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Etienne Gaudillère : "Cannes, c’est une boule à facettes qui retranscrit le monde et la société."

Sète tapis rougePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.com/ Il y a eu d'abord la programmation par la très pertinente et novatrice directrice de la Scène Nationale de Sète, Sandrine Mini, des deux premières de la création d'Etienne Gaudillère autour du Festival de Cannes au Théâtre Molière...et une proposition d'atelier autour des écrits journalistiques financée ensuite par Canopée Montpellier. Deux professeurs de lettres zélés et motivés par ce dispositif, Christophe Lalia et Dominique Gayraud, l'efficacité de Marine Lacombe, chargée des missions éducatives à la SN de Sète, qui a mis en relation Canopée Montpellier, le Théâtre Molière, les structures éducatives et...a demandé à La Grande Parade de participer à cette initiation à l'interview et à la critique théâtrale.

C'était donc parti! Les élèves sétois du Lycée de la mer Paul Bousquet, pôle de formation maritime, ainsi que ceux du Lycée privé Saint Joseph d'enseignement général, ont préparé en amont une interview pour le metteur en scène, réalisé un entretien avec ce dernier, assisté à une répétition du spectacle, découvert la première du spectacle les 14 ou 15 mai 2019 et produit ensuite des critiques théâtrales de la pièce. Des moments de partage et d’écriture enthousiasmants et fructueux!

Nous vous laissons découvrir ci-dessous l'interview menée par les élèves du Lycée Saint Joseph (celle des élèves du Lycée de la mer a fait l'objet d'une séquence-vidéo fort bien menée que nous ne pouvons restituer ici)...puis des extraits des critiques pertinentes de plusieurs élèves de chacun des deux établissements!  Place aux plumes de demain...et déjà d'aujourd'hui!

[bt_quote style="box" width="0" author=" Thomas Belot"] Allez voir cette pièce, vous ne serez pas déçus! [/bt_quote]

L'interview d'Etienne Gaudillère

Comment est né votre goût pour le théâtre?
Lorsque j'étais petit, je faisais des spectacles avec mes cousins et créais des bouts de films avec un ami. Au lycée j'ai fait l'option théâtre jusqu'au Bac et j'ai continué mes études jusqu'à Bac +5. Le plaisir pour le théâtre est venu de moi-même, je n'avais pas une famille qui m'a spécialement sensibilisé au théâtre ou m'amenait plus particulièrement au musée... Au départ je ne voulais pas devenir metteur en scène. Je me souviens avoir voulu devenir professeur d'histoire puis... facteur mais je ne me suis pas dit dès l'enfance « je veux devenir metteur en scène »! D'ailleurs, quand j'ai commencé les écoles de théâtre, c'était pour devenir acteur et non pas metteur en scène. Ce n'est qu'au fil du temps que cela a changé et évolué...

Vous avez suivi les cours du conservatoire dans le XVI arrondissement...qu’est-ce que cette formation vous a apporté? Quelles études avez-vous suivies ? Quel a été votre parcours professionnel?
J'ai poursuivi des cours de théâtre tout au long de mon parcours scolaire...jusqu'aux cours du conservatoire de Paris dans le XVIe arrondissement. Je trouve que on y offre un enseignement très professionnel et qui donne davantage foi pour en faire son métier. J'ai également passé un concours à Lyon, le GEIQ Compagnonnage. Après avoir réussi le concours, j'ai plongé dans ce monde. Pendant deux ans j'ai participé à de nombreux spectacles en tant que comédien professionnel. Ce qui était génial pendant ces deux années, c'est que j'étais salarié, ce qui est aussi rassurant (pour la famille, notamment).

gaudillèrePourquoi avoir voulu devenir metteur en scène? Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier?
A la sortie du lycée, j'ai hésité à faire une école de cinéma ou une école de théâtre mais j'ai choisi cette dernière car j'ai toujours rêvé de mettre en scène, de créer et j'ai tout de suite eu, en imaginant ma première pièce en 2013, « l'étiquette » de metteur en scène, ce qui m'a moi-même surpris. J'aime ce métier car l'on peut mettre en scène ses idées rêvées et l'on est parfois plus libre qu'en étant comédien (qui est au service d'un texte, d'un metteur en scène ou d'un auteur) ...même si c'est à la fois plus compliqué et génial car on joue le chef d'orchestre (il y a les comédiens, les techniciens, la production, les questions d'argent et de budget, la communication...et en plus j'écris moi-même le texte de Cannes 39/90).

