ce dernier.

[bt_quote style="default" width="0"]La perpétuité pour des pommes. [/bt_quote]

Tout ne peut être évidemment raconté en une heure et pourtant l’esprit de l’oeuvre est formidablement respecté. On bascule de trouvailles narratives exaltantes et pertinentes en minutes poétiques et esthétiques et parce qu’on ne pourrait tout citer sans risquer d’égratigner un peu le plaisir de la découverte, l’on dira simplement qu’on a particulièrement été saisi par cette poupée dont le jupon relevé explique mieux que des mots crus la résignation de Fantine à tomber dans la prostitution, qu’on applaudit la scène où Jean Valjean, tiraillé par les remords, tente d’évincer son double qui lui fait face grâce à l’extraordinaire système de la table aimantée, qu’on est en haleine lors de la fuite de ce dernier au travers des vieux tableaux kitsch représentant des paysages de forêts et qu’il faut voir l’ingéniosité de cette pièce qui exploite des intérieurs de livres pour faire office de tapisseries dans les divers appartements parisiens de Jean Valjean et Cosette…

[bt_quote style="default" width="0"]Sois libre. Refais ta vie. Promets-moi seulement de devenir un honnête homme. [/bt_quote]

Ce travail est une petite merveille, vous l'aurez compris, et il faudrait que vous manquiez de lumière pour le laisser passer si la Fortune voulait bien la faire venir jusqu’à vous! 

LES MISÉRABLES

COMPAGNIE KARYATIDES

Prix du public Festival off d’Avignon - Catégorie Marionnettes-objet
Prix de la critique 2015 - Spectacle « jeune public »
Prix de la Ministre de la Culture et Coup de foudre de la presse - RTJP de Huy 2015

Durée : 1h10

Co mise en scène : Agnès Limbos et Félicie Artaud Collaboration à l’écriture : Françoise Lott / Création sonore : Guillaume Istace / Création lumière : Dimitri Joukovsky / Sculptures : Evandro Serodio / Scénographie : Frédérique de Montblanc / Grandes Constructions : Alain Mayor
et Sylvain Daval
/ Petites Constructions : Zoé Tenret / Petits costumes : Françoise Colpé / Grande peinture : Eugénie Obolensky / Régie : Dimitri Joukovsky et Karl Descarreaux (en alternance) / Par : Karine Birgé, Marie Delhaye, Julie Nathan, Naïma Triboulet (en alternance)

Production : la Compagnie Karyatides

Coproduction : le Théâtre de Liège ; le Théâtre Jean Arp - Clamart ; le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes - Charleville-Mézières (France)

Dates et lieux des représentations: 
- Les 19 et 20 avril 2017 au Théâtre Jean Vilar ( Montpellier, 34) 
- Du 23 au 25 avril 2017 au Théâtre de l'Archipel ( Perpignan)
- Le 27 avril 2017 à la MJC de Rodez
- Le 28 avril 2017 au Théâtre de la Maison du Peuple ( Millau) 
- Du 2 au 4 mai 2017 à Scènes de Pays dans les Mauges ( Beaupréau)
- Le 5 mai 2017 au Théâtre de la Fleuriaye 

 

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