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Aquarela : lyrisme apocalyptique

AquarelaPar Victor Waqué - Lagrandeparade.com/ Avec « Aquarela - L’odyssée de l’eau - » Victor Kossakovsky nous transporte à travers les multiples facettes de l’eau. Un voyage magnifique aux consonances lyriques qui illustrent la puissance d’une molécule autant que notre petitesse face aux forces de la nature.

Sur l’écran, des peintures dynamiques. L’eau, vue de dessus, de dessous, de dedans, de dehors nous transporte dans une poésie colorée et sinueuse où les reflets et les formes tracent des lignes envoûtantes. Abasourdi par ces images, nous découvrons une fresque aquatique qui touche tous les sens. Craquement de glace. Ondulation. Déferlement violent. Vapeur d’eau. Icebergs imposants. Mousses virevoltantes. Explosion de bulles. Une multitude de sons et de sensations qui accompagne cette molécule polychrome. Polymorphe. Filmée avec lenteur et patience, l’eau se déploie sous nous yeux.

L’eau comme personnage principal. En bonne comédienne, elle fait paraître des émotions. Paisible avec sa surface lisse et accueillante un jour de beau temps. Folle de rage une nuit de tempête où la houle gronde. Atrabilaire lorsqu’elle frappe les hommes et son environnement.
Pour nous transmettre ses états, les images tournées en 96 images par seconde (contre le classique 24 images par seconde) donnent un effet fluide hypnotisant.
Pourtant, cette apologie de l’eau a un arrière goût (salé) d’apocalypse. La musique courroucée qui baigne dans la violence de vagues gigantesques ou encore des murs de glaces qui s’effondrent dans une lourdeur terrible fait frémir de peur. C’est l’alternance du bruyant silence de l’eau et la musique d’Eicca Toppinen, métal effréné qui enveloppe le spectateur dans une bulle mouvementée. Un étonnant mélange d’images de nature et de musique agitée.

L’océan déchaîné autant que les tempêtes, ou cette fine couche de glace qui rompt sous des voitures prises au piège nous montrent la puissance omnipotente de la nature. Malgré toutes nos technologies, nos organisations sociales élaborées, la nature semble toujours prendre le dessus.
Dans une lutte perdue d’avance, des policiers tentent de secourir des pauvres gens pris au piège. Des navigateurs s’engouffrent entre les immenses vagues. Jusque dans nos villes l’eau s’immisce, malgré les barrages, les constructions, les protocoles de secours, lorsque l’eau gronde, l’homme s’incline.
Dans le contexte actuel de réchauffement climatique et des alertes sur la montée des eaux, ce film évoque un futur désastreux où l’homme serait submergé de toutes parts, ballotté au grès des vagues, impuissant. Des espaces d’une extrême rudesse qui se déploient dans des régions reculées de la terre, et qu’on craint voir se développer partout. Science-fiction effrayante.

Aquarela est un film immersif et original dans lequel l’eau est abordée comme sujet d’émerveillement et de fascination. Emporté autant par les sons que par les images qui personnifient la nature, Victor Kossakovsky magnifie ce qui constitue 70 % de notre planète. Prenons en soin. Ou elle nous écrasera.

Aquarela
Date de sortie: 5 février 2020 
Durée : 1h 29min
De Victor Kossakovsky
Documentaire Britannique, Allemand, Danois, Américain

Aquarela

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