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Dîner de cons : la rencontre entre deux destins qui n'auraient jamais dû se croiser

  • Écrit par : Valérie Morice

diner de consPar Valérie Morice - Lagrandeparade.com/ Avant son adaptation cinématographique en 1998 sous la houlette du réalisateur Francis Veber, « Dîner de cons » fut avant tout une pièce de théâtre (écrite par ce même réalisateur) et mise en scène en 1993 par Pierre Mondy.

Le regretté et jovial Jacques Villeret y campait déjà le rôle du con attendrissant François Pignon, personnage à jamais indissociable de ce grand acteur. Gros challenge donc pour le Théâtre 100 Noms et plus particulièrement pour le metteur en scène-dirigeant Clément Pouillot (comédien, chanteur et clown) assisté d’Emmanuelle Burini (qui y dispense ses cours) que d’adapter cette création parisienne, à la sauce nantaise accompagnée d’une belle distribution « du cru ».
Pour qui aurait vécu dans un bunker depuis 25 ans, voici un rappel des faits : Chaque mercredi, Pierre Brochant et ses amis organisent un dîner de cons. Le principe est simple : chaque participant amène un « con » et celui dont l’invité se distingue le plus est déclaré vainqueur. Ce soir Pierre est heureux, il pense avoir trouvé la perle rare. François Pignon, comptable au ministère des Finances, passionné de modèles réduits en allumettes. Mais ce qu’il ignore, c’est que Pignon, prêt à tout pour rendre service, est fieffé porteur de guigne passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes.
Le rideau imposant de ce théâtre à l’italienne du XVIIe siècle, s’ouvre sur le séjour, unique décor de cette pièce culte, dont les tableaux accrochés aux murs laissent présager des répliques déjà ancrées dans la mémoire vive des spectateurs (« ça sent le contrôle fiscal »).
Alexandre Sibiril, au visage rond et à la moustache rétro, endosse parfaitement le rôle d’un François Pignon dans les starting-block, pour le plus grand plaisir du public frétillant et dissimulant avec peine son impatience quant aux scènes à venir et les répliques qui les accompagnent.
Face au mignon Mr Pignon, le méchant Mr Brochant joué par Christophe Valéro, désabusé, voire désespéré devant tant d’ingénuité et d’innocence, soutenu par son ami Juste Leblanc (Pierre-Louis Rozan) dont le nom à lui seul, car devenu une réplique culte (« Il s’appelle Juste Leblanc » - « Ah bon ? il n’a pas de prénom ? ») porte la pièce aux nues.
François Aubineau se coiffe de la double casquette des personnages du Docteur Archambaud et de Lucien Cheval, au même titre qu’Agathe Jolivet dans les rôles de Christine Brochant et Marlène Sasseur dite « la Folle ». Deux rôles féminins qui auraient mérité un peu plus de consistance et de temps de jeu bien que secondaires.
Une pièce à voir ou revoir en famille.

Le Théâtre 100 Noms qui entame sa 7ème saison a à cœur de proposer des productions et des créations 100% Nantaises. Dirigé par Clément Pouillot, son challenge quotidien consiste à « faire découvrir des artistes surprenants, proposer des spectacles toujours plus riches et variés et mettre en scène des pièces de théâtre fédératrices ». Il n’est d’ailleurs pas rare dans les pièces qui sont régulièrement programmées et adaptées, tout comme c’est le cas ici dans « Dîner de cons », que certains dialogues aient été remaniés pour s’ajuster au public Nantais (le match Auxerre-OM devient finalement une rencontre Nantes-OM, les Canaris se substituant aux « petites bites « Auxerroises).

Dîner de cons
Avec Christophe VALERIO, Alexandre SIBIRIL, Pierre-Louis JOZAN, François AUBINEAU et Agathe JOLIVET
Mise en scène : Clément Pouillot, assisté d’Emmanuelle Burini
Musique : Anthony Boulc’h
Costumes : Julie Coffinières
Décors : Philippe Ragot
Lumières : Boris Colino

Dates et lieux des représentations:
- Jusqu’au 4 janvier 2020 au Théâtre 100 Noms ( Hangar à bananes- 21 Quai des Antilles, 44200 Nantes- 02.28.200.100)

 


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