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Belle-fille de Tatiana Vialle : amour feutré…

  • Écrit par : Serge Bressan

Belle fillePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Dès les premières lignes, c’est dit- et c’est cinglant : « Tu es entré dans ma vie par effraction. J’avais quatre ans, peut-être cinq et je t’ai immédiatement détesté ». La haine dégouline dans les premières pages de « Belle-fille », le récit romancé de Tatiana Vialle publié dans la belle collection « Les Affranchis ». « Belle-fille », c’est une longue lettre qu’elle adresse à son beau-père, l’acteur français Jean Carmet (1920- 1994), comédien lunaire en costume de Dupont-la joie… Son beau-père, son « presque père » qui, aux côtés de sa mère, l’a élevée de 5 ans à l’adolescence. Tatiana (devenue actrice, metteur en scène et directrice de casting) et Jean ont entretenu une relation singulière, tous deux écorchés vifs. Une relation toute habitée par le doute que l’un et l’autre éprouvaient à tout instant de la vie. Au fil des pages, résonne la question : « Qu’est-ce qu’un père ? qu’est-ce qu’une famille ? » Il y a aussi cette photo en noir et blanc, « nous y figurons tous les trois, Olga, toi et moi. Assis au centre sur la moquette blanche, tu regardes droit dans l'objectif avec une sorte de détermination joyeuse dans les yeux ». Au fil du temps, la haine va devenir amour. Amour feutré, joliment évoqué de cette écriture aérienne que pratique Tatiana Vialle. Souvenirs de l’enfant au regard songeur, de la jeune fille vêtue d'une blouse blanche brodée et d'un jean. Et, en creux, une question : qu’est-ce qu’une famille ?

Belle-fille
Auteur : Tatiana Vialle
Editions : Les Affranchis / NiL
Parution : 3 janvier 2019
Prix : 12 €


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