Avez-vous un mentor dans le domaine, un metteur en scène qui vous ait donné envie de le devenir?
Certaines pièces de théâtre, metteurs en scène et mises en scène, m'ont bouleversé et m'inspirent dans mes créations. Comme "ça ira" de Joël Pommerat qui m'a beaucoup percuté. Je pourrais citer aussi Stanislas Nordey et Thomas Jolly comme autres metteurs en scène inspirants...ou, du côté du cinéma, Xavier Dolan. Mais il y en a plein, notre imaginaire est forcément constitué des autres, des artistes que l'on a découverts.

Qu’avez-vous monté comme autres pièces? Pour laquelle avez-vous une préférence?
J'ai écrit Cannes 39-90, ma première véritable pièce rédigée et conçue complètement par moi, et Pale Blue Dot, une histoire de Wikileaks. Ce sont les deux gros projets que j'ai montés; ils ne sont pas comparables car j'ai eu pour chacun un budget complément différent. Je n'ai pas de préférence particulière, et c'est encore trop tôt pour le dire, mais Pale Blue Dot restera toujours mon premier spectacle...

Comment commencez-vous l’écriture de vos pièces en général ? Vos idées vous viennent-elles dans un environnement en particulier?
Je commence l'écriture de mes pièces par le début et la fin car c'est ce que c'est ce qui est déjà clair dans mon esprit, en général, lorsque j'imagine la pièce. Ma méthode est un mélange étonnant de « jaillissements » et de « structures ».

Depuis votre premier projet, avez-vous la sensation d’avoir progressé, évolué dans votre écriture? Il n'est pas facile de pouvoir juger de sa propre avancée dans l'écriture, sachant que Cannes était mon deuxième projet. De plus ma pièce est en train d'être montée et écrite, je ne sais pas vraiment si je peux donc dire encore que j'ai ressenti une évolution dans mon écriture avec certitude.

Pourquoi avoir voulu monter une compagnie et pourquoi ce nom « Y »?

J'ai créé la compagnie Y pour mon premier spectacle car j'avais besoin d'une structure administrative. J'ai choisi ce nom de « compagnie Y » en rapport à la génération Y (qui représente les individus né entre 81-99). Je cherchais aussi un nom neutre, ouvert à l'interprétation, sans jeu de mot.

En quoi consiste exactement votre travail?Comment voyez-vous votre rôle de metteur en scène?

Comme vous le savez, je ne suis pas seulement metteur en scène mais également auteur et comédien ; et vous me verrez d'ailleurs sur le plateau lors de mon spectacle, j'espère que vous me direz ce que vous en pensez (rires). Depuis tout petit, je suis donc très curieux, j'ai toujours aimé toucher à tout, tout essayer, tout découvrir ... Il était donc naturel que ce métier me plaise ! Comment je le définirais? Eh bien, je pense que je le comparerai à celui d'un chef d'orchestre car le metteur en scène n'a pas une fonction définie mais son travail est d'en diriger plusieurs : gérer les comédiens, les techniciens... et à choisir, c'est ce que je préfère dans mon métier. Mais rassurez-vous, je ne suis pas un chef d'orchestre tyrannique (rires), chacun donne ses idées, chacun s'écoute et je ne me place pas au dessus d'eux !

