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"Équipiers" de Grégory Nicolas : au cœur de peloton

  • Écrit par : Serge Bressan

equipiersPar Serge Bressan -Lagrandeparade.fr / Bien sûr, il y a les stars. Celles qui font les gros titres des journaux. Celles qui gagnent au moins 2 millions d’euros par an. Et il y a, dans toute équipe cycliste, les autres. Le capitaine de route- généralement, le plus âgé et/ou le plus expérimenté de l’effectif. Et les autres, tous les autres qu’en Italie, on appelle « gregario » et en français « équipier »- un ancien coureur suisse propose la meilleure définition : « Un bon équipier fait les efforts sans se plaindre ». C’est dans ce petit monde des sans-grade, des grégaires que le romancier Grégory Nicolas (auteur de « Là où les mains se tiennent », « La part de l’orage », « Mathilde est revenue » et « Des histoires pour cent ans ») a voulu tenter une immersion- et ça donne « Équipiers », un livre formidablement humain. Dans la préface signée Romain Bardet (un leader) et Clément Chevrier (un équipier), on lit : « Humainement la relation est forte, chacun sait qu’il faudra veiller sur l’autre, se soutenir dans les moments difficiles, se serrer les coudes pour pouvoir vivre, ensemble, une émotion. Celle de la victoire ». Pour ce livre en forme de « road trip pop », Grégory Nicolas a passé de longues semaines au cœur du peloton- il raconte, avec humour et humanité, les choses vues et entendues. Mieux : avec « Équipiers », il a voulu mettre en lumière des relations humaines trop souvent caricaturées. Au fil des pages de cette plongée au cœur du peloton, il y a la gloire oui, mais aussi l’intimité, la conscience du travail bien fait et le rappel que, parfois seigneur, le leader de l’équipe fait cadeau de la victoire à un équipier méritant- pour que, passant la ligne d’arrivée, il éprouve le bonheur et la satisfaction de lever les bras en signe de victoire.

Équipiers
Auteur : Grégory Nicolas
Préface : Romain Bardet et Clément Chevrier
Editions : Hugo Sport
Parution : 6 juin 2019
Prix : 17,50 €

Extrait:

"Quand tu prends des branlées week-end après week-end, que t’es planté, que tu te casses la gueule, que tu vois les gars de l’équipe qui ne savent pas à quoi tu sers, que toi non plus tu ne sais pas à quoi tu sers, la notion de plaisir tu ne l’as plus. Tu l’as oubliée. Et quand t’as oublié ça, putain, t’as plus grand-chose, quoi…’’ dit Perrig.

Je demande : ‘’Quand c’est comme ça, les autres gars de l’équipe sont aussi durs avec toi ? Ils se disent en voyant ton nom sur la convocation ‘’Ah mince, il est là lui, il marche pas, ça va être un boulet’’ ?’’
Mais Perrig me détrompe : ‘’Non, quand tu vois un de tes collègues galérer, tu le plains plutôt que de l’engueuler. Mais tu ne peux pas l’aider non plus. Tu te dis que c’est pas de sa faute’’… »


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