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La Double Inconstance de Marivaux : l’amour, une romance inépuisable

La double inconstancePar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ La salle en bois du Théâtre l’Epée de Bois clot ses portes pour la représentation de La Double Inconstance de Marivaux devant un public de collégiens et de lycéens et d’un public conquis à l’écoute d’un des plus beaux textes de la littérature française.
Marivaux est de ces auteurs du XVIIIème siècle qui encense le verbe dans une relation aussi charnelle que passionnelle en l’évocation de l’amour. Eternel sujet qui touche le commun des vivants depuis la nuit des temps, l’amour ressemble à un jeu d’échecs où les sentiments dament le pion aux émotions. Aveugle est-il, l’amour est un long parcours semé de rencontres heureuses ou malheureuses. Le cœur n’a pas toujours raison de ses espérances et ne s’engouffre-t-il pas dans un mal-être quand les déceptions défont des promesses cousues de fil blanc.
La mise en scène de René Loyon associe les paradoxes dans un jeu construit de destins croisés et de vérités sociales qui articulent l’écriture de Marivaux dans une mécanique d’interprétation jeune et dynamique. Le rythme est soutenu, les comédiens font preuve d’une réactivité immédiate dans les entrées et les réparties. La scène vibre au déferlement des propos traduits sur la lie des émotions et des violences exprimées dans le vif. L’amour du Prince pour Sylvia est impossible à cause de la différence de la condition sociale et Arlequin est fol amoureux de la jeune femme. Le Prince n’a d’yeux que pour la jeune et jolie paysanne et son entourage complote un stratagème pour détourner Arlequin vers Flaminia, fille d’un domestique du Prince. Lisette, la sœur de Flaminia, s’ose à séduire Arlequin en se présentant aussi ravissante que sotte. Le jeune paysan ne se laisse pas influencer par les avances de Lisette et feint jusqu’à ignorer sa présence.
Hugo Seksig se montre brave et intégre dans le rôle d’Arlequin. La poésie et les courbettes, il n’en fait pas cas. Pour se faire entendre et convaincre, il use d’une violence permanente dans le verbe et dans la présence. Réussira-t-il à repartir avec Sylvia ? Augustin Passard interprète le Prince en dissimulant son véritable statut à Sylvia et à Arlequin. Un comédien fort plaisant à regarder évoluer dans son personnage car il en porte l’élégance et le rang avec aisance et détermination. Flaminia en Marie Delmarès s’avère profonde, belle et sincère. Un rôle intéressant parfaitement maitrisé par Marie Delmarès. Impressionnante. Natacha Steck, Sylvia, est simplement exceptionnelle dans l’évolution de son personnage. Attachante à souhait, la comédienne rentre de corps dans le personnage de Sylvia avec une détermination de tous les instants. La mise en scène de René Loyon, un amour de théâtre.

La double inconstance de Marivaux
Mise en scène : René Loyon
Avec Cléo Sénia
, Jacques Brücher, 
François Cognard
, Marie Delmarès
, Augustin Passard
, Hugo Seksig, 
Natacha Steck
Dramaturgie : Laurence Campet
Décor : Nicolas Sire
Lumières : Laurent Castaingt
Costumes : Nathalie Martella, assistée de Fanny Véran
Habilleuses : Françoise Ody et Emilie Lechevalier
Régie générale : François Sinapi
Régie lumière : Gaëtan Thierry
Production : Compagnie RL – Maison des Arts Thonon - Evian

- Du 04 au 24 décembre 16 à Paris - Théâtre de l'Epée de Bois - Tel. +33(0)1 48 08 39 74

       
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