CannesPourquoi avoir choisi Cannes comme sujet?
J'ai eu l'opportunité de me rendre à Cannes et j'y ai découvert que c'était bien plus qu'un univers de paillettes. Pour moi, c'était une boule à facettes qui retranscrit le monde et la société. C'était surprenant que rien n'ait été déjà fait sur l'histoire du Festival...

Quelles sont vos propres images de Cannes? Avez-vous déjà participé au festival, en tant qu’acteur, que spectateur?
Je suis allé à Cannes en 2010 et j'y ai assisté en tant que spectateur. 

Dans votre spectacle, apparaît-il des personnalités publiques...et si oui, lesquelles?
l y en a un bon nombre, oui; plus ou moins connues du public, notamment Jean Zay, Jean Cocteau et Edwige Feuillère, qui est considérée comme "l'actrice du siècle" à l'époque. Il y a aussi tous les réalisateurs de la Nouvelle Vague: Agnès Varda, Jean-Luc Godard, François Truffaut... et Georges Simenon, par exemple. Sont présents également Jack Lang, Steven Soderbergh et Harvey Weinstein à la fin de la pièce.

Avez-vous eu l’idée de cette pièce seul? Est-ce une envie qui datait d’il y a longtemps?
J'ai eu l'idée de ce spectacle en me promenant seul dans les rue de Lyon. Cette envie ne datait pas et ne m'avait jamais traversé l'esprit, mais en marchant je me suis dit pourquoi ne pas faire un spectacle de théâtre sur un festival de cinéma, surtout que personne avant moi ne s'était lancé le défi un peu fou de le faire... alors je me suis pourquoi pas.?! C'est ainsi que je me suis lancé dans cette aventure.

Pourquoi avoir choisi de vous concentrer sur la période 39-90?
Au départ, j'avais pour projet de faire mon spectacle sur toutes les périodes. Après réflexion, je me suis inspiré d'une thèse du festival, et sur les questions internationales, ce qui m'a permis de faire le choix sur la période. En effet, les années 39-90 recouvre une période d'événements intéressants sur Cannes. Au commencement, c'était surtout une question de diplomatie plutôt que d'art... La question était : comment repartir équitablement les prix dans les pays participants pour ne heurter personne? ....puis cela est devenu un enjeu politique, et enfin économique. Pour moi ce spectacle est l'évolution du festival de Cannes à travers les époques. C'est aussi l'évolution du monde en quelque sorte à travers le prisme du festival.

Quelles ont été vos sources documentaires pour « Cannes »?
Je me suis servi de plusieurs sources qui se sont penchées sur le festival en lui même, comme "Le Festival de Cannes sur la scène internationale", thèse écrite par Loredana Latil ou encore "1939: Le Festival qui n'a pas eu lieu" par Olivier Loubes, qui a apporté son regard sur la pièce, tout comme l'historien Antoine de Baecque, qui ont été des sources fiables pour m'inspirer de l'ambiance de l'époque.

Est-ce que vous voulez donner une nouvelle image du festival? Voulez-vous faire passer un message en particulier à travers ce spectacle? Ce spectacle est-il le moyen de montrer le vrai visage de Cannes au delà de l’image superficielle? D’ailleurs, c’est quoi le vrai visage de Cannes?
Oui, dans mon spectacle je veux donner une nouvelle image du festival de Cannes. Je souhaite apporter un nouveau regard sur ce festival, montrer une histoire inconnue du public, un autre visage de Cannes au-delà de l'image superficielle. Le vrai visage de Cannes pour moi, c'est son aspect artistique mais aussi son aspect historique.

D’ailleurs est-il important pour vous, de façon générale, de faire passer un message dans un spectacle ou vous concentrez-vous d’abord sur d’autres buts comme faire rire etc?
S'il y avait un message, ce serait qu'il ne faut pas passer à côté de ce qui se passe autour de nous et ne pas vouloir oublier ce qu'on a l'habitude de voir. J'aimerais vous montrer qu'il y a des choses incroyables qui nous entourent, que tout est une question de regard.

