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Pascal Bresson : « Je veux le devoir de mémoire »

BressonPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Ce fut une femme de conviction. De convictions. Après une vie de combats, Simone Veil est partie à jamais à l’été 2017, elle avait 89 ans. Le 1er juillet dernier avec son mari Antoine, elle entrait au Panthéon à Paris, monument sur lequel on peut lire : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Auteur, scénariste et dessinateur, une quarantaine d’albums (dont « Plus fort que la haine », Grand Prix Public BD Européenne des médias 2015, « Jean-Corentin Carré, l’enfant soldat »- 2014, ou encore « Entre Terre & Mer »- 2015), Pascal Bresson signe, avec le dessinateur Hervé Duphot, un hommage à cette femme aux mille vies. C’est un impeccable roman graphique, « Simone Veil. L’immortelle ». Y sont rapportés, dans cet ouvrage qui répond parfaitement au devoir de mémoire, la loi autorisant l’IVG, l’adolescence niçoise et aussi les camps de la mort. Une rencontre exclusive.

Le 1er juillet dernier, Simone Veil entrait au Panthéon à Paris avec son mari Antoine. Quelques jours plus tôt, vous avez publié « Simone Veil. L’immortelle »…
… et vous sous-entendez qu’avec l’éditeur, on a voulu faire une opération de marketing ? En fait, pour ne rien cacher, le projet est né voilà trois ans. Je suis allé visiter le Panthéon- depuis tout jeune, je suis fasciné par les grands hommes, Victor Hugo, Jean Moulin, Emile Zola,… J’ai voulu aller les y rencontrer, y respirer l’ambiance. Je me suis posé, je me suis interrogé : « Quelle serait la prochaine personne qui pourrait entrer dans ce lieu ? » Immédiatement, un seul nom m’est venu : celui de Simone Veil…

… que vous connaissiez ?
J’ai connu la loi Veil qui autorisait l’IVG en France et a été votée en 1974 par l’Assemblée nationale, j’avais 15 ans… Plus tard, lorsque j’ai participé à mon premier Salon de dédicace, Simone Veil était ma voisine. A l’époque, même si j’étais jeune et chien fou, j’étais impressionné par cette femme.

Comment avez-vous travaillé pour ce roman graphique ?
J’avais en moi une envie très forte de consacrer à cette femme mon projet d’alors. Je regarde en BD, rien n’avait été fait sur elle. Pendant un an, j’ai accumulé la documentation, j’ai rédigé un synopsis d’une vingtaine de pages que j’ai envoyé à quelques éditeurs. Mais je ne voulais pas me lancer dans cette histoire sans l’accord de la première intéressée, Simone Veil elle-même. Par l’entremise d’un ami de longue date, j’ai pu l’approcher alors qu’elle était déjà malade, on a parlé pendant une quinzaine de minutes, j’étais très intimidé… et comme je craignais de ne pas pouvoir lui parler, j’avais résumé le projet sur un papier que je lui aurais lu au cas où… J’ai également longuement rencontré et discuté avec son fils Jean Veil.

Avez-vous idée de la raison pour laquelle Simone Veil vous a donné son accord pour ce projet ?
A travers toutes mes parutions, je veux le devoir de transmission. Le devoir de mémoire. Et la BD est un bon moyen pour toucher les jeunes, c’est une clé pour ouvrir sur le monde. Simone Veil a été enchanté par ma démarche.

Puis, il a fallu à l’écriture, un dessin…
Sur ce livre, j’ai assuré toute la partie de l’écriture. Pour le dessin, c’est Hervé Duphot qui s’en est chargé- et je peux vous assurer qu’il s’est investi avec une grâce pour Simone Veil.

« Simone Veil. L’immortelle », vous ouvrez donc en 1974 avec la loi autorisant l’IVG en France, et ne suivez pas la chronologie de la vie de votre héroïne…
J’ai commencé par cette loi que Simone Veil a portée. Il ne faut pas oublier qu’en France au début des années 1970, 300 000 femmes avortaient chaque année dans des circonstances affreuses. J’ai pensé à mes filles, à ma femme. Aux femmes…

Au fil des pages, les couleurs changent…
Mon idée fixe est, dans un roman graphique, de ne pas perdre le lecteur. Alors, j’ai opté pour un code couleurs. Le bleu pour l’époque contemporaine, le jaune pour son adolescence à Nice, le gris pour les camps de la mort et le verdâtre pour les flash-backs.

SimonePar rapport à vos précédents livres et albums, « Simone Veil. L’immortelle » a-t-il une résonance particulière ?
Oui, encore plus que pour les précédents, là, j’ai eu comme l’impression d’avoir une mission. Toucher un maximum de jeunes, voilà ma mission. Et je crois que la forme du roman graphique apporte de belles choses.

Comment jugez-vous le monde de la BD, aujourd’hui ?
J’y trouve moins de passion, aujourd’hui. Dans tout ce que je fais, je mets de la conviction… et je me rappelle toujours les mots d’un « vieux de la vieille » de la BD- il disait : « Il faut faire ce qu’on sait faire, et quand on le fait, il faut le faire bien »…

Simone Veil. L’immortelle
Auteurs : Pascal Bresson et Hervé Duphot
Editions : Marabulles
Parution : 27 juin 2018
Prix : 17,95 €

Séances de dédicace de Pascal Bresson:
Juillet 2018
21-22 : Festival de la Bande dessinée, Contern (Luxembourg) / 28 : Librairie Le livre et la Plume, 29900 Concarneau.
Aout 2018
6 : Librairie Sillage, 56270 Ploermeur / 17 : Librairie La Case des Pins, 44250 Saint-Brevin-les-Pins / 19-20 : Festival du Livre de Pornic, 44210 Pornic / 26 : Festival du Livre La Forêt aux Livres, 37600 Chanceaux-près-Loches.
Septembre 2018
1er, Librairie L'Etagère, 35400 Saint-Malo / 8, Librairie Le Failler, 35000 Rennes / 15 : Librairie Grangier, 21000 Dijon / 19 : Librairie Ravy, 29000 Quimper / 22-23 : Festival Brest en Bulle, 29000 Brest / 29-30 : Festival BD, 29280 Locmaria.
Octobre 2018
12-13-14 : Festival BD Quai des Bulles, 35400 Saint-Malo.
Novembre 2018
2-3-4 : Festival BD Bédémania, Belfeaux (Suisse) / 17-18 : Festival Bulles en Seine, 91270 Vigneux. 
Décembre 2018
1er-2 : Festival BD, 42200 Arnage / 8-9 : Salon du livre, 92000 Boulogne Billancourt.

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