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RienPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/  Une femme plutôt jolie parle au public de manière légère au début. On rigole même de ses anecdotes. Elle raconte son quotidien dans une cité HLM. Ça tourne beaucoup autour de l’argent dont elle manque et de ses regrets. Elle boit pour oublier ses soucis et soudain le ton monte. On remarque alors que sa robe est tout même très rouge. Mais est-ce du sang sur ses jambes ? Puis, dans la conversation – si l’on peut dire - elle nous apprend incidemment qu’elle vient de tuer la « petite », comme elle dit… Sa fille, quoi, de vingt ans, qui l’agace tellement, mais sans le faire exprés évidemment. Elle n’y croit pas elle-même d’ailleurs. Mais bientôt la police est à la porte. Tout est vrai. On rit jaune parce que ce qu’elle vit et raconte est d’une tristesse infinie. C’est le récit d’une femme qui « perd » sa vie en faisant des ménages chez des bourgeoises qui savent vivre elles…. puisqu’elles consomment des produits chers donc de qualité (elle a testé). Une femme simple qui regarde trop la télé et s’enfonce dans la folie. Un texte dit avec une grande conviction par Amandine Rousseau. Un « seule en scène » à eviter en cas de dépression, ou si vous avez des problèmes d’argent, parce que ça cogne.

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Conte d'hiverPar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Comme il est bon de rentrer chez Colette Nucci, directrice du Théâtre 13 / Seine !  La p’tite troupe de Philippe Car a installé ses loges à mi-chemin entre le bar et le hall d’accueil. Le public découvre ainsi sans voyeurisme derrière les fenêtres improvisées les comédiens se fardant pour "Le Conte d’hiver". Le spectacle commence ici avant même que les cloches élisabéthaines annoncent  le début des festivités. L’ambiance est digne des grands soirs, le bar ne désemplit pas, les gens affichent  des mines enjouées, les rires en témoignent, les verres s’entrechoquent dans un élan d’amitié, les conversations vont bon train jusqu’au…moment où une fanfare composée d’artistes de la troupe, cuivre en bouche, s’amuse comme lurons en foire en déambulant au-dessus des convives. La musique interrompt les brèves de comptoir. Bouche bée et yeux grands ouverts se lèvent comme un seul homme pour découvrir les musiciens. L’ambiance monte d’un cran, le meilleur est à venir.

Lire la suite : Le Conte d’hiver : Du Shakespeare made by Philippe Car ! Bienvenue dans l’univers fantastique de...

Nouq avons les machinesPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Le moins que l'on puisse dire, c’est que l’ouverture de « Nous avons les machines » des Chiens de Navarre est ébouriffante et le reflet tonitruant de tout ce qui va suivre…Amateurs d'humour et de folie, bienvenus! Les autres, passez votre chemin…parce que vous n’avez pas fini d’avoir une overdose de détails scabreux et sanguinolents durant cette pièce qui se moque de tout et d’abord d’elle-même! Pas de limite au délire pour ces huit interprètes bien décidés à explorer en long, à large et en travers les capacités du collectif à mettre à bas la raison individuelle pour faire exulter une orgie d’images aussi loufoques qu'éclairées sur tout ce qui mine notre quotidien et contaminera notre futur.

Lire la suite : Nous avons les machines : Attention ! Objet théâtral non-identifié!

Don QuichottePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Si l'oeuvre de Cervantès est un monument incontournable de la littérature, tout le monde est loin de l'avoir lue du fait de sa densité. La première qualité de cette pièce est donc dans l'adaptation de Sarkis Tcheumlekdjian qui réussit à rendre d'une extrême fluidité et lisibilité l'histoire du chevalier à la triste figure. Les mots coulent avec naturel, charment par leur poésie, leur humour grinçant et leur sagesse et, par le truchement d'une mise en scène brillante, tout le génie de Cervantès éclate sur le plateau en compagnie de l'épatante Déborah Lamy et des notes sensibles et délicates de Serge Begout.