CannesEn combien de temps avez-vous créé ce spectacle?
J'ai eu l'idée de créer ce spectacle en mai 2016, j'ai commencé à l'écrire en septembre, nous avons eu près de sept semaines de répétitions intensives, une première en juin, puis en septembre, ensuite en octobre suivi de 10 jours en février à Saint-Etienne et une semaine à Toulouse et enfin deux à Sète. Un temps relativement court, si l'on y réfléchit, au vu de la taille du projet.

Sur quels critères avez-vous choisi vos comédiens?
Je connaissais certains comédiens avec qui j'avais déjà travaillé, il était très important pour moi de mélanger les âges, je trouve cela très enrichissant au plateau. Il y a dix comédiens au total et seulement trois femmes, et même deux qui jouent un rôle masculin ! Je ne l'ai absolument pas fait exprès mais cela reflète un peu la société d'aujourd'hui, de cette inégalité qui résiste encore, et surtout dans le monde du cinéma, en référence à Cannes, au festival de Cannes, puisque les femmes nominées sont bien moins nombreuses que les hommes malheureusement.

Vous êtes dans la distribution. Pourquoi? Est-il facile de jouer et d’être en même temps metteur en scène?
Non, ce n'est pas du tout facile. Il me faudrait une doublure pour que je puisse correctement tout mettre en place, et que je puisse voir comment la pièce rend, vue du public. Je dois à la fois tout mettre en place pour que ce soit parfait, mais aussi apprendre mon texte et me prendre en compte dans la mise en scène.

[bt_quote style="box" width="0" author="Jean-Guy Thieffry"]On se souviendra du rôle que joue Etienne Gaudillère au début du spectacle en mode présentateur super heureux, joyeux et drôle… [/bt_quote]

Concernant votre mise en scène...l’avez-vous dirigée vers quelque chose de « superficiel » et fidèle à l’image qu’on se fait du festival ou vers quelque chose de complètement décalé ? J'ai voulu montrer une nouvelle image de Cannes. Montrer l'histoire cachée de Cannes en faisant abstraction de l'image superficielle que les personnes peuvent porter. Je suis resté quand même sur la vraie image de Cannes qui porte sur un festival de cinéma. Je montre son évolution au fil du temps.Avez-vous rencontré des problèmes quant à la mise en oeuvre de votre spectacle? Des anecdotes sur des ratés ou des contretemps fâcheux?

En effet, j'ai rencontré des problèmes quant à la mise en œuvre de mon spectacle, comme par exemple pour la première partie de Cannes qui est celle que j'avais le plus travaillée et la plus longue. Lors d'une répétition à Saint-Etienne, je me suis rendu compte qu'elle n'allait pas avec la suite alors, je l'ai réécrite complètement. Mais, cette première partie avait déjà été envoyée à tous les théâtres du coup, ça a fait beaucoup de changements. Et, j'ai également eu un autre problème avec un des comédiens danseurs qui avait finalement d'autres projets; du coup il est parti et j'ai dû trouver un autre comédien. Mais ce sont-là des aléas finalement peu graves.

Est-ce qu’au final votre spectacle correspond à vos attentes, à vos premières idées ou tout a évolué?
e spectacle correspond plus ou moins à mes attentes. Le spectacle reste représentatif de ce que je désirais. Cependant l'écriture de Cannes a changé au cours des répétitions. J'ai même changé une scène car une fois jouée avec les acteurs, celle-ci ne correspondait pas à ce que j'avais imaginé.

Quel est le public adapté à ce spectacle selon vous ?
Tout le monde peut voir ce spectacle, ce n’est pas une pièce compliquée malgré les nombreuses références cinématographiques et historiques.

Enfin....vous avez pu dire au journal de l’Humanité : « le théâtre peut montrer ce qui doit changer »...Pourriez-vous, pour terminer, développer cette réflexion?

e spectacle correspond plus ou moins à mes attentes. Le spectacle reste représentatif de ce que je désirais. Cependant l'écriture de Cannes a changé au cours des répétitions. J'ai même changé une scène car une fois jouée avec les acteurs, celle-ci ne correspondait pas à ce que j'avais imaginé.

