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Rock-pop : Cure toujours !

  • Écrit par : Serge Bressan

the curePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En mars dernier, c’était fête à Cleveland, Ohio. Le ban et l’arrière-ban de la musique étaient réunis au Rock and Roll Hall of Fame, créé en 1983 et depuis lors haut lieu de la rock-pop mondiale. Invité ce soir-là : un groupe d’Anglais. The Cure qu’on avait connu, gamins, sous le nom de Malice (janvier- décembre 1976) puis d’Easy Cure (janvier 1977- mai 1978). Quarante et un ans plus tard, emmené par Robert Smith, 60 ans depuis le 21 avril dernier, enrobé, yeux charbonnés au khol et cheveux noir corbeau en pétard, The Cure est toujours là- après la cérémonie à Cleveland, le groupe est parti en tournée jusqu’en octobre prochain, final à Austin, Texas. Alors, sortira peut-être le quatorzième album de ce groupe que les docteurs ès pop-rock ont classé dans la case « goth rock Â» ou encore « dark wave Â»â€¦ 

En attendant, Robert Smith (un des artistes les plus riches de Grande-Bretagne) et sa bande sont sur grand écran. Un film, « The Cure- Anniversary 1978- 2018 Live in Hyde Park Â», pour une captation par le réalisateur Tim Pope (auteur de nombreux clips du groupe) en juillet 2018 à Londres d’un concert anniversaire : en 1978, un groupe de gamins anglais nommé Easy Cure montait pour la première sur scène. Les punks venaient de passer, la new wave pointait son nez… Au cÅ“ur de Hyde Park, en ce mois de juillet 2018, pendant près de deux heures et demie, Smith et les autres ont déroulé vingt-neuf chansons, dont pas moins de dix pour le seul rappel ! The Cure, c’est plus de trente millions d’albums vendus dans le monde, des tubes à tous les étages. Il y eut « Killing an Arab Â», « Boys Don’t Cry Â», « Pornography Â», « Disintegration Â», « Bloodflowers Â», « The Lovecats Â» ou encore « Friday I’m in Love Â»â€¦ Groupe essentiel de la pop-rock, éblouissant à grands coups de riffs de guitare, The Cure se promène dans le monde, emmené par ce personnage sombre (triste ?) qu’est Robert Smith. Des experts « curistes Â» affirment qu’il n’en est rien : certains disent même l’avoir vu sourire lors du concert le 28 juin passé au Rock Festival à Werchter (Belgique). Il murmure simplement : « Je suis timide, je ne sais pas communiquer. Je ne suis jamais plus mal à l’aise que lors d’interviews ou de remises de récompenses. Je n’apprécie pas de parler en public… Â»
Ces temps-ci, la planète Cure est en ébullition. On annonce un nouvel album du groupe. Le quatorzième- sans titre pour l’instant (à moins que ce ne soit « The Last Spark Is Gone Â»), en mixage final tout cet été pour une sortie annoncée pour l’automne. Avec Robert Smith, on retrouvera le pétillant Simon Gallup à la basse, Reeves Gabrels (longtemps complice de David Bowie) à la guitare, Roger O’Donnell aux claviers et Jason Cooper à la batterie. Le groupe n’avait rien enregistré depuis « 4.13 Dream Â» en 2008, et avait privilégié scènes, concerts et tournées, sold out partout où il passe dans le monde. Ah ! ce nouvel et quatorzième album, objet de tous les fantasmes, de tous les espoirs… Il était prêt en mars dernier ; dans l’avion du retour de Cleveland, le chanteur guitariste aux yeux charbonneux et cheveux noir corbeau écoute les dix-neuf chansons. Il n’est pas satisfait : « Ce n’est ni bon ni mauvais, confie-t-il. Mais ça n’était pas du niveau et de la qualité qu’on peut attendre de The Cure Â». Donc, les « Curistes Â» ont tout repris. Retour en studio, là où fut enregistrée la B.O. de « Bohemian Rhapsody Â», le film à la gloire de Queen. Commentaire de Robert Smith : « Plus de la moitié des morceaux étaient trop longs et trop chiants. Je crois que, dans ce studio, le fantôme de Freddie Mercury nous a joué un sale tour… Â»
Ces jours derniers, un proche de The Cure a fait savoir que le nouvel et quatorzième album est quasiment bouclé. Jason Cooper, l’homme aux claviers, a glissé : « Il se pourrait bien que ce quatorzième album soit le dernier de The Cure… Â» Mais voilà, c’est ce qui, depuis « Pornography Â» (1982), se dit à chaque nouvel album du groupe ! Alors, pour patienter jusqu’à la sortie de cet opus, écoutons simplement Robert Smith : « C’est un putain de bon disque ! Â», et offrons-nous, comme nous le faisons depuis plus de quarante ans, une cure de nostalgie et de mélancolie, encore et encore et sans modération…

Le film
The Cure- Anniversary 1978- 2018 Live in Hyde Park
Date de sortie : 11 juillet 2019
Durée : 2h17
Réalisateur : Tim Pope
Avec Robert Smith, Simon Gallup, Reeves Gabrels, Jason Cooper, Robert O’Donnell.