Lire la suite : L'homme qui tua Don Quichotte : un seul-en-scène époustouflant de la Cie Premier Acte

La mouettePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/  "La Mouette" est une comédie de moeurs dramatique qui dépeint non seulement les amours malheureux et trahis de deux jeunes gens victimes de leurs illusions mais elle raconte également l'échec d'un dramaturge à conquérir sa propre estime, vis à vis d'une mère inconséquente, actrice réputée nombriliste, et d'une amoureuse qui se laisse leurrer et charmer par le discours enjôleur de Trigorine, un écrivain à la mode. Dans cette pièce, en outre, Anton Tchekhov aborde la question du statut de l'art et des artistes. Irina Nikolaïevna Arkadina et son amant, Boris Alexeïevitch Trigorine, reconnus dans leur art, paradent et se permettent avec l'arrogance du succès de s'estimer des arbitres au jugement sûr tandis que Konstantin Gavrilovitch Treplev et Nina Mikhaïlovna Zaretchnaïa, qui sont dans les balbutiements de leur art, subissent un jugement-sanction de leurs aînés : Irina a des mots durs pour qualifier le travail de son fils, Trigorine en rejetant Nina la condamne à perdre toute confiance en elle et donc tout talent.

Lire la suite : La mouette de Thomas Ostermeier : une interprétation résolument moderne de l'oeuvre d'Anton Tchekhov

Olivia MoorePar Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Olivia Moore a eu mille vies: ancienne cadre au sein de multinationales, épouse, mère et belle-mère d’une famille recomposée. Elle nous raconte les péripéties de ces vies bien remplies dans un one-woman aux allures toniques et féminines.

Lire la suite : Olivia Moore : un one-woman tonique qui lève les tabous des mères modèles

macbethPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Macbeth est loin d'être la tragédie de Shakespeare la plus accessible. Rappelons d'ailleurs que, selon la légende, prononcer le mot " Macbeth" porterait malheur et vouerait ensuite à l'échec toute représentation. La pièce écossaise, il faut bien le reconnaître, nécessite des comédiens de génie et des spectateurs....qui ne le sont pas moins pour supporter l'insoutenable chape de plomb qui pèse sur ces highlands du 11ème siècle et pour côtoyer ces deux époux royaux homicides à la folie hallucinatoire ou obsessionnelle.

Lire la suite : The Notes : l'Ecossaise aux ratés jubilatoires

Philippe CarPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr / Philippe Car est né à Marseille :  à 18 ans, s'il rate son permis, il part tout de même en tournée jusqu'en septembre au volant d'une 4L antique tractant un manège... avec une troupe de jeunes clowns musiciens. L'occasion de s'initier, entre autres, à la danse contemporaine et de se découvrir une passion pour le spectacle vivant.

Lire la suite : Philippe Car : un El Cid coloré et décalé

FlammesPar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Ahmed Madani, un metteur en scène qui n’a pas son pareil pour réunir sur un plateau le genre «féminin-pluriel»  décliné sous le signe de la diversité. Salle des fêtes de Sevran. Le public local et des communes riveraines afflue pour voir le spectacle proposé par l’association le Théâtre de la Poudrerie. Des gens pour qui le mot « Théâtre » est étranger dans leur vocabulaire car synonyme d’une culture qui n’appartient pas à leur histoire et encore moins à leur mode de vie. Qui dit théâtre, dit Paris ! Pourtant à quelques kilomètres de la capitale, il y a des passionnés qui œuvrent à créer un lien avec la vie culturelle sevranaise en mettant en place des actions destinées à tous les publics issus de la diversité. Sevran, une ville du 93, où vivent des femmes et des hommes qui ont la particularité de porter en bouche les accents de l’Orient, du Maghreb, de l’Afrique noire, des régions de l’Inde et d’ailleurs. Des enfants qui fréquentent les écoles, les collèges et les lycées de la République. Des familles qui vivent en communauté et s’intéressent à ce que proposent les associations culturelles et sportives locales.

Lire la suite : F(l)ammes : l’immigration et l’intégration décodées par dix jeunes femmes issues des quartiers...

Place DauphinePar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Vendredi 4 novembre 2016. Première de Place Dauphine au Guichet-Montparnasse, la nouvelle création de l’auteure et metteure en scène, Mélanie Rodrigues. A l’interprétation, trois beaux artistes. Damien Jouillerot d'abord: rappelez-vous au cinéma, Martin dans "Monsieur Batignolle" avec Gérard Jugnot ou encore Daniel, le fils de Geneviève, Carole Bouquet et Pierre Massu, Olivier Gourmet dans "Les Fautes d’orthographe". Rôle pour lequel il obtînt le Prix Lumières du meilleur espoir masculin. Le p’tit Damien a bien grandi et si le talent n’attend pas le nombre des années, cet artiste n’en finit pas de surprendre à chacune de ses interventions tant au cinéma, qu’à la télé et au théâtre. Kenny Douala, ensuite, cascadeur de formation, est remarqué pour son rôle aux côtés de Patrick Chesnais dans "Bleu Catacombes", téléfilm policier de Charlotte Brandstrom diffusé sur France 2 en 2014. En 2016, Kenny Douala est à l’affiche au cinéma dans "La Fille de Brest" d’Emmanuelle Bercot et dans "Mes Trésors" de Pascal Bourdiaux. Adeline Riffault-Guyot, enfin, athlète de haut niveau en danse et gymnastique rythmique, possède une garde-robe artistique éclectique, maquilleuse, costumière, couturière, mannequin, modèle et comédienne.
Erwan et Romain, deux hommes qu’un dramatique accident de la vie a réunis dans la salle des soins intensifs d’un hôpital. Plongés dans le coma, ils échangent par le jeu de leur subconscient respectif le propos en coups de gueule ou sympathie distanciée.

