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Misery : la fureur de lire !

misery Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « Annie Wilkes est une vraie dingo ! C'est fascinant à jouer, vous pouvez faire tout ce que vous voulez ! ». Myriam Boyer réussit le tour de force de faire oublier l'effrayante Kathy Bates, dans le rôle de la lectrice folle, dans le film de Rob Reiner (1991), adapté du roman Fury de Stephen King. Pour James Caan... c'est plus difficile. Rappel des faits, si vous n'avez pas vu le film, ni lu le livre : Misery Chastain (qui n'est qu'un personnage de roman) est morte. L'auteur de best-seller Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir car il en avait assez d'écrire le même genre d'histoires depuis des années. Après tout, Misery est sa créature, elle lui rapporte beaucoup d'argent, mais elle l'a aussi étouffé dans sa créativité. Il a décidé de s'adonner à une littérature moins commerciale. Sa mort l'a libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre. Passer enfin à autre chose. Il quitte l'hôtel de montagne, où il a l'habitude d'écrire, et prend la route de New York. Mais un violent blizzard provoque le dérapage de sa voiture dans la neige. Il tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une fan inconditionnelle de la belle Misery... Emme ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Cloué dans sa chaise roulante, elle oblige Paul Sheldon à faire revivre Misery, quasiment sous la torture puisqu'elle le prive d'anti douleur, de nourriture et d'eau. Et va même plus loin... mais ne « spoilons » pas. 
Seul Stephen King pouvait écrire un pareil cauchemar, qui en dit autant sur le travail de l'écrivain, qui se transforme en petit dieu et ses adorateurs qui s'identifient aux personnages au point de devenir obsessionnels.
Le personnage de Paul, tel un double de Stephen King, prend peu à peu conscience du piège dans lequel il se trouve et va tenter par tous les moyens de s'échapper. Finalement, ce n'est pas lui la « vedette ». Sa lectrice psychopathe l'admire moins que l'héroïne qu'il a créée. En commençant par le sauver, le recueillir, le soigner, elle entretient l'ambiguïté. Bientôt elle le séquestre avec une rare cruauté et l'oblige à réécrire son roman comme elle l'entend. C'est tordu à souhait. Outre le jeu des acteurs, on appréciera la mise en scène, très visuelle, de Daniel Benoin. Avec la neige qui tombe de l'autre côté d'une grande fenêtre, et le jeu d'images vidéo, mêlé à une musique inquiétante, qui montre ce qui se passe dans la tête de la « dingo » en même temps que le reste du chalet, puisque tout se passe, ou presque, dans la chambre-prison de l'écrivain. Ce huis-clos psychologique n'est pas étouffant. On a beau connaître la fin de l'histoire, et avoir vu le film une dizaine de fois, ce thriller, qui  n'a pas vieilli, reste passionnant de bout en bout.

Angoisse, suspense, et même humour (noir) garantis!

Misery

Une pièce de William Goldman d’après le roman de Stephen King
Adaptation française : Viktor Lazlo
Mise en scène : Daniel Benoin
Assistante à la mise en scène : Alice-Anne Filippi Monroché
Avec Myriam Boyer et Francis Lombrail

Scénographie : Jean-Pierre Laporte
Costumes : Nathalie Bérard-Benoin
Lumières : Daniel Benoin
Vidéo : Paolo Correia

Dates et lieux des représentations : 
- Jusqu'au 6 janvier 2019 au Théâtre Hébertot ( 78, bld des Batignoles – 75017 Paris) . Tel :  01 43 87 23 23
Tarif de lancement, jusqu'au 14 octobre 2018 : duo 60 euros sans limite de dates en 1ère catégorie pour "Misery" et "12 hommes en colère".

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