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Cirque Electrique : Extension du domaine de la danse avec le collectif Béït et la compagnie Carna

Cirque electriquePar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Le cirque électrique nous a habitués à une programmation hors norme. Pas étonnant qu'il  invite le collectif Beït (en solo ?) et la compagnie Carna sous son chapiteau de la Porte des Lilas pour deux spectacles de danse... conceptuelle, on va dire, car basée sur les sciences sociales.

Explications : le premier tableau (La Trahison – variations sur Judas) est interprété par Nordine Haminmouch, danseur contemporain, qui commence par s'asseoir en faisant bouger ses mains au ralenti. Ça dure dix bonnes minutes... Oui c'est exigeant. On n'est plus habitué au silence et à la lenteur. Puis le mouvement de ses mains et de ses doigts accélère. On dirait alors un dessin animé, tant les gestes sont soudain rapides. L'artiste entame (enfin ?!) des pas de danse. Mais c'est trop court : 20 mn sans bien comprendre ce qu'on vient de voir. Vérification faite, sur le papier, il s'agit de deux sources de réflexion : la figure de Judas, celle du traitre mais aussi du compagnon de route Jésus : « homme de main ». Sous-entendu, ils sont tellement proches qu'il ne peut se démarquer sans être celui qui trahi. Un peu tiré par les cheveux. Un peu abscond à la première vision. Mais pourquoi pas.
Le deuxième tableau : "3949 veuillez patienter", de la compagnie Carna est également un solo, mais moins exigeant à suivre et à comprendre. Rappelons que 3949 est le numéro indicatif de Pôle Emploi, qui ne répond jamais évidemment. Un cadre au chômage est prêt à tout pour retrouver un boulot, même de faire le ménage au sein même de l'agence. Il est rigoureux et courageux. Il s'y met et découvre les secrets de l'agence : la fragilité des salariés, la colère des usagers, la photocopieuse toujours en panne. Tout ça ne le laisse pas indifférent notre ex-demandeur d'emploi, au point de devenir le héros du changement. En voulant régler les problèmes réglables avec un peu de bon sens, il va dérégler ma machine. L'acteur-danseur Alexandre Blondel est remarquable puisqu'il allie plusieurs disciplines : théâtre et chorégraphie, sur fond de musique techno et de vidéo. C'est de la danse physique mêlant la geste circassienne aux techniques hip-hop. Le décor projeté, à l'aide de trais lumineux, image superbement la salle d'attente, avec le compte à rebours : c'et clairs et précis. Le texte en voix off, ou dit en direct, ou en dansant, n'est pas plombant ni intello ch.... C'est limpide, engagé sans être démonstratif. Bref, un très bon spectacle qui allie le sensoriel à l'intellect, sans se prendre la tête. C'est visuel sans être « que » gestuel. On comprend mieux le sous-titre : Quand les sciences sociales rencontrent la danse... Suite du cycle, le week-end prochain, du 12 au 14 octobre 2018, avec "Le Paradis des autres", toujours de la compagnie Carna, sur le thème de la croyance au Paradis, cette fois. Avec du texte et de la danse également.   

Quand les sciences sociales rencontrent la danse... jusqu'au 14 octobre 2018, au Cirque Electrique : Place du Marquis de Vercors (Porte des Lilas), Paris XXe Tel : 09 54 54 47 24 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 

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