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La beauté des jours : Claudie Gallay, entre l’ordinaire et l’aventure

GallayPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avec une écriture toute en émotion déjà en 2008 avec « Les Déferlantes » (Grand Prix des lectrices de « Elle »), Claudie Gallay avait embarqué un grand nombre de lecteurs dans la contrée des sentiments ordinaires et enivrants. Elle qui partage son temps entre l’écriture et son métier d’institutrice dans le Vaucluse où elle vit, récidive cette année avec « La beauté des jours ». L’héroïne se prénomme Jeanne, a une vie rangée, « presque immobile ». Elle est mariée avec Rémy qui, chaque semaine, lui offre des macarons ; il veille à ce que les saveurs soient différentes chaque semaine mais qu’elles reviennent toujours selon le même ordre. Chaque jour, elle regarde passer le train de 18h01 et chaque été, ils partent en vacances à Dunkerque- « le père voulait voir la mer. C'était son rêve. Il avait toujours remis à plus tard. Il ne faut pas reporter, les projets, les envies, celles de faire ou d'aller voir ». Jeanne a connu aussi de grands bonheurs, comme la naissance de leurs jumelles ; elle qui travaille au guichet de La Poste vit aussi quelques petits travers, comme le divorce de la voisine Suzanne ou encore les manies agaçantes de son chef. Donc, la vie s’écoule, ça ressemble à un long fleuve tranquille. Ce qu’on appelle une vie ordinaire… 

Et puis, il y a l’autre vie. Celle qui donne de la beauté aux jours. Depuis l’adolescence, Jeanne suit avec passion l’artiste serbe Marian Abramovic qui propose des performances « live » avec son corps comme objet expérimental dans de nombreux musées à travers le monde, va lui écrire, lui confie : « Ce que vous faites me console de moi ». Dans cette autre vie, Jeanne va croiser aussi Martin, il fut son amour de jeunesse perdu au bord d’une fontaine. A la quarantaine, elle navigue entre l’ordinaire et l’aventure, le train-train et le frisson… On lit : « Le bonheur, ça se croise, et à cette pioche, tout le monde a sa chance. Ça se croise mais ce n’est pas donné, et si on n’en prend pas soin, ça s’en va ailleurs et on ne sait pas où, chez d’autres, qui ne l’ont pas encore eu, ou qui le méritent mieux. Après, il faut attendre que ça repasse. Parfois ça repasse. Et parfois pas ». Avec ce portrait d’une femme de 40 ans qui, en toute conscience, au frisson de l’aventure, a choisi « la beauté des jours », celle de la vie qui va, Claudie Gallay signe le roman d’une Madame Bovary, version 21ème siècle. Et propose, dans ce texte tout empreint d’une délicate sensibilité, au lecteur de réfléchir à la question : qu’est-ce que le bonheur ? Au choix : « Comme Abramovic, tourner jusqu’à plus d’essence. Ou bien rouler tout droit pour voir où ça la mène »…

La beauté des jours
Auteur : Claudie Gallay
Editions : Actes Sud
Parution : 17 août 2017
Prix : 22 €

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