Les élèves du Lycée Saint-Joseph de Sète ayant participé à la retranscription écrite de l'interview : Luna Cerezo, Célestine Werner, Joseph Dubois, Sarah Sanchez, Clara Lahaye, Amandine Chastanet, Barbara Barcelone, Anne Breno, Camille Foulquier, Gautier Duby, Estelle Gely, Axelle Morel, Léonard Manzanera, Juliette boutchnei, Timothé Lourdou, Laura Genova, Sarah Artignan, Florian Hernandez.

Les critiques des chroniqueurs en herbe

La fabuleuse histoire de Cannes 
Cannes Trente-neuf Quatre-vingt-dix est une pièce qui raconte l’histoire du festival de Cannes et dont Etienne Gaudillère est le metteur en scène. Cette pièce est très intéressante; elle est riche en émotions car elle ne parle pas seulement des films mais aussi de l’histoire de personnages comme Simone Silva, une star qui a été victime d’un conflit politique à cause d’une photo où elle posait en montrant ses seins et qui finit par se suicider, ou comme l’histoire de la veuve de Taipei qui va voir un film au cinéma pour la première fois de sa vie avec son mari, mais à cause d’un problème technique ne peut pas voir la fin du film. Quand son mari meurt, il lui laisse la cassette du film en question mais elle n’a rien pour le regarder.
La pièce peut être parfois drôle, comme le chanteur sur la Croisette qui raconte n’importe quoi mais fait quand même allusion à certains évènements.
Les décors sont vraiment bien faits, le théâtre est magnifique mais présente un désavantage à cause des balcons, quand les acteurs sortent de n’importe où on ne peut pas très bien les apercevoir si on est à l’étage.  La coordination entre les décors sur scène, les images projetées, les acteurs et les sons est très impressionnante.
Les acteurs jouent vraiment bien leurs rôles; ils n’ont aucun problème à s’immiscer dans la peau de leurs personnages.
Les costumes sont bien faits et correspondent bien aux rôles des personnages, notamment la fameuse robe à la fin de la pièce dans laquelle il y a plein de petites lumières comme des étoiles…c’est vraiment magnifique!
A certains moments, il y a eu des rôles d’hommes joués par des femmes et celles-ci ont très bien réussi dans leur jeu.
La pièce a tout son charme, il est très conseillé d’aller la voir!

Laura Locquet

Cannes, Les dessous de la palme

Le 14 mai 2019, au Molière à Sète ( 34 ), Etienne Gaudillère et sa Compagnie Y nous ont présenté, de 39 à 90, les dessous du célèbre rassemblement cinématographique, au théâtre.
Nous retrouvons sur la Croisette Philippe Erlanger, celui qui eut l'Idée; Jean Zay, le ministre qui soutint le festival; Jean Cocteau, Claude Lelouch, et bien d'autres. Nous pouvons noter que le travail d'Etienne est intéressant: le choix de ne montrer que certaines dates marquantes de ces 51 années, le fait de ne faire que des allusions aux titres de certains films marquants du festival, même s'il est dommage de ne pas montrer ne seraient-ce que quelques extraits de « La Dolce Vita » ou « Quand passent les cigognes », …
Le jeu des comédiens est intéressant également. Le fait que des rôles d'hommes soient endossés par des femmes, qu'il y ait des personnalités d'Etat, des stars, des réalisateurs,...
Sur la scène ne se trouvaient qu'un palmier, immobile, et six escaliers que les comédiens changeaient de place au fil des scènes.
Lors de cette pièce, nous avons voyagé dans le temps avec de très jolis costumes d'époque et également une magnifique robe, constellée d'étoiles lumineuses, que l'on voit en fin de pièce.
Nous avons pu observer un jeu de son et lumières parfaitement organisé pour chaque scène, chaque émotion.
Nous vous conseillons fortement de voir cette représentation théâtrale sur la cinématographie, sur le phénomène le plus médiatisé au monde, après les Jeux Olympiques.

