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L’abattoir de verre : J.M. Coetzee pour un portrait de femme

l'abattoir de verrePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Prix Nobel 2003 de littérature, né en Afrique du sud et vivant en Australie, J.M. Coetzee est un magicien de la chose écrite- « Il n'applique jamais la même recette à deux ouvrages, ce qui contribue à la grande variété de son œuvre », selon le jury du Nobel. Ainsi, dans « L’abattoir de verre », il fait réapparaitre Elizabeth Costello, une romancière australienne imaginaire à qui il avait consacré un roman en 2004. En sept nouvelles en apparence indépendantes les unes des autres mais qui forment un roman au joli titre, « L’abattoir de verre », Coetzee la retrouve face aux assauts de la vieillesse. Sept nouvelles pour un livre qui s’étire sur une période de quinze ans. Sept textes pour autant de vies habitées par l’obsession de l’abattoir de verre, cet abattoir qu’on devrait construire dans chaque ville pour que chacun sache le sort infligé aux animaux. Sept instants pour pointer, en une métaphore somptueuse, la fin de vie des personnes âgées… Ainsi, les jours, les semaines passent, et Elizabeth Costello, impuissante, ne peut que constater que ses facultés mentales la quittent irrémédiablement. Ses enfants lui suggèrent de quitter son domicile australien pour les rejoindre- elle refuse. Digne, libre et indépendante, elle veut affronter l’inéluctable- « Elle n'éprouve aucune culpabilité. Pas la moindre. C'est ce qui la surprend », lit-on. Femme somptueuse, elle pose les vraies questions sur la transmission, sur la postérité. Les questions que, dans un magnifique portrait de femme et à la perspective des 80 ans, se pose évidemment J.M. Coetzee.

L’abattoir de verre
Auteur : J.M. Coetzee
Editions : Seuil
Parution : 16 août 2018
Prix : 18 €

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