Les concerts
Juillet 2019
- 13, Madrid (Esp.). 17, Athènes (Grèce). 20, Ostrava (Rép. tchèque). 22, Bucarest (Roum.). 25, Nyon (Suisse). 28, Fuji (Japon).
Aout 2019
- 3, Moscou (Russie). 7, Oslo (N orv.). 9, Goeteborg (Suède). 11, Helsinki (Finl.). 16, Glagow (Ecosse). 23, Paris. 31, Pasadena (USA).
Octobre 2019
- 5 et 12, Austin (USA).

Best of…

150Three Imaginary Boys (sortie le 8 mai 1979)

Le premier album du groupe. Il a été enregistré et mixé dans les studios Morgan à Willesden, dans le nord de Londres. Sur la pochette, trois articles ménagers qui symbolisent les trois membres que compte alors le groupe : la lampe pour Robert Smith, l’aspirateur pour Lol Tolhurst le batteur et le réfrigérateur pour Michael Dempsey le bassiste. Parmi les treize morceaux, 10.15 Saturday Night, Fire in Cairo et aussi une reprise de « Foxy Lady Â» de Jimi Hendrix (chantée par Michael Dempsey). L’album sera réédité le 5 février 1980 sous le titre « Boys Don’t Cry Â»- avec trois nouveaux singles, dont la chanson qui donne son titre à l’album et « Killing an Arab Â»- inspirée par un roman d’Albert Camus.

pornoPornography (sortie le 3 mai 1982)

Quatrième album studio du groupe. Se retrouve dès sa sortie dans le Top 10 britannique en dépit d’une atmosphère désenchantée. Pour certains critiques, « Pornography Â» « compose la bande son idéale pour tout amateur de rock gothique Â». Robert Smith avoue quelques influences pour ce nouvel album, dont Psychedelic Furs et Siouxsie and the Banshees. Avec ses huit chansons, voilà l’album le plus triste et le plus sombre de The Cure. Musique et arrangements sont tout habités par la noirceur. Triste et désespéré, l’album ouvre par cette phrase : « It doesn't matter if we all die Â» (« Ã‡a n'a aucune importance si nous mourons tous Â»), et s’achève par « I must fight this sickness, find a cure Â» (« Je dois combattre cette maladie, trouver un remède Â»).

deDisintegration (sortie le 2 mai 1989)

Huitième album studio du groupe. The Cure retrouve l’ambiance sombre qui habitait ses 2ème (« Seventeen Seconds Â», 1980), 3ème (« Faith Â», 1981) et 4ème albums (« Pornography Â», 1982). Pour « Disintegration Â»- plus grand succès commercial du groupe, Robert Smith raconte qu’avec ce seul titre, le groupe a d’abord composé les musiques puis écrit les paroles. Malgré la présence de quelques chansons « gaies Â» (dont la tubesque « Lovesong Â»), l’album brille surtout par la nostalgie, la mélancolie et l’atmosphère sombre, quasi sinistre- le ton est d’ailleurs donné dès l’ouverture avec « Plainsong Â». A l’issue de l’enregistrement qui s’est pourtant bien passé, le groupe se disloque- et la rumeur assure alors que « Disintegration Â» est l’ultime album de The Cure…

bloodBloodflowers (sortie le 15 février 2000)

Onzième album studio. Troisième et dernier volet d’une trilogie qui regroupe « Pornography Â» et « Disintegration Â». Un album de la renaissance après l’échec (commercial et artistique) du précédent, « Wild Mood Swings Â» (1996). Par décision de Robert Smith, aucune des dix chansons ne sort en single. Dans la lignée de « Pornography Â», « Bloodflowers Â» est aussi sombre que crépusculaire, empli de sons et de sens. C’est le romantisme glauque et échevelé hautement magnifié. Certains reprocheront à The Cure, éternels zombies, de se complaire dans une marée noire musicale, accompagnés en permanence par de sombres corbeaux. Sur « Bloodflowers Â», brille un soleil d’hiver, bas et timide- ce qui donne quelques pépites comme « There Is No If… Â» ou encore « The Loudest Song Â».


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