Thomas Fluck

CANNES : lieu de rencontre entre l'art et la politique 
Etienne Gaudillère, metteur en scène de la pièce de théâtre «Cannes trente-neuf/ quatre-vingt-dix», nous emporte dans un tout autre monde, le monde éblouissant et fascinant du festival de Cannes. On découvre tout au long de la pièce certains moments marquants de l’histoire du festival durant la période de 1939 à 1990. 
La mise en scène est particulièrement remarquable, un mélange de théâtre et de cinématographie. L’espace de la scène est occupé par une décoration minutieuse et réfléchie. Un grand escalier démontable qui permet de représenter différents endroits. Il y a surtout des rôles d'hommes, ce qui fait que deux actrices jouent le rôle d’un homme avec succés. Les acteurs occupent non seulement la scène avant mais aussi le balcon gauche du théâtre et les portes de la salle par lesquelles rentrent et sortent des acteurs. Ce qui est impressionnant, c’est qu’Etienne Gaudillère lui-même joue dans cette pièce extraordinaire des petits rôles semblant mineurs mais au fond, sans cela, cela donnerait l’impression que quelque chose manque.

Un des moments le plus émouvante était lorsque la dame de Taipee parle de son histoire d’amour avec son mari, jeune militaire. Elle est en avant de la scène, derrière tout est sombre; elle commence à raconter le moment où elle était allée voir avec son mari un film au cinéma « Quand passe les cigognes » mais ils ne verront plus jamais la fin de ce film car la bobine avait sauté… puis un autre moment marquant dans la pièce c’est quand les rideaux sont fermés et qu'un acteur habillé comme un musicien vivant dans la rue commence à chanter des chansons avec sa guitare et on dirait qu’il ne sait pas chanter et c'est cela qui fait rigoler. Il s’amuse à créer une chanson qui est vraiment très rigolote et cette scène permet de sortir un peu de ce sentiment de tristesse, de sérieux, de la politique et de l’Histoire et donne un moment de joie et de diversité.
C’était un vrai plaisir d’aller voir ce spectacle qui nous a tous touchés au cœur et nous a emporté dans un monde autre que celui qu’on voit tout les jours. Une très belle expérience dont je n’oublierai jamais.

Célestine Werner

Cannes 1939-1990: une pièce sur l’histoire du festival pas toujours sous les feux des projecteurs

Cannes est une pièce d’Etienne Gaudillère qui a été présentée pour la première fois au théâtre Molière en mai 2019. Elle retrace l’histoire de ce festival connu dans le monde entier, mais avec une vision nouvelle et spéciale car elle ne montre pas seulement l’histoire de Cannes mais également ces débuts difficiles avec ses enjeux politiques, ses hauts et ses bas…une pièce que l’on peut qualifier de rebondissante et stupéfiante!
Une mise en scène digne d’un film hollywoodien ! La pièce commence “in médias res” ; nous sommes en 1939 et l’on ne parle pas encore du festival de Cannes et de son fameux tapis rouge mais d’un rassemblement des nations qui pourrait apaiser les tensions politiques grâce à la magie du cinéma; l’art a toujours été un terrain neutre où l’on ne parle pas de politique mais de performance artistique et où tous les pays pourraient se rassembler dans une volonté bienveillante et pacifique. Malheureusement la France a peur qu’un tel événement froisse dans un monde en tension menacé par deux dictateurs, Mussolini et Hitler.
Cet événement international mettra plus de sept ans à s’organiser et aura lieu pour la première fois dans la ville de Cannes sous le nom de Festival international du cinéma.
Cannes est ainsi une pièce pleine de rebondissements, enjôleuse, attrayante et atypique. Une tragi-comédie moderne aux acteurs dynamiques à la mise en scène très hollywoodienne…
Si la folie de Cannes vous attire, il est inévitable d’aller voir cette pièce!

