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Warrior women : Red Power et les femmes guerrières ou la Madone des sioux Lakotas

warriorPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ Warrior Women est non seulement un beau documentaire sur la lutte de peuples amérindiens contre la domination « blanche », mais c'est un film féministe : « Si tu veux des belles phrases, invite des hommes, si tu veux que les choses soient faites, invite des femmes », dit une des intervenantes réunies par Christina D. King et Elisabeth A. Castle, les deux réalisatrices. Ces dernières montrent bien que ce sont des hommes, même parmi les indiens, qui sont mis en avant, en tant que leaders et porte-paroles, ce, depuis les années 70 - voir le conflit violent de Wounded Knee (1973) et l'occupation de l'île d'Alcatraz, jusqu'à l'opposition farouche contre l'oléoduc Dakoka Access Pipe Line (DAPL), à Standing Rock, voulu par Donald Trump en 2016 -, alors que les femmes ne se contentaient pas de parler, elles agissaient dans l'ombre, avec une grande efficacité, en profondeur. Ainsi, Madonna Thunder Hawk, l'une des fondatrices de l'American Indian Movement ; autour de qui tourne le film, née en 1940, a tout de suite compris qu'il fallait créer une école autogérée (Survival school) pour transmettre aux nouvelles générations les valeurs culturelles de son peuple, basées sur le respect de la nature et des animaux.

Il était temps de (re)donner la place aux voix des femmes au sein du mouvement amérindien, comme cette Angela Davis « peau rouge », dont la forte détermination sur le terrain est passionnante à suivre. Au départ, ça ne devait être qu'un film éducatif, puis les réalisatrices ont découvert des archives filmées gardées par David Soul (oui celui qui incarnait Hutch, dans la célèbre série télévisée Starsky & Hutch) qui avait filmé le grand rassemblement pour la Survie dans les Blacks Hills, organisé par Madonna en 1980. Ce dernier leur a donné des heures de films en 16 mm, entreposée en Californie (Los Angeles) depuis 40 ans. Warrior Women explore la conjugaison singulière entre activisme politique et le fait d'être mère, car sa fille, Marcy, qui a fini par prendre le relais, confesse qu'elle a manqué de l'amour et de la présence de sa mère. Le film montre néanmoins comment l'héritage militant se transmet et se transforme, de génération en génération, dans un contexte agressif, où le gouvernement colonial réprime violemment la résistance autochtone. A ce propos, les passages les plus surprenants, et émouvants, sont ceux où ce groupe de femme indiennes réunies sur un plateau, rient comme des baleines en se remémorant leurs « exploits » de jeunesse, alors qu'il y eut des viols et des morts et de la haine. Mais les indiens ont de l'humour et le recul nécessaire pour relativiser, surtout les femmes qui se battent sur plusieurs fronts, comme chacun sait... Reste peu de place pour l'amour et la douceur. Ce sont des guerrières qui transmettent les valeurs des peuples autochtones, premiers gardiens de la terre qu'il devient urgent d'écouter. On ne peut plus d'actualité, au moment où notre planète est en danger. Il faut aller voir ce film qui donne la pêche : « Reprendre notre pouvoir en tant que femmes et reprendre notre sacralité est nécessaire, si nous voulons survivre en tant qu'espèce », affirme Madonna Thunder Hawk, une grande cheffe indienne à écouter.

Warrior women
Un film documentaire de Christina D. King & Elizabeth A. Castle (USA)
64 min
Lardux Fims production
Dans les salles françaises le 16 octobre 2019

www.warriorwomenfilm.com

www.facebook.com/warriorwomenlefilm

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