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Le Meurtre du Commandeur : Haruki Murakami et le tableau miraculeux

murakamiPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Y aurait- il du scandale dans l’air nippon ? Le grand Haruki Murakami, maître des lettres japonaises contemporaines, illumine l’automne littéraire français avec « Le Meurtre du Commandeur », roman-événement, roman colossal en deux tomes et un millier de pages, mais en juillet dernier, lors de la Foire du Livre de Hong Kong, le roman a été interdit à la vente et dans les bibliothèques, il n’y est disponible qu’aux personnes de plus de 18 ans- raison invoquée : des scènes de sexe trop explicites. Fidèle à son habitude de silencieux, à 69 ans, Murakami n’a pas jugé utile de commenter. Fou de marathon et de jazz, il considère depuis son entrée en littérature que ses écrits se suffisent à eux-mêmes, qu’ils n’ont pas besoin d’explication de texte ni de décodeur. Peu d’interviews pour la presse écrite, quasiment jamais d’interventions radio ou télé, le minimum syndical pour les photos. Et il ne déroge pas à sa règle pour « Le Meurtre du Commandeur »- un texte qui restera un des temps forts de son œuvre. 

Alors, c’est sa traductrice française qui commente le nouveau roman qui lui a demandé dix-huit mois de travail pour rendre au plus près la langue et les mots de l’écrivain japonais : « Vous avez une sorte de mixte, absolument insensé, entre un personnage issu de la tradition européenne et d'une tradition japonaise. Le personnage du livre parle d'une façon tout à fait étonnante. C'est délicieux, amusant, fascinant ». Ainsi, armé de courage et d’envie, on se lance dans le roman. Le narrateur est un jeune peintre- il est en panne d’inspiration. Sa femme lui annonce qu’elle souhaite divorcer, il part voyager à travers le Japon en solo. Il se pose dans une maison isolée en montagne- la maison a appartenu à Tomohiko Amada, un artiste génial. Un jour, on retrouve le narrateur, on lui propose de peindre le portrait de Wataru Menshiki, riche homme d’affaires. Ce dernier pose comme modèle avec application et sérieux, mais ça ne fonctionne pas pour le narrateur-peintre, il éprouve une sensation bizarre avec Menshiki.
Une nuit, dans le grenier, il tombe sur un tableau. C’est d’une violence extrême, ça représente le meurtre d’un vieil homme, ce pourrait être inspiré par Don Giovanni de Mozart, c’est Le Meurtre du Commandeur. Que faire avec ce tableau qui l’obsède ? à qui en parler ? Le narrateur en dirait bien quelques mots à Menshiki mais peut-il vraiment lui faire confiance ? « Alors que jusque-là je marchais normalement sur ce que je pensais être mon propre chemin, voilà que soudain celui-ci a disparu sous mes pas, et c‘est comme si j’avançais simplement dans un espace vide »… Et puis, une jeune fille a disparu, cette jeune fille dont le narrateur- peintre avait envisagé de peindre le portrait. Etait-elle liée à Menshiki ? Le narrateur va alors rendre visite au vieux (92 ans) peintre Tomohiko Amada à l’hôpital. Et là, apparait le Commandeur- il propose de donner sa vie pour que la fille réapparaisse. Une condition : il faut faire revivre la scène du tableau. Donc, le narrateur plante un couteau dans le cœur du Commandeur…
Avec « Le Meurtre du Commandeur », Haruki Murakami est au sommet de son art. De ce récit ambitieux et profond, il écrit une épopée gigantesque où se mêlent l’initiation, l’étrange, l’inquiétant, l’envoûtant…

Le Meurtre du Commandeur. Une Idée apparaît. Livre 1
Auteur : Haruki Murakami
Editions : Belfond
Parution : 11 octobre 2018
Prix : 23,90 €

Le Meurtre du Commandeur. La Métaphore se déplace. Livre 2
Auteur : Haruki Murakami
Editions : Belfond
Parution : 11 octobre 2018
Prix : 23,90 €

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