Clara Lahaye

[bt_quote style="box" width="0" author="Enzo Garcia et Benjamin Verdière"]Palme d'or pour 39-90 ! Malgré quelques références qui restent assez confuses pour les jeunes et de longs moments de dialogues trop calmes, ça reste une très bonne pièce accrocheuse pour toutes les générations avec de l'humour adapté aux jeunes et des références historiques pour les plus âgées. [/bt_quote]

[bt_quote style="box" width="0" author="Alexis Poulenas et Lisanaïs Moreto"]"Les décors étaient impressionnants car très grands mais répétitifs car l'on voyait toujours les mêmes modules, même s'ils permettaient, il est vrai, de représenter des lieux différents. Les projections étaient impressionnantes car elles étaient placées pile au bon endroit et très colorées. De plus, la manière de présenter la scène avec des titres qui se projetaient sur les modules, était très astucieuse. Il y avait plusieurs éléments qui rappelaient le festival de Cannes comme le palmier, qui était presque tout le temps présent en fond de scène, et même le fameux tapis rouge, qui est apparu sur la scène de fin. On se rappellera longtemps du moment où le guitariste de la croisette est rentré sur scène, c’était une scène très amusante! La fin était également inoubliable : les rideaux se sont ouverts juste après le monologue de Philippe Erlanger, et dans le noir quasi complet, nous avons pu apercevoir une femme vêtue d'une grande robe illuminée, avec une musique féérique, et le tapis rouge qui était projeté s’est déroulé sur les escaliers où elle était installée pour afficher les mots « fin de la pièce de théatre Cannes 39-90 partie 1 ». Nous vous conseillons fortement d'aller la voir . » [/bt_quote]

[bt_quote style="box" width="0" author="Gautier Duby"]« Un des moments forts de la pièce fut sûrement la fin où l’on voit Philippe Erlanger le créateur du festival parler avec le jeune Steven Soderbergh qui vient d’avoir eu la palme; puis après avoir conversé, le plus âgé des deux entame un monologue en citant des événements qu’il a vécus et demande si quelqu’un s’en souviendra à part lui. C’est un moment émouvant qui montre l’éphémérité des différents événements qui suivent le festival et qui sont de plus en plus oubliés à chaque nouvelle édition du festival comme la nouvelle vague de réalisateurs, le scandale avec la photo d’une jeune actrice ou encore la création du festival, on ressent de la nostalgie dans ses paroles et son regret de n’avoir personne à qui le conter pour que ces événements ne s’oublient jamais. » [/bt_quote]

[bt_quote style="box" width="0" author=" Hugo Boutet"]On se rappellera longtemps de la scène du chanteur de la Croisette qui, en toute subtilité, parle d’évènements politiques en faisant rire le public. [/bt_quote]

[bt_quote style="box" width="0" author="Jean Dupuy"]Les costumes sont originaux et beaux. Nous vous conseillons fortement cette pièce de théâtre; vous allez beaucoup rire! [/bt_quote]

Les élèves du lycée de la mer - première "Cultures Marines": BARREAU Daryl, BELOT Thomas, BOUTET Hugo, DEBOURG Yohan, DUPUY Jean, FERRERI Matteo, FLUCK Thomas, GARCIA Enzo, GOMEZ Jean, GRAPELOUP Maxime, HENRY Loïck, JOSSON VICENTE Iannis, LEMAOUAJ Hicham, LOCQUET Laura, MORETO Lysanaïs, POULENAS Alexis, SENTERAL Elona, THIEFFRY Jean Guy, VERDIERE Benjamin

 

Cannes

 

 

Lire la chronique du spectacle par la Grande Parade : 

Cannes d’Etienne Gaudillère : une récréation théâtrale documentée qui traverse les époques avec sensibilité et humour 

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