Menu

Bac 68 : un final en apothéose dans l’écrin de l’amphithéâtre d’O

  • Écrit par : Daniel Bresson

Le bac 68Par Daniel Bresson - Lagrandeparade.fr/ Nous avions laissé il y a quinze jours Ferdinand Faure dans les brumes de la campagne namuroise, nous le retrouvons quelques années plus tôt en train de passer son bac, en pleine révolte du printemps 68. Philippe Caubère rentre en scène, drapé de son célèbre châle écossais, et un sourire se lit sur les visages des spectateurs les plus fidèles : Claudine est de retour !! Envahissant la chambre dont le sol est jonché de feuilles et de quartiers de citron, la mère de Ferdinand nous fait part de ses craintes pour l’avenir de son fils qui veut être comédien au lieu de se concentrer sur son bac. Elle est prête à tout pour que réussisse son fils, même à soudoyer son professeur d’histoire au cas où il lui ferait passer l’oral. On sent chez le comédien un plaisir intense à reprendre certains des personnages qui ont fait le succès du Roman d’un acteur : Claudine, bien sûr, bourgeoise du pays aixois un brin raciste (« Même les arabes ont le bac ») et un tantinet homophobe (« tous les acteurs sont des tatas ») mais étonnamment libérée, Isabelle, qui se fait éjecter du plateau dès qu’elle apparait, Madame Colomer, la femme de ménage mais aussi la confidente, le soutien moral et intellectuel de la mère, son « moteur de recherche ». On retrouve tous les signes de l’univers de l’acteur, comme la corde avec laquelle il a fait ses premières improvisations, le béret à pompon rouge et la jupe patchwork, la lumière venant des coulisses, la musique si caractéristique. Et que dire du grandissime moment qu’est le face à face entre Ferdinand et son examinateur quand il tire au sort son sujet de géographie, la Sibérie ! Le public ne cesse de rire, mais est tout aussi touché par la prestation vocale et corporelle du comédien et par la tendresse qu’il confère à tous ses personnages. Pendant près de deux heures, le comédien impressionne par son énergie et son sens du plateau. Son aisance à passer d’une époque à une autre, d’un lieu à un autre, est toujours aussi magique : il est maître du temps et de l’espace, comme il le reconnait lui-même lors de la sympathique rencontre qui s’est déroulée le lendemain sous le chapiteau de la pinède. Ce spectacle, pourtant improvisé en 1980, n’a pas pris une ride et l’acteur le transmet en héritage aux jeunes générations en laissant une trace indélébile. Que les amateurs de Philippe Caubère se précipitent en Avignon ! Que les spectateurs curieux de découvrir son travail franchissent le pas sans hésiter une seconde !

Bac 68

écrit, mis en scène et joué par Philippe Caubère
après avoir été improvisé devant Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart.
Assistant à l’écriture : Roger Goffinet
Lumière : Claire Charliot
Son : Mathieu Faedda
Styliste : Christine Lombard
Jupe de la mère : Sophie Comtet d’après un tableau d’Egon Schiele
Photo : Sébastien Marchal

Production La Comédie Nouvelle | Avec le soutien du Ministère de la Culture

Dates et lieux des représentations:

- Les 15 et 16 juin 2018 au Printemps des Comédiens - Domaine d'Ô - Montpellier ( 34)
- Du 6 au 29 juillet 2018 - Théâtre du Chêne noir- 84000 Avignon
- Les 1er et 2 Août 2018 - Festival NAVA - 11300 Limoux
- Le 7 Août 2018 - Médiathèque F.Roques- 34490 Thézan-les-Béziers

A lire aussi : 

Adieu Ferdinand / Le Casino de Namur : un retour plein d’émotion de Philippe Caubère au Printemps des Comédiens

Adieu Ferdinand : Philippe Caubère, une histoire d'amour avec la scène et le public depuis 30 ans


À propos

Les Categories

Les bonus de Monsieur Loyal