Lire la suite : Place Dauphine : un récit de vie de deux virgules extraites à la vie et d’un point d’exclamation...

Le CidPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers 
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? » (… ) : ça nous rappelle tous quelque chose. Mais ce qui était généralement un pensum à lire au lycée est devenu un plaisir d’auditeur au théâtre Ranelagh ; qui fête ses 120 ans, soit dit en passant, et qui fut fréquenté par Debussy, entr'autres. Dans cette salle étonnante, car toute en longueur et boisée, se joue également un Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, remarquable, jusqu’au 17 avril 2017.

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 : La compagnie le Grenier Babouchka revigore le Cid au Ranelagh

La peurPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ L’histoire semble bateau, déjà vu et lu mais c’était sans compter le talent de Stefan Zweig et l’interprétation quasi parfaite des trois comédiens qui jouent dans « La peur », une pièce adaptée d’une nouvelle a priori banale, répétons-le. L'histoire est classique : une femme, un mari, deux enfants et un grand ennui qui assaille l’épouse. Un mari, avocat, qui travaille beaucoup trop… pour avoir le temps de s’occuper de sa femme. Et des enfants qu’on devine négligés, comme la mère. Bref, madame « bovaryse ». Elle est mûre pour l’adultère. Mais là où Zweig surprend son public, c’est dans sa façon de raconter la lente descente aux enfers de la femme qui s’enfonce dans le mensonge et la peur qui en découle, suite au chantage d'une voisine du quartier qui l'a vue descendre de chez son amant et qui lui extorque de plus en plus d’argent. Le mari lui parait parfait car il semble à l’écoute, change son rythme de vie, malgré la tension et les disputes.

Lire la suite : La Peur : du suspense hitchcockien au théâtre Michel

Sous le pontPar Stéphane Aubouard/  Produit par le Festival international des arts de Bordeaux, « Sous le pont » raconte en décor réel, la vie d’un réfugié échoué en France. Juste et édifiant.

Lire la suite : Sous le pont : soixante minutes de la vie d’un réfugié

Monsieur KairosPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Sommes-nous libres d’agir, de choisir ? Sommes-nous certains de bien nous connaître ? Que voient les autres lorsqu’ils nous regardent ? Pouvons-nous modifier le cours de notre existence ? Toutes ces questions sur le libre-arbitre, Luigi Pirandello, prix Nobel de littérature, se les est posé avant nous et Fabio Allessandrini, qui met en scène et joue « Monsieur Kairos » au Lucernaire, salle Paradis. Et ça tombe bien parce qu’on croit rêver en assistant à cette pièce à deux protagonistes, aux frontières du réel : comme la série oui… Au début tout a l’air normal : un homme est assis devant son ordinateur. Il écrit. Puis il répond à une voix qu’on imagine être la transposition d’un dialogue sur les réseaux sociaux. Il chatte, quoi. Mais peu à peu ça se complique…
Un soir, une nuit, sans le vouloir, un auteur réveille le personnage principal de son nouveau roman. Pensant d’abord à un piratage informatique, il est bien obligé de se rendre à l’évidence : l’homme qui se tient devant lui est le chirurgien héroïque dont il dépeint les aventures dans ses livres. Ce médecin en zone de guerre découvre lui aussi sa condition de personnage et affirme à celui qui dirige sa vie qu’il en a marre, il ne veut plus se retrouver dans des conflits, il rêve d’enfants à soigner et de vieux à gaver de médicaments. Il veut découvrir les supermarchés le samedi après-midi : une vie normale quoi. A la fois grave et faible, il veut quitter l’habit du héros qu’il n’est pas. Lequel délire ? Lequel est dans le vrai ?

Lire la suite : Monsieur Kaïros : quand l’écrivain se prend pour Dieu…

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