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Celui qui va vers elle ne revient pas : Shuleem Deen, « hassidic rebel »

Celui quiPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Il a grandi dans la communauté hassidique des skver, il en a été exclu pour hérésie. Dans un texte de liberté : « Celui qui va vers elle ne revient pas », il raconte son histoire et commence par un souvenir : « Je fus convoqué un dimanche soir, alors que j’étais à table avec Gitty et les enfants ». Dès les premières lignes de « Celui qui va vers elle ne revient pas », Shuleem Deen ne s’embarrasse pas avec les circonvolutions pour rapporter son histoire personnelle- il confie : « Je voulais écrire un livre romancé et je me suis inspiré de mon histoire car elle est fascinante. Je ne dis pas cela parce que c’est mon histoire mais parce que, d’une certaine manière, elle tend vers l’universel. De nombreuses personnes sont élevées dans les communautés juives hassidiques ».
    Shuleem Deen est né à New York en 1974 ; aujourd’hui, il vit loin de sa femme et de ses cinq enfants, travaille à Brooklyn pour quelques journaux et sites internet, tient un blog littéraire (Hasidic Rebel) sur lequel il accueille des contributions d’autres Juifs hassidiques habités par de nombreuses interrogations. L’auteur avoue : « J’ai grandi sans penser que ma vie allait être l’objet d’un livre », et déroule donc son histoire, sa vie : marié à 18 ans, père de cinq enfants, un jour il lui prend l’envie d’allumer la radio. Geste banal pour tant et tant mais qui va bouleverser la vie de Shuleem. Ce jour-là, il découvre un autre monde, ce monde qui lui a toujours été caché. Peu après, il va dans une bibliothèque, surfe sur l’Internet… sa communauté des skver (une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des Etats-Unis) le convoque : il est déclaré « apikorus » (hérétique) par le tribunal rabbinique et chassé avec haine. Celui qu’on va surnommer le « hasidic rebel » se retrouve isolé de sa femme, de ses cinq enfants.
Une nouvelle vie, un autre monde s’ouvre à cet homme qui devait fermer les yeux quand il regardait « Titanic » le film de James Cameron, parce que, lui disait sa grande sœur, « il y a des scènes qui ne sont pas pour les garçons ». Il est devenu écrivain, lui qui a été élevé avec des préceptes qui paraissent d’un autre temps (par exemple, un homme et une femme ne doivent pas marcher sur le même trottoir…), lui qui a grandi dans un monde aussi fermé que mystérieux, il aurait pu couler « sans une association qui aide des gens comme moi, confie-t-il. Grâce à elle, j’ai pu me reconstruire, j’ai su que je n’étais ni fou, ni isolé… » Reprenant des mots du Talmud envers l’hérésie, « Celui qui va vers elle ne revient pas » est un livre passionnant, un texte de liberté, follement lyrique, terriblement déchirant.

Celui qui va vers elle ne revient pas
Auteur : Shuleem Deen
Editions : Globe
Parution : 1er mars 2017
Prix : 22 euros

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