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Nicolas Michaux : un premier album stylé et intimiste

Nicolas MichauxPar Virgine Gossart - Lagrandeparade.fr/ A l'occasion de la sortie d'un premier album à la fois stylé et intimiste, prévue au printemps 2016,  nous avons eu envie d'en connaître un peu plus sur Nicolas Michaux...

En écoutant vos chansons, la filiation entre votre univers musical et ceux d'artistes comme Dominique A ou Mathieu Boogaerts nous semble évidente. Qu'en pensez-vous ? Est-ce que ces artistes font partie de vos sources d'inspiration ?

J'ai écouté les premiers albums de Dominique A ("La fossette", "Si je connais Harry", "La mémoire neuve") quand j'étais adolescent. Ça me touchait beaucoup. J'imagine qu'il en reste quelque chose. J'ai découvert Mathieu Boogaerts plus récemment. Je connais principalement son album "I Love You" que je trouve très bon. Mes influences sont très variées ; la chanson française y a une petite place parmi beaucoup d'autres choses.

A la première écoute, vos titres semblent mélanger des influences et des sonorités très diverses : titres en français et en anglais, tantôt electro-pop minimaliste et mélodieuse, tantôt envolées plus rock et rythmées, toutes ces variations parfois au sein d'un même morceau. Quelle place accordez-vous à ce métissage ?

Ce métissage est fondamental. Avec Julien Rauïs qui a produit le disque avec moi, nous avons tenté de créer un son original à partir d'éléments hétérogènes. Des synthétiseurs analogiques des années 80, une guitare électrique des années 60, des batteries mates et chaudes qui peuvent rappeler les années 70. C'est dans ce mélange et dans la manière d'assembler les différentes textures entre elles qu'un paysage sonore a pu se dessiner. Concernant les langues, la plupart de mes chansons sont en français mais de temps à autre, je me permets quelques lignes en anglais. J'ai composé la majorité du disque lorsque je vivais au Danemark pendant un an et donc passer du français à la maison vers l'anglais dans la rue et au café était assez naturel. Ceci explique sûrement ce mélange.

Vous êtes originaire de Liège, en Belgique. Quel a été votre passé musical ? Avez-vous participé à d'autres projets ou joué dans d'autres formations avant de produire votre album solo ?

Oui, j'ai joué et chanté des années dans un groupe de rock qui s'appelait Été 67. Un groupe qu'on avait formé à 15 ans avec des amis du lycée près de Liège. Ce fut pour moi une très bonne école musicale et de la vie. Le groupe s'est séparé début 2011. Nous avions grandi ensemble de nos 15 à nos 25 ans et nous avons senti que c'était le moment d'arrêter.

De votre premier titre, "Nouveau départ", émane une douceur mêlée de simplicité et de mélancolie. Jusqu'à quel point ce titre reflète-t-il votre parcours personnel ?

« Nouveau départ » est une chanson que j'ai composée en 2013 dans une période difficile de ma vie et je pense que j'ai eu besoin d'écrire quelque chose de lumineux. J'ai composé la chanson très rapidement et l'ai enregistrée le lendemain tout aussi rapidement. J'ai plus le sentiment que c'est un cadeau qui est tombé du ciel plutôt que quelque chose que j'ai écrit consciemment.

D'où viennent les très belles images vintage du clip réalisé pour ce titre ? Pourquoi avoir choisi de réunir tous ces visages inconnus dans des scènes du quotidien ?

Il s'agit d'images que j'ai trouvées sur le site de la SONUMA, l'équivalent belge de l'INA. Elles sont sont issues de 3 reportages de la télévision belge datant des années 70. Un documentaire court sur la crise de la métallurgie dans la région liégeoise, un autre sur le Cramignon, une danse traditionnelle de la basse-meuse et un dernier sur un quartier populaire de Bruxelles. Lia Bertels a fait un très beau montage à partir de ces documents. C'était une façon pour moi de rendre hommage à la région d'où je viens, à la vie qu'ont pu avoir mes grands-parents, leurs frères et soeurs, leurs amis... Une vie de labeur mais où la cérémonie n'est pas absente. Cette juxtaposition de l'univers de l'usine industrielle d'un côté et de la danse, du rassemblement communautaire de l'autre m'a semblé intéressante. Et le morceau se déroulait très bien sur les images. Ma grand-mère vit toujours à Ougrée dans une habitation sociale sur la colline qui surplombe l'usine que l'on voit en ouverture du clip.

