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La fête est finie : 240 pages d’inadaptation volontaire au monde moderne

La guerre est finiePar Nicolas Bodou - Lagrandeparade.fr/ Picot, chômeur de son état, est hébergé par son ami Totor, dont la capacité à ne rien faire de la journée, mêlée à une passion dévorante pour l’œuvre de Jean-Sébastien Bach, en font un compagnon de misère tout à fait iconoclaste ! Mais grâce à sa capacité à mentir et à exagérer ses compétences face au conseiller du pôle emploi, Picot réussit a trouvé un poste de vigile chez un concessionnaire de camping car il réussit même à faire embaucher Totor, ce qui tient du miracle, ou de l’inconscience, c’est au choix!

 

[bt_quote style="default" width="0"]J’arpentais la ville à la recherche d’un emploi. Il faut avoir le cœur bien accroché pour ce genre d’activité, avoir la patience du chercheur de truffes. L’emploi, ça devient aussi rare qu’une abeille dans un champ arrosé au Gaucho(...) Une formation ! Alors là, c’est le pompon! Voilà qu’il faut se former maintenant pour survivre sur cette saloperie de planète! Subir un entraînement comme à la guerre! L’école ne suffit plus, on nous poursuit toute notre vie, jusqu’au seuil de l’hospice. Même à l’hospice, il faudra se former aux robots torche-cul!(...) Ma religion était faite: je m’étais salement gouré d’époque. [/bt_quote]

Mais comme la conscience professionnelle se marie assez mal avec l’exploitation salariale, nos deux gugusses vont effectuer leur mission avec la conviction et l’envie que pourrait éprouver un chômeur longue durée ayant l’obligation d’effectuer une lettre de motivation pour fourrer du jambon dans des sandwiches....Les choses vont déraper légèrement et nos deux compères se retrouveront dans un camping isolé d’une vallée alsacienne. Là-bas ils feront la rencontre d’une bande de personnages, tous à peu près en marge de la société moderne. Commencera alors un combat face à la construction d’une décharge industrielle et d’un Center Parc.

[bt_quote style="default" width="0"]J’affirme que l’histoire du progrès et des techniques, écrite comme toute histoire du point de vue des vainqueurs, a faussé la réalité du passé en nous faisant croire que les sociétés capitalistes auraient progressivement appris à domestiquer les risques...C’est évacuer un peu vite les nombreuses oppositions populaires que l’apparition de ce progrès et de ces techniques avait légitimement suscitées, opposition qualifiée dans l’historiographie des vainqueurs de «résistance obscurantiste au progrès» liée à l’ignorance...(...) Le progrès s’est imposé par une pseudo-connaissance faisant appel à la foi et non à la raison![/bt_quote]

Olivier Maulin nous livre ici une aventure extraordinairement drôle et pleine de bon sens, grâce à une gouaille qui fait mouche lorsqu’il égratigne la religion du progrès. A l’aide d’une galerie de personnages riches en marginalité, barrés mais touchants également dans cette lutte jusqu’au-boutiste pour défendre ce qui reste à leurs yeux, le dernier refuge contre la folie du monde moderne... Face à la religion du progrès, Olivier Maulin semble être un bien mauvais disciple! Alors si vous désirez faire un pas de côté, et prendre un moment pour lire ce savoureux roman, vous pourriez fuir, pour un moment, cette «festive» époque!!

La fête est finie
Auteur : Olivier Maulin
Editions : Denoël
240 pages
Disponible en librairie depuis juin 2016

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