Les paroles de vos textes sont souvent centrées sur votre intimité, comme celles du titre "Un imposteur". Cette mise à nu de vos sensations et de vos états d'âme est-elle un élément fondamental de votre travail de création ?

Oui tout à fait. C'est un projet que je n'ai jamais imaginé comme un concept. La musique, les chansons sont simplement le reflet de ce qu'ai j'ai vécu et expriment une partie de ce que je suis. J'essaie de ne parler que de choses que je connais un peu. Et ce que je connais moins mal que le reste, ce sont mes expériences, mes amours, ma famille, la ville d'où je viens, celle où je vis désormais...

Votre premier EP est sorti en octobre 2015 sur le label Tôt ou Tard, qui produit un nombre assez restreint d'artistes triés sur le volet et dont l'univers musical est immédiatement identifiable - comme Albin de La Simone ou Raphaele Lannadere (pour ne citer qu'eux). Était-ce important pour vous d'être produit par un label indépendant et atypique, en marge de la frénésie commerciale des majors ?

C'était primordial. En ça, la signature avec Tôt ou tard fut une très bonne nouvelle. J'avais commencé ce disque en totale auto-production, sans budget, sans ambitions commerciales. Quand le projet a grandi progressivement, j'ai décidé d'envoyer les maquettes à différents labels qui me paraissaient susceptibles d'apprécier le projet. D'autres labels ont montré un intérêt mais chez Tôt ou tard, mon équipe et moi  avons eu le sentiment d'être réellement compris. Tôt ou tard nous a aidés à continuer notre travail et à terminer le disque comme on l'avait commencé, c'est à dire de façon vivante et artisanale, en enregistrant dans des maisons, en vivant sur les lieux des prises, etc... Il n'y a pas eu de volonté chez eux de changer la production pour que ça sonne plus dans l'air du temps car ils aimaient "notre pâte sonore" et cette confiance-là a fait beaucoup de bien au disque.

Quelle relation professionnelle entretenez-vous avec ce label ?

Nos relations professionnelles sont excellentes. Nous avons parfois des désaccords. Le choix des pochettes ou de la tracklist a parfois été l'occasion de débats, de discussions. Mais ces divergences sont normales et bien gérées. Tôt ou tard dispose d'une équipe véritablement adorable et c'est tellement important. On peut toujours parler, échanger.

Du clip réalisé pour votre morceau intitulé "A la vie, à la mort" se dégage une nonchalance et un second degré très réjouissants (un peu comme si Jean-Pierre Mader s'était égaré chez Samuel Beckett). Quelle idée précise aviez-vous en tête en le réalisant : rendre un hommage gentiment parodique aux années 80 ?

Nous avons réalisé ce clip avec deux amis (Brice VDH et Simon Vanrie) dans mon appartement. L'idée était de faire quelque chose de ludique à partir d'une chanson relativement sombre. Prendre le travail au sérieux sans se prendre soi-même au sérieux est un peu notre credo. La référence aux années 80 était déjà présente dans le son et la production du titre. Mais pour être honnête, nous n'avons pas vraiment intellectualisé les choses, on s'est vus chez moi un soir, on a bu des coups et à la fin de la soirée, Brice a suggéré qu'on tourne le clip dans la pièce où nous nous trouvions, en plan fixe. Deux jours plus tard, je me suis retrouvé à faire le rigolo devant la caméra avec Brice et Simon à genoux en dehors du cadre qui faisaient glisser des synthétiseurs sur des serpillières. Ce n'était pas nécessairement évident d'obtenir la bonne prise, celle où tout s'enchaînait comme on le souhaitait mais on a fini par l'avoir et on s'est surtout beaucoup amusés.

Nicolas Michaux - Nouvelle signature - Label Tôt ou Tard
Son premier EP est disponible sur itunes

Son 1er album « A la vie à la mort » sort le 1er avril 2016

En concert:

- Le 16 février 2016 au Café de la Danse à Paris

- Le 13 avril 2016 au Printemps de Bourges

- Le 15 avril 2016 au Botanique à Bruxelles

- Le 24 mai 2016 au Point Ephemère à Paris

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